Vers un rebond des fusions et acquisitions
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La pandémie de coronavirus a frappé les marchés financiers mondiaux, d’où une perturbation sans précédent des fusions et acquisitions, y compris dans l’alimentation, la consommation et la vente au détail. Cependant, les opérations pourraient reprendre plus vite que prévu au deuxième semestre de 2020.
Les mesures de confinement ont forcé la majorité des entreprises à mettre de côté leurs plans de croissance pour se concentrer sur leur bilan et la préservation de leur capital. Toutes les activités commerciales étant perturbées, des chaînes d’approvisionnement aux fermetures de bureaux, les valorisations ont chuté et tant les acheteurs que les vendeurs sont devenus réticents à exécuter des stratégies de croissance ou de sortie. L’inquiétude entourant l’accès aux marchés des capitaux a entraîné un recours accru aux facilités de crédit renouvelables.
Tel a notamment été le cas durant la semaine du 17 avril, quand aucune opération de plus d’un milliard de dollars n’a été annoncée, du jamais vu en plus de 15 ans.
Certes, il sera difficile d’envisager de grandes fusions et acquisitions transformatrices tant que la gravité et la durée de l’impact de la COVID resteront imprécises.
Néanmoins, certaines opérations se concrétisent, notamment entre sociétés du même secteur et lorsque les discussions étaient déjà avancées. Récemment, nous avons agi à titre de conseiller dans le cadre de l’acquisition de Radio Systems par CD&R annoncée en mai et de l’entente d’acquisition des activités nord-américaines de fabrication de produits surgelés de Dawn Foods par Rise Baking Company conclue en mars
Un nouveau contexte
De toute évidence, les opérations se déroulent dans un contexte inédit qui évolue rapidement.
L’exploitation des entreprises devenant incertaine, les acheteurs recentrent le contrôle diligent de leurs cibles sur les risques pesant sur les chaînes d’approvisionnement et sur l’exposition aux clients des régions acheteuses fortement touchées par le virus. Les vendeurs devront se montrer plus souples au niveau des mécanismes d’ajustement du prix d’achat vu le potentiel de détérioration des affaires.
Les bureaux et usines étant fermés et les voyages étant fortement limités, la difficulté de rencontrer les dirigeants en personne nuit au contrôle diligent, bien que les réunions virtuelles et les vidéoconférences permettent en partie de contourner ce problème.
Les valorisations sont difficiles à établir. Elles reposent habituellement sur un multiple des revenus ou du BAIIA. Cependant, dans l’univers de la COVID-19, les vendeurs de sociétés cotées en bourse voudront obtenir une prime plus élevée sur le prix d’achat en soutenant que les fondamentaux de l’entreprise n’ont pas changé.
Figure – comparaison des primes sur le prix d’achat en période de marché déprimé ou de forte volatilité par rapport aux conditions normales de marché.
Dans le secteur de l’alimentation, de la consommation et de la vente au détail, l’histoire montre que les sociétés de biens de consommation de base présentent le delta le plus élevé – et commandent souvent les primes les plus fortes – lorsque les marchés éprouvent des difficultés.
Opérations par échange d’actions
La part des actions en pourcentage du prix d’achat tend maintenant à augmenter, et nous nous attendons à une hausse des opérations purement réglées en actions dans le cadre des fusions et acquisitions entre sociétés ouvertes et entre société ouverte et société fermée en 2020.
À court terme, nous prévoyons que les acheteurs useront encore davantage des clauses de protection leur permettant de se retirer d’une entente de fusion ou acquisition si les conditions se détériorent sensiblement. Ainsi, récemment, l’entente entre Sycamore et Victoria’s Secret a été résiliée sans qu’aucune des parties n’ait à verser d’indemnité à l’autre.
Dans l’alimentation, la consommation et la vente au détail, les tendances varient considérablement à l’échelle des sous-secteurs, selon la nature discrétionnaire ou non discrétionnaire des activités. Les sous-secteurs de la distribution alimentaire et de l’alimentation au détail se sont montrés résilients, malgré le virage globalement négatif du secteur.
Motifs d’optimisme
Habituellement, le rebond des fusions et acquisitions survient entre deux et quatre trimestres après la fin d’une crise économique. Cependant, le redressement pourrait se produire plus rapidement cette fois-ci et suivre davantage celui des actions et des obligations.
Ayant une quantité record de fonds à investir, les promoteurs devraient pousser le marché à la hausse en profitant des valorisations peu élevées, entraînant une augmentation des opérations de fermeture du capital; les promoteurs accorderont sans doute la priorité à leurs sociétés de portefeuille et aux placements additionnels.
Contrairement à ce qu’on a observé durant la dernière crise économique, alors que les sociétés de capital-investissement étaient peu capitalisées et que les marchés du crédit étaient paralysés, les promoteurs sont beaucoup plus solides cette fois-ci. Il ressort de nos discussions actives avec des sociétés de capital-investissement clientes que celles-ci disposent d’une abondance de fonds non utilisés qu’elles désirent fortement affecter à des acquisitions; elles devraient donc se montrer plus actives à mesure que les marchés des titres d’emprunt reviennent à la normale.
La poursuite du repli économique placera davantage de sociétés dans une situation difficile, donnant l’occasion aux activistes et aux fonds de couverture bien placés d’étoffer leur participation dans des sociétés dans lesquelles ils investissent déjà et dont ils pourront influencer les décisions d’affaires.
La dislocation des marchés fera augmenter les offres publiques de fusion et acquisition de la part d’acheteurs bien capitalisés, et nous nous attendons à voir plus d’offres non sollicitées ou hostiles.
Défensive ou offensive
Comme cela avait été le cas pendant la crise de 2008 et auparavant durant la bulle des technos, le recours aux régimes de droits des actionnaires, ou « pilules empoisonnées », a déjà monté en flèche. Nous recommandons aux sociétés de se préparer en réfléchissant à leurs propres stratégies défensives et offensives.
Vu la montée de l’activisme, les sociétés devraient dialoguer avec leurs actionnaires et seraient bien avisées de réexaminer leurs régimes de droits des actionnaires. Il faudrait analyser les bilans pour optimiser la structure du capital, et les sociétés éprouvant des problèmes de liquidité devraient être ouvertes à discuter d’investissements stratégiques.
Les sociétés qui jouissent d’une bonne position de liquidité devraient la préserver, tout en guettant le moment propice pour faire des acquisitions complémentaires.
Les difficultés actuelles n’ont pas modifié les fondamentaux de nombreuses sociétés, et les valeurs intéressantes ne manquent pas. Les entreprises feraient bien de continuer d’examiner les options qui s’offrent et d’évaluer les occasions à saisir. Il pourrait être pertinent de reprendre contact avec des vendeurs pressentis, au moment où certains d’entre eux font face à des contraintes de liquidité et se montreront plus réceptifs à une approche.
À mesure que les comportements de consommation reviennent progressivement à la normale, les vendeurs pourront estimer leur rendement futur de façon plus convaincante, incitant davantage les acheteurs à miser sur un avenir plus assuré.
For more information contact lyle.wilpon@bmo.com
Disponible en anglais seulement
Autres documents sur les fusions et acquisitions tirés du congrès sur les marchés agricoles de BMO :
.
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La pandémie de coronavirus a frappé les marchés financiers mondiaux, d’où une perturbation sans précédent des fusions et acquisitions, y compris dans l’alimentation, la consommation et la vente au détail. Cependant, les opérations pourraient reprendre plus vite que prévu au deuxième semestre de 2020.
Les mesures de confinement ont forcé la majorité des entreprises à mettre de côté leurs plans de croissance pour se concentrer sur leur bilan et la préservation de leur capital. Toutes les activités commerciales étant perturbées, des chaînes d’approvisionnement aux fermetures de bureaux, les valorisations ont chuté et tant les acheteurs que les vendeurs sont devenus réticents à exécuter des stratégies de croissance ou de sortie. L’inquiétude entourant l’accès aux marchés des capitaux a entraîné un recours accru aux facilités de crédit renouvelables.
Tel a notamment été le cas durant la semaine du 17 avril, quand aucune opération de plus d’un milliard de dollars n’a été annoncée, du jamais vu en plus de 15 ans.
Certes, il sera difficile d’envisager de grandes fusions et acquisitions transformatrices tant que la gravité et la durée de l’impact de la COVID resteront imprécises.
Néanmoins, certaines opérations se concrétisent, notamment entre sociétés du même secteur et lorsque les discussions étaient déjà avancées. Récemment, nous avons agi à titre de conseiller dans le cadre de l’acquisition de Radio Systems par CD&R annoncée en mai et de l’entente d’acquisition des activités nord-américaines de fabrication de produits surgelés de Dawn Foods par Rise Baking Company conclue en mars
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De toute évidence, les opérations se déroulent dans un contexte inédit qui évolue rapidement.
L’exploitation des entreprises devenant incertaine, les acheteurs recentrent le contrôle diligent de leurs cibles sur les risques pesant sur les chaînes d’approvisionnement et sur l’exposition aux clients des régions acheteuses fortement touchées par le virus. Les vendeurs devront se montrer plus souples au niveau des mécanismes d’ajustement du prix d’achat vu le potentiel de détérioration des affaires.
Les bureaux et usines étant fermés et les voyages étant fortement limités, la difficulté de rencontrer les dirigeants en personne nuit au contrôle diligent, bien que les réunions virtuelles et les vidéoconférences permettent en partie de contourner ce problème.
Les valorisations sont difficiles à établir. Elles reposent habituellement sur un multiple des revenus ou du BAIIA. Cependant, dans l’univers de la COVID-19, les vendeurs de sociétés cotées en bourse voudront obtenir une prime plus élevée sur le prix d’achat en soutenant que les fondamentaux de l’entreprise n’ont pas changé.
Figure – comparaison des primes sur le prix d’achat en période de marché déprimé ou de forte volatilité par rapport aux conditions normales de marché.
Dans le secteur de l’alimentation, de la consommation et de la vente au détail, l’histoire montre que les sociétés de biens de consommation de base présentent le delta le plus élevé – et commandent souvent les primes les plus fortes – lorsque les marchés éprouvent des difficultés.
Opérations par échange d’actions
La part des actions en pourcentage du prix d’achat tend maintenant à augmenter, et nous nous attendons à une hausse des opérations purement réglées en actions dans le cadre des fusions et acquisitions entre sociétés ouvertes et entre société ouverte et société fermée en 2020.
À court terme, nous prévoyons que les acheteurs useront encore davantage des clauses de protection leur permettant de se retirer d’une entente de fusion ou acquisition si les conditions se détériorent sensiblement. Ainsi, récemment, l’entente entre Sycamore et Victoria’s Secret a été résiliée sans qu’aucune des parties n’ait à verser d’indemnité à l’autre.
Dans l’alimentation, la consommation et la vente au détail, les tendances varient considérablement à l’échelle des sous-secteurs, selon la nature discrétionnaire ou non discrétionnaire des activités. Les sous-secteurs de la distribution alimentaire et de l’alimentation au détail se sont montrés résilients, malgré le virage globalement négatif du secteur.
Motifs d’optimisme
Habituellement, le rebond des fusions et acquisitions survient entre deux et quatre trimestres après la fin d’une crise économique. Cependant, le redressement pourrait se produire plus rapidement cette fois-ci et suivre davantage celui des actions et des obligations.
Ayant une quantité record de fonds à investir, les promoteurs devraient pousser le marché à la hausse en profitant des valorisations peu élevées, entraînant une augmentation des opérations de fermeture du capital; les promoteurs accorderont sans doute la priorité à leurs sociétés de portefeuille et aux placements additionnels.
Contrairement à ce qu’on a observé durant la dernière crise économique, alors que les sociétés de capital-investissement étaient peu capitalisées et que les marchés du crédit étaient paralysés, les promoteurs sont beaucoup plus solides cette fois-ci. Il ressort de nos discussions actives avec des sociétés de capital-investissement clientes que celles-ci disposent d’une abondance de fonds non utilisés qu’elles désirent fortement affecter à des acquisitions; elles devraient donc se montrer plus actives à mesure que les marchés des titres d’emprunt reviennent à la normale.
La poursuite du repli économique placera davantage de sociétés dans une situation difficile, donnant l’occasion aux activistes et aux fonds de couverture bien placés d’étoffer leur participation dans des sociétés dans lesquelles ils investissent déjà et dont ils pourront influencer les décisions d’affaires.
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Comme cela avait été le cas pendant la crise de 2008 et auparavant durant la bulle des technos, le recours aux régimes de droits des actionnaires, ou « pilules empoisonnées », a déjà monté en flèche. Nous recommandons aux sociétés de se préparer en réfléchissant à leurs propres stratégies défensives et offensives.
Vu la montée de l’activisme, les sociétés devraient dialoguer avec leurs actionnaires et seraient bien avisées de réexaminer leurs régimes de droits des actionnaires. Il faudrait analyser les bilans pour optimiser la structure du capital, et les sociétés éprouvant des problèmes de liquidité devraient être ouvertes à discuter d’investissements stratégiques.
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