Perspectives de l’agriculture aux États-Unis : occasions et défis
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Les agriculteurs n’ont aucun contrôle sur la météo, mais ils savent comment traverser une tempête. Cette observation judicieuse de l’un de mes collègues lors de notre 19e congrès annuel sur les marchés agricoles et le secteur des produits chimiques à New York illustre l’aplomb de l’industrie agroalimentaire.
Le congrès a été un véritable événement mondial cette année : il a rassemblé des représentants de plus de 200 entreprises de l’agroalimentaire, des protéines, de la distribution de boissons et du commerce de détail venant de 14 pays. Ce qui est vraiment précieux pour moi, c’est d’écouter ces chefs d’entreprise; puis, avec mon équipe, de m’assurer que nous mettons à profit la plateforme de BMO pour les aider à atteindre leurs objectifs et relever leurs défis.
Lors de la table ronde sur la situation des agriculteurs qui rassemblait des prêteurs commerciaux au secteur agricole, nous nous sommes concentrés sur les difficultés et perspectives actuelles des agriculteurs américains. La récente remontée des prix des matières premières a redonné un certain optimisme à l’industrie agroalimentaire. Mais vu l’étroitesse des marges, les problèmes de chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts des intrants, le secteur a encore besoin de soutien. La discussion a été axée sur l’aide à lui apporter pour surmonter ces défis, lors de la table ronde animée par :
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Joel Jackson, analyste, engrais et produits chimiques, BMO Marchés des capitaux
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Andrew Strelzik, analyste, restauration, boissons, agroalimentaire et protéines, BMO Marchés des capitaux
Et des experts du secteur chez BMO Commercial Bank ont présenté leurs points de vue :
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Justin Emmi, directeur principal, relations d’affaires, Agroentreprise, région de l’Ouest
-
Janine Sekulic, directrice générale, Agroentreprise, région de l’Est
-
Brock Thorberg, directeur général, Agroentreprise, région du Centre
Voici un aperçu des principaux points à retenir de la conversation :
Perspectives mitigées pour les agriculteurs
Après avoir vu baisser les prix cet hiver, les agriculteurs ont profité de leur récente remontée pour fixer le prix de 40 % de leurs récoltes de 2024, explique Janine Sekulic de BMO Commercial Bank. La reprise a visiblement ravivé l’optimisme du secteur, du moins pour le moment. « On observe un certain soulagement, a-t-elle déclaré. Reste à voir comment se déroulera la saison de croissance. »
Les prix du maïs et du soja ont baissé dans la ceinture de maïs de l’Ouest, mais cela a avantagé les producteurs de viande, de volaille et de produits laitiers, car les coûts des aliments pour animaux ont diminué, a déclaré Brock Thorberg, représentant du secteur agroentreprise pour la région du Centre chez BMO.
« Les perspectives des produits laitiers se sont nettement améliorées. Le prix du lait a beaucoup augmenté ces 90 derniers jours et le coût des aliments pour animaux a considérablement baissé. Le prix des bovins atteint des niveaux record », a-t-il expliqué, en ajoutant que même le secteur porcin, très durement frappé par le prix élevé des aliments pour animaux en 2023, enregistre actuellement des marges positives.
Il est plus difficile de dégager un thème central en ce qui a trait aux perspectives de la Californie, où l’on compte 120 cultures commerciales différentes. Les amandes ont souffert de quatre années de baisse des prix, ce qui a entraîné des regroupements dans le secteur, a déclaré Justin Emmi, directeur principal, relations d’affaires, Agroentreprise, pour la région de l’Ouest. Les prix des agrumes sont élevés; ceux des raisins de table se redressent. Malgré le problème que leur a causé le mildiou, les producteurs de légumes ont bénéficié de prix élevés.
« Par chance, nous avons eu beaucoup d’eau », a-t-il déclaré, les niveaux d’approvisionnement en eau ayant désormais renoué avec les moyennes historiques dans la plupart des régions.
Les agriculteurs font preuve de patience
Bien que les prix soient inférieurs au seuil de rentabilité dans certains segments du secteur, comme ceux du maïs et du soja dans le Midwest, les agriculteurs ne prennent pas de mesures radicales pour changer leur approche. Ils pourraient ajouter de l’azote pour maximiser les rendements, mais la plupart d’entre eux préfèrent rester patients que d’assumer des coûts supplémentaires sur ce marché. Comme l’a expliqué M. Thorberg, à moins que les prix continuent à augmenter de façon à ce que l’écart de prix diminue, « les chiffres ne collent pas ».
Les taux d’intérêt élevés freinent aussi l’achat de nouveaux équipements. « Ils se disent que, cette année, il vaut peut-être mieux réparer et entretenir que d’acheter du neuf », explique Mme Sekulic.
Même les agriculteurs de la côte ouest, qui ont connu plusieurs années de stress, ont l’avantage de bénéficier de prix fonciers élevés, ce qui leur permet de recapitaliser leur entreprise en vendant des terres, en cas de besoin, a fait remarquer M. Emmi. « Des propriétés ont été mises en vente, a-t-il expliqué. Si vous cultivez un verger, vous pouvez le liquider assez facilement. »
Les pénuries de main-d’œuvre amplifient l’automatisation
Les agriculteurs restent confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, ce qui a stimulé les investissements dans l’automatisation, a expliqué M. Emmi. « On a observé une tendance à automatiser les processus autant que possible pour réduire les coûts de main-d’œuvre », a-t-il précisé. Toutefois, comme les coûts d’emprunt sont élevés, les producteurs sont attentifs au rendement des investissements.
Selon lui, « sur l’ensemble des dispositifs permettant d’économiser de la main d’œuvre, 10 % peut-être sont viables lorsqu’il s’agit de faire des économies en définitive ». Parmi les nouveaux produits les plus populaires, on trouve actuellement des gicleurs automatisés, un dispositif qui ramasse les seaux de raisin cueilli et des systèmes qui utilisent des caméras, des lasers et d’autres dispositifs pour éliminer les mauvaises herbes dans les exploitations agricoles biologiques.
Réduction des émissions de carbone
Abordant la question du développement durable, l’animateur Andrew Strelzik a demandé aux experts si le secteur procédait aux investissements nécessaires pour réduire les émissions de carbone.
M. Thorberg a expliqué qu’en matière d’agriculture durable, de nombreux producteurs ont du mal à atteindre les normes d’admissibilité aux crédits d’impôt prévus à l’article 40B de l’Inflation Reduction Act de 2022. Les agriculteurs attendent toujours de voir si la demande sera suffisante pour leur permettre de percevoir une prime sur les produits agricoles certifiés, afin de justifier les investissements nécessaires pour bénéficier des crédits d’impôt. « Ils attendent les signaux du marché, a-t-il précisé. Si c’est lucratif et qu’ils peuvent en tirer un revenu, ils le feront. »
Les agriculteurs aimeraient aussi que les exigences soient plus souples, a ajouté Mme Sekulic. Le secteur augmente déjà les rendements, sur fond de diminution des intrants, avec le stress d’avoir à gérer la santé des terres et à faire face à des conditions climatiques variables.
Interrogée sur les changements touchant le secteur auxquels les gens devraient prêter plus d’attention, Mme Sekulic a mentionné les gains d’efficacité, qui ont permis d’augmenter les rendements alors que les intrants sont restés stables ou ont diminué. « Depuis combien de temps n’avons-nous pas eu un si petit troupeau de bovins aux États-Unis? Et la production de viande bovine est incroyable. C’est la durabilité qui est au cœur de cela, non? C’est déjà formidable. »
Prêter dans l’incertitude
En ce qui concerne l’octroi de prêts dans ce contexte, BMO adopte une vision à long terme. « Nous nous penchons sur les flux de trésorerie actuels et antérieurs, mais cela ne veut pas dire que nous négligeons les bilans », explique M. Emmi.
BMO offre ses services au secteur depuis longtemps. La banque évalue donc les dossiers selon une approche globale, a expliqué M. Thorberg. Les exploitations agricoles peuvent être surendettées, mais si leur coût de production, leur efficacité et leur équipe de direction sont meilleurs que ceux de leurs pairs, elles peuvent réussir à long terme, a-t-il déclaré. Comme les agriculteurs, nous avons déjà traversé de tels cycles, a expliqué Mme Sekulic. « À ce stade, nous ne prenons pas de décisions de crédit radicalement différentes, a-t-elle déclaré. Nous abordons la question sous l’angle du risque, mais nous sommes prêts à travailler avec nos clients. » À BMO, nous sommes engagés dans ce secteur et nous prêtons sans interruption au fil des cycles. C’est ainsi que nous bâtissons des relations à long terme.
Perspectives de l’agriculture aux États-Unis : occasions et défis
Chef, BMO Entreprises, Amérique du Nord
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Les agriculteurs n’ont aucun contrôle sur la météo, mais ils savent comment traverser une tempête. Cette observation judicieuse de l’un de mes collègues lors de notre 19e congrès annuel sur les marchés agricoles et le secteur des produits chimiques à New York illustre l’aplomb de l’industrie agroalimentaire.
Le congrès a été un véritable événement mondial cette année : il a rassemblé des représentants de plus de 200 entreprises de l’agroalimentaire, des protéines, de la distribution de boissons et du commerce de détail venant de 14 pays. Ce qui est vraiment précieux pour moi, c’est d’écouter ces chefs d’entreprise; puis, avec mon équipe, de m’assurer que nous mettons à profit la plateforme de BMO pour les aider à atteindre leurs objectifs et relever leurs défis.
Lors de la table ronde sur la situation des agriculteurs qui rassemblait des prêteurs commerciaux au secteur agricole, nous nous sommes concentrés sur les difficultés et perspectives actuelles des agriculteurs américains. La récente remontée des prix des matières premières a redonné un certain optimisme à l’industrie agroalimentaire. Mais vu l’étroitesse des marges, les problèmes de chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts des intrants, le secteur a encore besoin de soutien. La discussion a été axée sur l’aide à lui apporter pour surmonter ces défis, lors de la table ronde animée par :
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Joel Jackson, analyste, engrais et produits chimiques, BMO Marchés des capitaux
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Andrew Strelzik, analyste, restauration, boissons, agroalimentaire et protéines, BMO Marchés des capitaux
Et des experts du secteur chez BMO Commercial Bank ont présenté leurs points de vue :
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Justin Emmi, directeur principal, relations d’affaires, Agroentreprise, région de l’Ouest
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Janine Sekulic, directrice générale, Agroentreprise, région de l’Est
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Brock Thorberg, directeur général, Agroentreprise, région du Centre
Voici un aperçu des principaux points à retenir de la conversation :
Perspectives mitigées pour les agriculteurs
Après avoir vu baisser les prix cet hiver, les agriculteurs ont profité de leur récente remontée pour fixer le prix de 40 % de leurs récoltes de 2024, explique Janine Sekulic de BMO Commercial Bank. La reprise a visiblement ravivé l’optimisme du secteur, du moins pour le moment. « On observe un certain soulagement, a-t-elle déclaré. Reste à voir comment se déroulera la saison de croissance. »
Les prix du maïs et du soja ont baissé dans la ceinture de maïs de l’Ouest, mais cela a avantagé les producteurs de viande, de volaille et de produits laitiers, car les coûts des aliments pour animaux ont diminué, a déclaré Brock Thorberg, représentant du secteur agroentreprise pour la région du Centre chez BMO.
« Les perspectives des produits laitiers se sont nettement améliorées. Le prix du lait a beaucoup augmenté ces 90 derniers jours et le coût des aliments pour animaux a considérablement baissé. Le prix des bovins atteint des niveaux record », a-t-il expliqué, en ajoutant que même le secteur porcin, très durement frappé par le prix élevé des aliments pour animaux en 2023, enregistre actuellement des marges positives.
Il est plus difficile de dégager un thème central en ce qui a trait aux perspectives de la Californie, où l’on compte 120 cultures commerciales différentes. Les amandes ont souffert de quatre années de baisse des prix, ce qui a entraîné des regroupements dans le secteur, a déclaré Justin Emmi, directeur principal, relations d’affaires, Agroentreprise, pour la région de l’Ouest. Les prix des agrumes sont élevés; ceux des raisins de table se redressent. Malgré le problème que leur a causé le mildiou, les producteurs de légumes ont bénéficié de prix élevés.
« Par chance, nous avons eu beaucoup d’eau », a-t-il déclaré, les niveaux d’approvisionnement en eau ayant désormais renoué avec les moyennes historiques dans la plupart des régions.
Les agriculteurs font preuve de patience
Bien que les prix soient inférieurs au seuil de rentabilité dans certains segments du secteur, comme ceux du maïs et du soja dans le Midwest, les agriculteurs ne prennent pas de mesures radicales pour changer leur approche. Ils pourraient ajouter de l’azote pour maximiser les rendements, mais la plupart d’entre eux préfèrent rester patients que d’assumer des coûts supplémentaires sur ce marché. Comme l’a expliqué M. Thorberg, à moins que les prix continuent à augmenter de façon à ce que l’écart de prix diminue, « les chiffres ne collent pas ».
Les taux d’intérêt élevés freinent aussi l’achat de nouveaux équipements. « Ils se disent que, cette année, il vaut peut-être mieux réparer et entretenir que d’acheter du neuf », explique Mme Sekulic.
Même les agriculteurs de la côte ouest, qui ont connu plusieurs années de stress, ont l’avantage de bénéficier de prix fonciers élevés, ce qui leur permet de recapitaliser leur entreprise en vendant des terres, en cas de besoin, a fait remarquer M. Emmi. « Des propriétés ont été mises en vente, a-t-il expliqué. Si vous cultivez un verger, vous pouvez le liquider assez facilement. »
Les pénuries de main-d’œuvre amplifient l’automatisation
Les agriculteurs restent confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, ce qui a stimulé les investissements dans l’automatisation, a expliqué M. Emmi. « On a observé une tendance à automatiser les processus autant que possible pour réduire les coûts de main-d’œuvre », a-t-il précisé. Toutefois, comme les coûts d’emprunt sont élevés, les producteurs sont attentifs au rendement des investissements.
Selon lui, « sur l’ensemble des dispositifs permettant d’économiser de la main d’œuvre, 10 % peut-être sont viables lorsqu’il s’agit de faire des économies en définitive ». Parmi les nouveaux produits les plus populaires, on trouve actuellement des gicleurs automatisés, un dispositif qui ramasse les seaux de raisin cueilli et des systèmes qui utilisent des caméras, des lasers et d’autres dispositifs pour éliminer les mauvaises herbes dans les exploitations agricoles biologiques.
Réduction des émissions de carbone
Abordant la question du développement durable, l’animateur Andrew Strelzik a demandé aux experts si le secteur procédait aux investissements nécessaires pour réduire les émissions de carbone.
M. Thorberg a expliqué qu’en matière d’agriculture durable, de nombreux producteurs ont du mal à atteindre les normes d’admissibilité aux crédits d’impôt prévus à l’article 40B de l’Inflation Reduction Act de 2022. Les agriculteurs attendent toujours de voir si la demande sera suffisante pour leur permettre de percevoir une prime sur les produits agricoles certifiés, afin de justifier les investissements nécessaires pour bénéficier des crédits d’impôt. « Ils attendent les signaux du marché, a-t-il précisé. Si c’est lucratif et qu’ils peuvent en tirer un revenu, ils le feront. »
Les agriculteurs aimeraient aussi que les exigences soient plus souples, a ajouté Mme Sekulic. Le secteur augmente déjà les rendements, sur fond de diminution des intrants, avec le stress d’avoir à gérer la santé des terres et à faire face à des conditions climatiques variables.
Interrogée sur les changements touchant le secteur auxquels les gens devraient prêter plus d’attention, Mme Sekulic a mentionné les gains d’efficacité, qui ont permis d’augmenter les rendements alors que les intrants sont restés stables ou ont diminué. « Depuis combien de temps n’avons-nous pas eu un si petit troupeau de bovins aux États-Unis? Et la production de viande bovine est incroyable. C’est la durabilité qui est au cœur de cela, non? C’est déjà formidable. »
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BMO offre ses services au secteur depuis longtemps. La banque évalue donc les dossiers selon une approche globale, a expliqué M. Thorberg. Les exploitations agricoles peuvent être surendettées, mais si leur coût de production, leur efficacité et leur équipe de direction sont meilleurs que ceux de leurs pairs, elles peuvent réussir à long terme, a-t-il déclaré. Comme les agriculteurs, nous avons déjà traversé de tels cycles, a expliqué Mme Sekulic. « À ce stade, nous ne prenons pas de décisions de crédit radicalement différentes, a-t-elle déclaré. Nous abordons la question sous l’angle du risque, mais nous sommes prêts à travailler avec nos clients. » À BMO, nous sommes engagés dans ce secteur et nous prêtons sans interruption au fil des cycles. C’est ainsi que nous bâtissons des relations à long terme.
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