Les bonnes et moins bonnes nouvelles, et les stocks
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Par Jon Moramarco, associé directeur, bw166
Première parution dans la publication The Total Beverage Alcohol Overview, février 2024
M. Moramarco est un analyste renommé de son secteur. Il est associé directeur du cabinet d’études de marché bw166 avec lequel BMO a récemment créé le programme U.S. Wine Industry Partnership. Les participants à ce programme ont uni leurs efforts pour faire le point sur l’état de l’industrie vinicole aux États-Unis afin d’aider les entreprises vinicoles à comprendre les facteurs qui façonnent les perspectives du secteur. Le sondage et le rapport sur le marché vinicole de BMO, dont la publication est prévue pour le printemps, fourniront un examen indépendant du marché vinicole moderne et dynamique interentreprises aux États-Unis, qui est le marché vinicole le plus important et le plus concurrentiel au monde. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Récemment, le Bureau of Economic Analysis a publié ses estimations du quatrième trimestre, prévoyant une croissance du PIB de 3,3 %. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, car cela démontre que l’économie américaine demeure sur une trajectoire ascendante et, surtout, qu’une des composantes clés de cette hausse était les dépenses de consommation.
Au cours de l’année civile 2023, les dépenses de consommation de boissons alcoolisées à domicile ont représenté 225 milliards de dollars (+3,7 %), alors que les dépenses de consommation d’alcool sur le lieu de vente ont atteint 162 milliards de dollars (+11,3 %) (note : aucun de ces montants n’est ajusté en fonction de l’inflation, qui était importante, surtout pour la consommation d’alcool sur le lieu de vente). C’est une très bonne nouvelle que les consommateurs continuent d’augmenter leur consommation de boissons alcoolisées.
En revanche, les portions d’alcool totales vendues sur le marché ont baissé de 4,6 %. Le cabinet bw166 a fait le suivi des portions d’alcool vendues sur le marché par mois (sur une période mobile de 12 mois) depuis 2003, ainsi que par année depuis l’abrogation de la prohibition. Voici à quoi correspond une portion d’alcool moyenne :
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Bière et cidre – 12 onces
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Vin – 5 onces; vin panaché – 12 onces
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Spiritueux – 1,5 once; vin fortifié – 3 onces; boisson prête à boire – 6 onces
Ce n’est pas une science exacte, surtout en ce qui concerne les boissons prêtes à boire. Mais ces chiffres fournissent une indication d’un retour à la normale des tendances globales pour ces types de boissons. En tenant compte de la baisse de la consommation en 2023, entre 1996 et 2019, le nombre de portions a crû à un taux annuel de 1,21 %. La population ayant l’âge légal pour consommer de l’alcool a progressé de 1,20 % par année. Cela signifie que la consommation par habitant est restée stable pendant cette période. Depuis l’époque de la prohibition, il y a rarement eu de différences notables entre la croissance des portions d’alcool et de la population ayant l’âge légal pour consommer. Le plus récent changement important a été le ralentissement de 3,9 % de la consommation de portions d’alcool en 1991, alors qu’une forte hausse de taxe d’accise fédérale a été imposée.
Du côté des stocks, une façon de mesurer le potentiel d’accumulation des stocks est d’observer la croissance des portions d’alcool par rapport à la croissance de la population ayant l’âge légal pour consommer. Entre 2019 et 2023, la croissance annuelle moyenne de cette population était de 0,93 %. Voici les variations dans la consommation des portions d’alcool :
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2020 : +1,20 %
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2021 : +3,06 %
-
2022 : +1,22 %
-
2023 : -4,61 %
En supposant que la consommation par habitant est restée relativement stable, ces chiffres indiquent une accumulation de stocks (chez les grossistes, les commerces de détail ou les consommateurs) en 2022, avec une certaine correction en 2023.
Une autre mesure de l’accumulation des stocks chez les grossistes est le recensement mensuel effectué auprès des grossistes en vins, bières et spiritueux aux États-Unis. De 2000 à 2019, les stocks des grossistes représentaient environ 10,5 % des ventes en glissement sur 12 mois. Voici quelques données récentes :
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Décembre 2019 :
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Revenus (12 derniers mois) – 158,8 G$
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Stocks – 17,1 G$
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Stocks en % des ventes (12 derniers mois) – 10,8 %
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Durée estimative de stockage (marge bénéficiaire brute de 20 %) – 49 jours
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Novembre 2023 :
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Revenus (12 derniers mois) – 187,0 G$
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Stocks – 24,6 G$
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Stocks en % des ventes (12 derniers mois) – 13,2 %
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Durée estimative de stockage (marge bénéficiaire brute de 20 %) – 60 jours
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Ces données montrent que les stocks des distributeurs ont sensiblement augmenté. La réaction typique des grossistes a toujours été de réduire leurs stocks à 45 jours. Toutefois, plusieurs facteurs doivent être pris en considération :
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Perturbations de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie
-
Les stocks ont fortement augmenté étant donné l’incertitude entourant l’approvisionnement, que ce soit par transport maritime ou transport intérieur.
-
En raison des mesures de confinement, les consommateurs ne dépensaient pas pour des voyages ni des repas au restaurant. Cette épargne, combinée aux programmes du gouvernement, a augmenté les dépenses de consommation de produits à domicile. Par exemple, davantage de mixologues amateurs achetaient des spiritueux haut de gamme ou les clubs d’œnophiles dépensaient davantage. Certains des produits étaient consommés, mais un volume demeurait dans les armoires des consommateurs.
-
Ces facteurs ont entraîné certains problèmes de calcul dans les outils traditionnels de planification de la demande. Il est donc probable que les grossistes et les commerces de détail surévaluaient leurs ventes futures de produits à prix élevé. Cette situation a fait augmenter les stocks des grossistes et des commerces de détail, surtout du côté des produits plus chers.
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Inflation et taux d’intérêt :
-
De décembre 2020 à décembre 2023, les prix des aliments et des boissons pour une consommation à domicile ont monté de 19,1 %. Les salaires horaires moyens ont progressé de seulement 14,1 %. Les consommateurs se sentent pris à la gorge, car l’inflation a dépassé la croissance de la rémunération. Une des réactions à cette situation a probablement été le déstockage des armoires de produits alcoolisés accumulés par les consommateurs durant la pandémie.
-
La hausse des taux d’intérêt pousse aussi les grossistes et les commerces de détail à réduire leurs stocks. Mais c’est plus difficile avec les produits coûteux qui ont été commandés à un moment où les indicateurs de la demande étaient plus élevés que la réalité.
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Voici une estimation de l’incidence des coûts d’intérêt élevés sur les grossistes :
-
2019
-
Supposons un délai de paiement de 30 jours imposé par les fournisseurs et un taux d’intérêt annuel de 3 %. Le coût d’intérêt annuel lié aux stocks était d’environ 199 millions de dollars.
-
Puisque la vente en gros est un secteur à faibles marges, si on suppose une marge d’exploitation de 3 %, les grossistes engrangeaient un bénéfice d’exploitation de 4,8 milliards de dollars. Le coût de possession des stocks représentait 4,1 % du bénéfice d’exploitation.
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2023
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Supposons un délai de paiement de 30 jours imposé par les fournisseurs et un taux d’intérêt annuel de 8 %. Le coût d’intérêt annuel lié aux stocks est maintenant d’environ 984 millions de dollars.
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Puisque la vente en gros est un secteur à faibles marges, si on suppose une marge d’exploitation de 3 %, les grossistes engrangeaient un bénéfice d’exploitation de 5,6 milliards de dollars. Le coût de possession des stocks représente maintenant 17,6 % du bénéfice d’exploitation.
-
-
-
Les problèmes liés aux stocks n’ont pas encore entièrement été réglés; d’autres ajustements continueront d’être apportés en 2024. Si l’on suppose un retour à la normale du côté de la consommation par personne ayant l’âge légal pour consommer de l’alcool, nous croyons que les futures tendances seront les suivantes :
-
Nous supposons que les grossistes essayeront de faire baisser la durée de stockage à 30 jours en moyenne pour sensiblement réduire leur coût de possession. Malheureusement, il pourrait s’agir de stocks vendus à prix fort et impossibles à écouler rapidement et les grossistes pourraient devoir réduire la durée de stockage à 15 jours des autres fournisseurs. Pour certains de ces derniers, cette situation entraînera une rupture de stock et une perte d’occasions de ventes.
-
Puisque les portions d’alcool livrées sur le marché étaient bien en deçà des estimations de consommation, nous devrions voir une hausse d’environ 1 % des livraisons en 2024. Il est impossible de prévoir exactement comment se fera la répartition entre la bière, le vin et les spiritueux, mais toutes les parties se battront pour une part de marché.
-
La croissance de 1 % en 2024 par rapport à 2023 aura pour effet de réduire les stocks, et les livraisons devraient revenir aux niveaux totaux de 2019.
-
En 2025, une fois les stocks stabilisés, les livraisons pourraient rebondir dans une fourchette de 3 à 4 %, ce qui sera simplement la conséquence de la normalisation des livraisons et de la consommation.
-
En 2026, la croissance des livraisons de portions d’alcool reviendrait à 1 %, comme la croissance de la population ayant l’âge légal pour consommer.
Les problèmes liés aux stocks sont inhabituels dans l’histoire du secteur des boissons alcoolisées aux États-Unis. Il ne faut pas oublier que les portions d’alcool vendues sur le marché ne tiennent pas compte des changements potentiels dans les habitudes de consommation des baby-boomers à mesure qu’ils vieillissent, des différences apparentes dans la perception des boissons alcoolisées chez les membres de la génération Z par apport aux générations plus âgées, ou encore des pressions négatives sur les produits alcoolisés par l’OMS ou d’autres entités gouvernementales.
Du point de vue des fournisseurs, l’année 2024 s’annonce aussi pleine de défis. Une des solutions possibles serait d’augmenter le délai de paiement à 60 jours pour les approvisionnements intérieurs si un grossiste accepte de conserver ses stocks pendant 45 jours selon ces conditions. Cette solution pourrait réduire les risques de rupture de stock et la perte d’occasions de ventes, mais elle ne plairait peut-être pas aux banquiers et aux premiers directeurs financiers.
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Par Jon Moramarco, associé directeur, bw166
Première parution dans la publication The Total Beverage Alcohol Overview, février 2024
M. Moramarco est un analyste renommé de son secteur. Il est associé directeur du cabinet d’études de marché bw166 avec lequel BMO a récemment créé le programme U.S. Wine Industry Partnership. Les participants à ce programme ont uni leurs efforts pour faire le point sur l’état de l’industrie vinicole aux États-Unis afin d’aider les entreprises vinicoles à comprendre les facteurs qui façonnent les perspectives du secteur. Le sondage et le rapport sur le marché vinicole de BMO, dont la publication est prévue pour le printemps, fourniront un examen indépendant du marché vinicole moderne et dynamique interentreprises aux États-Unis, qui est le marché vinicole le plus important et le plus concurrentiel au monde. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Récemment, le Bureau of Economic Analysis a publié ses estimations du quatrième trimestre, prévoyant une croissance du PIB de 3,3 %. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, car cela démontre que l’économie américaine demeure sur une trajectoire ascendante et, surtout, qu’une des composantes clés de cette hausse était les dépenses de consommation.
Au cours de l’année civile 2023, les dépenses de consommation de boissons alcoolisées à domicile ont représenté 225 milliards de dollars (+3,7 %), alors que les dépenses de consommation d’alcool sur le lieu de vente ont atteint 162 milliards de dollars (+11,3 %) (note : aucun de ces montants n’est ajusté en fonction de l’inflation, qui était importante, surtout pour la consommation d’alcool sur le lieu de vente). C’est une très bonne nouvelle que les consommateurs continuent d’augmenter leur consommation de boissons alcoolisées.
En revanche, les portions d’alcool totales vendues sur le marché ont baissé de 4,6 %. Le cabinet bw166 a fait le suivi des portions d’alcool vendues sur le marché par mois (sur une période mobile de 12 mois) depuis 2003, ainsi que par année depuis l’abrogation de la prohibition. Voici à quoi correspond une portion d’alcool moyenne :
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Bière et cidre – 12 onces
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Vin – 5 onces; vin panaché – 12 onces
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Spiritueux – 1,5 once; vin fortifié – 3 onces; boisson prête à boire – 6 onces
Ce n’est pas une science exacte, surtout en ce qui concerne les boissons prêtes à boire. Mais ces chiffres fournissent une indication d’un retour à la normale des tendances globales pour ces types de boissons. En tenant compte de la baisse de la consommation en 2023, entre 1996 et 2019, le nombre de portions a crû à un taux annuel de 1,21 %. La population ayant l’âge légal pour consommer de l’alcool a progressé de 1,20 % par année. Cela signifie que la consommation par habitant est restée stable pendant cette période. Depuis l’époque de la prohibition, il y a rarement eu de différences notables entre la croissance des portions d’alcool et de la population ayant l’âge légal pour consommer. Le plus récent changement important a été le ralentissement de 3,9 % de la consommation de portions d’alcool en 1991, alors qu’une forte hausse de taxe d’accise fédérale a été imposée.
Du côté des stocks, une façon de mesurer le potentiel d’accumulation des stocks est d’observer la croissance des portions d’alcool par rapport à la croissance de la population ayant l’âge légal pour consommer. Entre 2019 et 2023, la croissance annuelle moyenne de cette population était de 0,93 %. Voici les variations dans la consommation des portions d’alcool :
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2020 : +1,20 %
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2021 : +3,06 %
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2022 : +1,22 %
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2023 : -4,61 %
En supposant que la consommation par habitant est restée relativement stable, ces chiffres indiquent une accumulation de stocks (chez les grossistes, les commerces de détail ou les consommateurs) en 2022, avec une certaine correction en 2023.
Une autre mesure de l’accumulation des stocks chez les grossistes est le recensement mensuel effectué auprès des grossistes en vins, bières et spiritueux aux États-Unis. De 2000 à 2019, les stocks des grossistes représentaient environ 10,5 % des ventes en glissement sur 12 mois. Voici quelques données récentes :
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Décembre 2019 :
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Revenus (12 derniers mois) – 158,8 G$
-
Stocks – 17,1 G$
-
Stocks en % des ventes (12 derniers mois) – 10,8 %
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Durée estimative de stockage (marge bénéficiaire brute de 20 %) – 49 jours
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Novembre 2023 :
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Revenus (12 derniers mois) – 187,0 G$
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Stocks – 24,6 G$
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Stocks en % des ventes (12 derniers mois) – 13,2 %
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Durée estimative de stockage (marge bénéficiaire brute de 20 %) – 60 jours
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Ces données montrent que les stocks des distributeurs ont sensiblement augmenté. La réaction typique des grossistes a toujours été de réduire leurs stocks à 45 jours. Toutefois, plusieurs facteurs doivent être pris en considération :
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Perturbations de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie
-
Les stocks ont fortement augmenté étant donné l’incertitude entourant l’approvisionnement, que ce soit par transport maritime ou transport intérieur.
-
En raison des mesures de confinement, les consommateurs ne dépensaient pas pour des voyages ni des repas au restaurant. Cette épargne, combinée aux programmes du gouvernement, a augmenté les dépenses de consommation de produits à domicile. Par exemple, davantage de mixologues amateurs achetaient des spiritueux haut de gamme ou les clubs d’œnophiles dépensaient davantage. Certains des produits étaient consommés, mais un volume demeurait dans les armoires des consommateurs.
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Ces facteurs ont entraîné certains problèmes de calcul dans les outils traditionnels de planification de la demande. Il est donc probable que les grossistes et les commerces de détail surévaluaient leurs ventes futures de produits à prix élevé. Cette situation a fait augmenter les stocks des grossistes et des commerces de détail, surtout du côté des produits plus chers.
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Inflation et taux d’intérêt :
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De décembre 2020 à décembre 2023, les prix des aliments et des boissons pour une consommation à domicile ont monté de 19,1 %. Les salaires horaires moyens ont progressé de seulement 14,1 %. Les consommateurs se sentent pris à la gorge, car l’inflation a dépassé la croissance de la rémunération. Une des réactions à cette situation a probablement été le déstockage des armoires de produits alcoolisés accumulés par les consommateurs durant la pandémie.
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La hausse des taux d’intérêt pousse aussi les grossistes et les commerces de détail à réduire leurs stocks. Mais c’est plus difficile avec les produits coûteux qui ont été commandés à un moment où les indicateurs de la demande étaient plus élevés que la réalité.
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Voici une estimation de l’incidence des coûts d’intérêt élevés sur les grossistes :
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2019
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Supposons un délai de paiement de 30 jours imposé par les fournisseurs et un taux d’intérêt annuel de 3 %. Le coût d’intérêt annuel lié aux stocks était d’environ 199 millions de dollars.
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Puisque la vente en gros est un secteur à faibles marges, si on suppose une marge d’exploitation de 3 %, les grossistes engrangeaient un bénéfice d’exploitation de 4,8 milliards de dollars. Le coût de possession des stocks représentait 4,1 % du bénéfice d’exploitation.
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2023
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Supposons un délai de paiement de 30 jours imposé par les fournisseurs et un taux d’intérêt annuel de 8 %. Le coût d’intérêt annuel lié aux stocks est maintenant d’environ 984 millions de dollars.
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Puisque la vente en gros est un secteur à faibles marges, si on suppose une marge d’exploitation de 3 %, les grossistes engrangeaient un bénéfice d’exploitation de 5,6 milliards de dollars. Le coût de possession des stocks représente maintenant 17,6 % du bénéfice d’exploitation.
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Les problèmes liés aux stocks n’ont pas encore entièrement été réglés; d’autres ajustements continueront d’être apportés en 2024. Si l’on suppose un retour à la normale du côté de la consommation par personne ayant l’âge légal pour consommer de l’alcool, nous croyons que les futures tendances seront les suivantes :
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Nous supposons que les grossistes essayeront de faire baisser la durée de stockage à 30 jours en moyenne pour sensiblement réduire leur coût de possession. Malheureusement, il pourrait s’agir de stocks vendus à prix fort et impossibles à écouler rapidement et les grossistes pourraient devoir réduire la durée de stockage à 15 jours des autres fournisseurs. Pour certains de ces derniers, cette situation entraînera une rupture de stock et une perte d’occasions de ventes.
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Puisque les portions d’alcool livrées sur le marché étaient bien en deçà des estimations de consommation, nous devrions voir une hausse d’environ 1 % des livraisons en 2024. Il est impossible de prévoir exactement comment se fera la répartition entre la bière, le vin et les spiritueux, mais toutes les parties se battront pour une part de marché.
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La croissance de 1 % en 2024 par rapport à 2023 aura pour effet de réduire les stocks, et les livraisons devraient revenir aux niveaux totaux de 2019.
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En 2025, une fois les stocks stabilisés, les livraisons pourraient rebondir dans une fourchette de 3 à 4 %, ce qui sera simplement la conséquence de la normalisation des livraisons et de la consommation.
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En 2026, la croissance des livraisons de portions d’alcool reviendrait à 1 %, comme la croissance de la population ayant l’âge légal pour consommer.
Les problèmes liés aux stocks sont inhabituels dans l’histoire du secteur des boissons alcoolisées aux États-Unis. Il ne faut pas oublier que les portions d’alcool vendues sur le marché ne tiennent pas compte des changements potentiels dans les habitudes de consommation des baby-boomers à mesure qu’ils vieillissent, des différences apparentes dans la perception des boissons alcoolisées chez les membres de la génération Z par apport aux générations plus âgées, ou encore des pressions négatives sur les produits alcoolisés par l’OMS ou d’autres entités gouvernementales.
Du point de vue des fournisseurs, l’année 2024 s’annonce aussi pleine de défis. Une des solutions possibles serait d’augmenter le délai de paiement à 60 jours pour les approvisionnements intérieurs si un grossiste accepte de conserver ses stocks pendant 45 jours selon ces conditions. Cette solution pourrait réduire les risques de rupture de stock et la perte d’occasions de ventes, mais elle ne plairait peut-être pas aux banquiers et aux premiers directeurs financiers.
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