Choisissez votre langue

Search

Renseignements

Aucune correspondance

Services

Aucune correspondance

Secteurs d’activité

Aucune correspondance

Personnes

Aucune correspondance

Renseignements

Aucune correspondance

Services

Aucune correspondance

Personnes

Aucune correspondance

Secteurs d’activité

Aucune correspondance

Comprendre l’incidence de la biodiversité sur les entreprises

resource image
  •  Temps de lecture Clock/
  • ÉcouterÉcouter/ ArrêterArrêter/
  • Agrandir | Réduire le texte Text

 

La biodiversité mondiale est essentielle à la stabilité de nos chaînes de valeur, qu’il s’agisse du bois d’œuvre des forêts, des abeilles qui pollinisent les cultures ou du coton filé en tissu. Toutefois, les changements climatiques, la déforestation et l’exploitation des ressources naturelles entraînent un déclin marqué des espèces dans le monde.

La relation entre les entreprises et la biodiversité est souvent négligée dans des conversations autrement importantes concernant la lutte contre les changements climatiques. Voici comment les entreprises peuvent mieux comprendre leurs répercussions sur la biodiversité et quelques étapes pratiques pour créer un programme qui les aborde.

Incidence de la perte de biodiversité sur les entreprises  

Une riche variété d’espèces végétales et animales est essentielle aux écosystèmes résilients et sains dont dépendent nos moyens de subsistance et nos chaînes d’approvisionnement. Lorsque ces écosystèmes sont déséquilibrés, les entreprises aussi peuvent subir des pertes. Comme plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial est tributaire de la nature, la perte de biodiversité, si elle n’est pas atténuée, peut mener à des perturbations économiques importantes2. Par exemple, en raison de la déforestation, des changements climatiques et des maladies, 60 % des variétés de plants de café sont en voie d’extinction, ce qui risque de déstabiliser un secteur d’activité de 83 milliards de dollars américains.

En plus de ces risques économiques, d’autres types de risques comprennent : 

  • Risque lié à la réglementation. Une analyse de 2023 a révélé une augmentation de 155 % de la réglementation sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à l’échelle mondiale au cours de la dernière décennie3. Dans ce contexte réglementaire en constante évolution, les entreprises doivent veiller à rapidement suivre le rythme en fonction des nouveaux mandats, sans quoi elles peuvent s’exposer à des pénalités financières en cas de non-conformité. 

  • Perte de capital social. Les entreprises qui ne parviennent pas à réduire leurs répercussions négatives sur l’environnement pourraient être surveillées de près par les consommateurs et faire face à des atteintes à leur réputation. 

  • Occasions de placement limitées. Les investisseurs peuvent hésiter à avoir une participation dans des entreprises qui n’ont pas de plan détaillé et convaincant pour atténuer les risques liés à la biodiversité.

Un outil pour gérer les risques et repérer les occasions  

Le Groupe de travail sur l’information financière relative à la nature (GIFN) est une initiative mondiale fondée sur des données scientifiques visant à fournir aux organisations des outils pour gérer les défis liés à la nature. Le GIFN est dirigé par 40 hauts dirigeants du monde des affaires et son cadre a été façonné à l’aide de commentaires d’institutions financières, d’organisations de la société civile, de collectivités locales et d’autres parties prenantes. Le groupe de travail a conçu le cadre comme point de départ pour les organisations qui cherchent à comprendre leurs dépendances à l’égard de la nature et à normaliser la communication de l’information concernant leur incidence sur la biodiversité à l’échelle mondiale.

Les recommandations officielles du GIFN ont été publiées en 2023 et gagnent rapidement en popularité. Bien qu’elles soient actuellement facultatives, ces lignes directrices semblent être en bonne position pour suivre la même voie que celles du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC), à partir desquelles les bases de communication de l’information du GIFN ont été établies. Les résultats du GIFCC se sont transformés en règlements qui touchent certaines entreprises dans des territoires comme l’Union européenne, la Suisse, Hong Kong et l’Union européenne4. Ils ont aussi été intégrés aux recommandations de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis et aux divulgations d’information aux investisseurs canadiens.

En gardant ce précédent à l’esprit, les organisations peuvent devancer l’adoption potentielle du cadre du GIFN et prendre le temps d’élaborer un programme significatif lié à la biodiversité qui répond à leurs besoins plutôt que de devoir se précipiter pour s’y conformer plus tard.

La communication de l’information conforme au cadre du GIFN peut également révéler diverses occasions d’affaires : 

  • Avantage concurrentiel. La participation à la préservation de la biodiversité, y compris la production de rapports transparents, peut donner un avantage aux entreprises dans les marchés influencés par des clients soucieux de l’environnement. 

  • Ouvrir la voie à l’innovation. En accordant la priorité aux enjeux liés à la biodiversité, les entreprises peuvent repérer des occasions de créer d’autres sources de revenus par l’intermédiaire des marchés liés à la biodiversité et à d’autres produits de base environnementaux.  

  • Encourager les nouveaux investissements. Les entreprises tournées vers l’avenir qui prennent en compte les risques liés à la biodiversité et en font état peuvent être plus attrayantes pour les investisseurs soucieux des facteurs ESG, car elles démontrent qu’elles sont prêtes à faire preuve de résilience face aux répercussions liées à la nature. 

Le cadre du GIFN peut permettre aux entreprises d’atténuer ce risque, donner lieu à de nouvelles façons de générer des revenus et attirer des investissements en améliorant la biodiversité. Par exemple, si les activités d’une entreprise ont entraîné la dégradation de certaines terres, celle-ci pourrait mettre en œuvre un projet de restauration des milieux humides ou de reboisement, ce qui améliorerait à la fois la biodiversité et les stocks de carbone. Ensuite, l’entreprise peut décider d’éviter les coûts liés au retrait de crédits de carbone externes de ses stocks de gaz à effet de serre (GES), ou bien de réaliser un profit en vendant les crédits qu’elle a créés.

Commencer à suivre le cadre du GIFN  

C’est le moment idéal pour établir un programme d’entreprise en matière de biodiversité, car les retards dans la prise de mesures peuvent augmenter les coûts à mesure que la biodiversité continue de se dégrader et que de nouveaux règlements entraînent la nécessité de s’empresser de s’y conformer.

Étapes pour la création d’un programme d’entreprise en matière de biodiversité :

1. Assurez-vous que les dirigeants comprennent la biodiversité  

Différents termes, principes et cadres réglementaires liés à la biodiversité seront probablement nouveaux pour de nombreux décideurs des entreprises, et il est important de faire le lien entre les répercussions et la compréhension. Les différentes publications sectorielles du GIFN peuvent constituer un bon point de départ à cet égard.

2. Déterminez les répercussions les plus importantes 

Il est malavisé d’essayer de tout faire en même temps. Commencez par déterminer la répercussion environnementale la plus importante de l’entreprise – par exemple, l’eau ou le bois d’œuvre – et élaborez un programme de biodiversité autour de celle-ci. Une fois que les leaders constatent que des progrès sont en cours, ils peuvent reproduire leur réussite en passant à d’autres répercussions.

Le document Mitigation Hierarchy Guide (en anglais seulement) de l’Initiative intersectorielle sur la biodiversité décrit un plan d’action systématique que les entreprises peuvent suivre pour limiter le rôle qu’elles jouent dans la perte de biodiversité afin de mieux comprendre comment trouver l’équilibre entre les priorités d’affaires et les objectifs en matière de biodiversité.

3. Mobilisez les parties prenantes 

Communiquez avec les partenaires internes et externes, y compris ceux qui vivent ou travaillent dans les collectivités où l’organisation exerce ses activités et où les répercussions sont les plus importantes. L’exécution des initiatives liées à la biodiversité est meilleure lorsque faite de concert avec les parties prenantes locales.

4. Concentrez-vous sur les quatre piliers  

Les recommandations du GIFN décrivent quatre piliers pour les organisations qui participent à la communication de l’information, qui constituent les composantes de base d’un programme de biodiversité efficace :  

  • gouvernance; 

  • stratégie; 

  • gestion des risques et des répercussions; 

  • mesures et cibles clés.

5. Tirez parti des conseils d’experts 

Faire passer la relation d’une entreprise avec la biodiversité d’un risque à un actif peut sembler accablant. Les dirigeants peuvent obtenir de l’aide pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies environnementales qui contribuent à réduire au minimum les coûts et à optimiser la valeur en faisant appel à leurs experts en durabilité qui s’investissent dans la réussite de l’entreprise. 

Les entreprises ont beaucoup de facteurs à prendre en considération dans le cadre de la transition vers un monde carboneutre. En plus de la réduction des émissions, la préservation de la biodiversité est une stratégie essentielle pour la durabilité environnementale et commerciale. Avec les bons conseils, le cadre du GIFN peut être un outil puissant pour permettre ces deux objectifs.  


1. Forum économique mondial, Nature Risk Rising : Why the Crisis Engulfing Nature Matters for Business and the Economy, janvier 2020. 

2. ESG Book, Global ESG regulation increases by 155 per cent over the past decade, juin 2023.  

3. UL Solutions, The Taskforce for Climate-Related Financial Disclosure, consulté en septembre 2024.  

LIRE LA SUITE
Melissa Fifield Chef, Institut pour le climat de BMO

Autre contenu intéressant