L’infrastructure est la clé d’un marché compétitif en Amérique du Nord – Sommet États-Unis–Canada
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Malgré tous les défis observés de part et d’autre de la frontière canado-américaine, la question centrale que se pose le secteur privé est de savoir si l’infrastructure nord-américaine peut répondre à l’évolution des besoins du XXIe siècle.
Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, a animé la table ronde intitulée Private-Sector Perspectives – Redesigning North America’s Infrastructure to Boost Connectivity (perspectives du secteur privé – Remanier les infrastructures de l’Amérique du Nord pour stimuler la connectivité) qui réunissait un groupe d’importants chefs d’entreprise nord-américains lors du Sommet inaugural États‑Unis–Canada du 4 avril, organisé par BMO et l’Eurasia Group. Alfred F. Kelly Jr. (président exécutif du conseil d’administration de Visa) et Frances Donald (économiste en chef de Manuvie) ont mené une discussion sur les défis auxquels sont confrontés le secteur financier et l’économie globale, tandis que Greg Ebel, président et chef de la direction d’Enbridge, et Tracy Robinson, présidente et cheffe de la direction du Canadien National (CN), ont abordé les défis qui freinent l’industrie canadienne.
Bien qu’ils exercent leurs activités dans différents secteurs économiques, les participants ont convenu que la transition énergétique et l’interconnexion de l’économie signifient que l’infrastructure nord-américaine et son contexte réglementaire – financier, environnemental, de communication et autre – doivent être modernisés pour suivre le rythme.
Les investissements massifs nécessaires à la transition énergétique requièrent des politiques intégrées, a expliqué Goldy Hyder au début de la séance. Tous les niveaux de gouvernement doivent se concentrer sur la construction d’infrastructures afin de créer un marché nord-américain compétitif, a-t-il ajouté.
Une économie en mutation
Alors que de nombreuses personnes sont distraites par la perspective d’une récession imminente et d’une économie en proie à des pénuries de main-d’œuvre et à une baisse de la productivité, Frances Donald (Manuvie) estime que les véritables défis auxquels est confrontée l’économie nord-américaine sont d’ordre plus structurel.
Elle a noté que 40 % des Américains de plus de 15 ans ne travaillent pas, tandis que le déclin de la productivité au Canada, qui dure depuis une décennie, se poursuit. Toutefois, la transition vers une économie axée sur l’environnement, la société et la gouvernance (ESG), alors qu’elle était auparavant axée sur la mondialisation, offre une occasion de relever ces défis, a-t-elle déclaré. « La solution à tous ces problèmes modernes importants est les infrastructures », a affirmé Mme Donald.
Chaque secteur est confronté à des problèmes d’infrastructure, qu’il s’agisse de l’accès à la large bande ou des lacunes des systèmes de transport servant à acheminer les marchandises et à distribuer l’énergie vers les marchés. Mais il ne s’agit pas seulement de poser des câbles, des rails ou des pipelines. Les participants de la table ronde ont convenu que l’infrastructure politique devait également être remaniée.
Meilleur alignement géopolitique
Faisant référence aux changements de politique aux États-Unis visant à permettre l’exportation de gaz naturel, et au virage de l’Allemagne vers la construction d’une installation d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), Greg Ebel (Enbridge) a souligné que le Canada n’a toujours pas l’infrastructure nécessaire pour expédier le gaz naturel. Cela s’explique par le manque d’harmonisation entre les dirigeants politiques, a-t-il expliqué.
Ces obstacles freinent non seulement l’économie, mais ils empêchent également l’énergie propre d’atteindre les marchés qui en ont besoin, ce qui ralentit la transition énergétique, a-t-il déclaré. « La côte ouest du Canada a la capacité d’acheminer du gaz naturel liquéfié (GNL), l’énergie la plus propre du monde, vers différentes parties du monde », a affirmé M. Ebel. « Pourtant, nous nous concentrons ici sur le 1,5 % d’émissions que nous produisons. »
« Si nous n’obtenons pas les autorisations nécessaires, nous ne pourrons pas tirer parti des avantages dont nous disposons », a-t-il expliqué.
Alors que le CN s’efforce de trouver des gains d’efficacité dans une chaîne d’approvisionnement mondiale mise à rude épreuve, Tracy Robinson partage l’avis selon lequel la communauté internationale doit être plus coordonnée. « Nous devons travailler ensemble tant au niveau de la planification que de l’exécution », a déclaré Mme Robinson, qui a fait remarquer que la chaîne d’approvisionnement doit cesser de fonctionner en vase clos pour devenir plus intégrée à l’échelle mondiale.
Outre le défi des infrastructures physiques, les lacunes des infrastructures numériques doivent également être comblées. Alors que le Canada et les États-Unis arrivent en tête du classement mondial pour l’accès à Internet, d’importantes lacunes systémiques subsistent, a déclaré Alfred F. Kelly Jr. (Visa). Par exemple, aux États-Unis, 40 % des ménages noirs n’ont pas accès à Internet haute vitesse. Au Canada, seuls 43 % des membres des Premières Nations ont accès à Internet haute vitesse. « Il est évident qu’il y a encore du travail à faire », a-t-il déclaré.
La mise en place de cette connectivité est importante pour des entreprises comme Visa, car les téléphones intelligents servent de plus en plus de dispositifs de point de vente. « Nous devons continuer à travailler sur la résilience », a-t-il déclaré. « Pour vous montrer que nous sommes une société d’infrastructures, nous avons 10 millions de kilomètres de fibres à l’échelle mondiale et chaque transaction Visa pourrait se dérouler de 20 façons différentes puisque nous utilisons trois systèmes différents ou quatre centres de données. »
Réforme de l’environnement réglementaire
Bien que l’industrie souhaite contribuer à la mise en place de toutes ces infrastructures, le groupe d’experts a fait valoir que les progrès sont entravés par la réglementation. « Il faut cinq, sept ou huit ans pour construire une usine », a souligné M. Kelly Jr. « C’est insensé. » Il ajoute également que la réglementation est le principal problème que Washington devrait s’efforcer de résoudre.
« Si nous voulons être plus compétitifs, nous devons améliorer notre capacité à aller de l’avant en nous débarrassant de toutes les absurdités réglementaires qui nous empêchent de progresser », a‑t‑il déclaré.
« La cohérence est également essentielle », a ajouté M. Donald. « Nous devons être conscients que les règles ne peuvent pas changer. Et nous devons commencer à agir très, très rapidement. »
Sur la photo (de gauche à droite) :
Alfred F. Kelly Jr., président exécutif du conseil d’administration de Visa
Tracy Robinson, présidente et cheffe de la direction du Canadien National (CN)
Greg Ebel, président et chef de la direction d’Enbridge
Frances Donald, économiste en chef de Manuvie
Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires
L’infrastructure est la clé d’un marché compétitif en Amérique du Nord – Sommet États-Unis–Canada
Chef, Industries diversifiées
Depuis qu’il s’est joint à BMO Marchés des capitaux, M. King a joué un rôle dans le cadre d’acquisitions, de cessions, …
Depuis qu’il s’est joint à BMO Marchés des capitaux, M. King a joué un rôle dans le cadre d’acquisitions, de cessions, …
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Malgré tous les défis observés de part et d’autre de la frontière canado-américaine, la question centrale que se pose le secteur privé est de savoir si l’infrastructure nord-américaine peut répondre à l’évolution des besoins du XXIe siècle.
Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, a animé la table ronde intitulée Private-Sector Perspectives – Redesigning North America’s Infrastructure to Boost Connectivity (perspectives du secteur privé – Remanier les infrastructures de l’Amérique du Nord pour stimuler la connectivité) qui réunissait un groupe d’importants chefs d’entreprise nord-américains lors du Sommet inaugural États‑Unis–Canada du 4 avril, organisé par BMO et l’Eurasia Group. Alfred F. Kelly Jr. (président exécutif du conseil d’administration de Visa) et Frances Donald (économiste en chef de Manuvie) ont mené une discussion sur les défis auxquels sont confrontés le secteur financier et l’économie globale, tandis que Greg Ebel, président et chef de la direction d’Enbridge, et Tracy Robinson, présidente et cheffe de la direction du Canadien National (CN), ont abordé les défis qui freinent l’industrie canadienne.
Bien qu’ils exercent leurs activités dans différents secteurs économiques, les participants ont convenu que la transition énergétique et l’interconnexion de l’économie signifient que l’infrastructure nord-américaine et son contexte réglementaire – financier, environnemental, de communication et autre – doivent être modernisés pour suivre le rythme.
Les investissements massifs nécessaires à la transition énergétique requièrent des politiques intégrées, a expliqué Goldy Hyder au début de la séance. Tous les niveaux de gouvernement doivent se concentrer sur la construction d’infrastructures afin de créer un marché nord-américain compétitif, a-t-il ajouté.
Une économie en mutation
Alors que de nombreuses personnes sont distraites par la perspective d’une récession imminente et d’une économie en proie à des pénuries de main-d’œuvre et à une baisse de la productivité, Frances Donald (Manuvie) estime que les véritables défis auxquels est confrontée l’économie nord-américaine sont d’ordre plus structurel.
Elle a noté que 40 % des Américains de plus de 15 ans ne travaillent pas, tandis que le déclin de la productivité au Canada, qui dure depuis une décennie, se poursuit. Toutefois, la transition vers une économie axée sur l’environnement, la société et la gouvernance (ESG), alors qu’elle était auparavant axée sur la mondialisation, offre une occasion de relever ces défis, a-t-elle déclaré. « La solution à tous ces problèmes modernes importants est les infrastructures », a affirmé Mme Donald.
Chaque secteur est confronté à des problèmes d’infrastructure, qu’il s’agisse de l’accès à la large bande ou des lacunes des systèmes de transport servant à acheminer les marchandises et à distribuer l’énergie vers les marchés. Mais il ne s’agit pas seulement de poser des câbles, des rails ou des pipelines. Les participants de la table ronde ont convenu que l’infrastructure politique devait également être remaniée.
Meilleur alignement géopolitique
Faisant référence aux changements de politique aux États-Unis visant à permettre l’exportation de gaz naturel, et au virage de l’Allemagne vers la construction d’une installation d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), Greg Ebel (Enbridge) a souligné que le Canada n’a toujours pas l’infrastructure nécessaire pour expédier le gaz naturel. Cela s’explique par le manque d’harmonisation entre les dirigeants politiques, a-t-il expliqué.
Ces obstacles freinent non seulement l’économie, mais ils empêchent également l’énergie propre d’atteindre les marchés qui en ont besoin, ce qui ralentit la transition énergétique, a-t-il déclaré. « La côte ouest du Canada a la capacité d’acheminer du gaz naturel liquéfié (GNL), l’énergie la plus propre du monde, vers différentes parties du monde », a affirmé M. Ebel. « Pourtant, nous nous concentrons ici sur le 1,5 % d’émissions que nous produisons. »
« Si nous n’obtenons pas les autorisations nécessaires, nous ne pourrons pas tirer parti des avantages dont nous disposons », a-t-il expliqué.
Alors que le CN s’efforce de trouver des gains d’efficacité dans une chaîne d’approvisionnement mondiale mise à rude épreuve, Tracy Robinson partage l’avis selon lequel la communauté internationale doit être plus coordonnée. « Nous devons travailler ensemble tant au niveau de la planification que de l’exécution », a déclaré Mme Robinson, qui a fait remarquer que la chaîne d’approvisionnement doit cesser de fonctionner en vase clos pour devenir plus intégrée à l’échelle mondiale.
Outre le défi des infrastructures physiques, les lacunes des infrastructures numériques doivent également être comblées. Alors que le Canada et les États-Unis arrivent en tête du classement mondial pour l’accès à Internet, d’importantes lacunes systémiques subsistent, a déclaré Alfred F. Kelly Jr. (Visa). Par exemple, aux États-Unis, 40 % des ménages noirs n’ont pas accès à Internet haute vitesse. Au Canada, seuls 43 % des membres des Premières Nations ont accès à Internet haute vitesse. « Il est évident qu’il y a encore du travail à faire », a-t-il déclaré.
La mise en place de cette connectivité est importante pour des entreprises comme Visa, car les téléphones intelligents servent de plus en plus de dispositifs de point de vente. « Nous devons continuer à travailler sur la résilience », a-t-il déclaré. « Pour vous montrer que nous sommes une société d’infrastructures, nous avons 10 millions de kilomètres de fibres à l’échelle mondiale et chaque transaction Visa pourrait se dérouler de 20 façons différentes puisque nous utilisons trois systèmes différents ou quatre centres de données. »
Réforme de l’environnement réglementaire
Bien que l’industrie souhaite contribuer à la mise en place de toutes ces infrastructures, le groupe d’experts a fait valoir que les progrès sont entravés par la réglementation. « Il faut cinq, sept ou huit ans pour construire une usine », a souligné M. Kelly Jr. « C’est insensé. » Il ajoute également que la réglementation est le principal problème que Washington devrait s’efforcer de résoudre.
« Si nous voulons être plus compétitifs, nous devons améliorer notre capacité à aller de l’avant en nous débarrassant de toutes les absurdités réglementaires qui nous empêchent de progresser », a‑t‑il déclaré.
« La cohérence est également essentielle », a ajouté M. Donald. « Nous devons être conscients que les règles ne peuvent pas changer. Et nous devons commencer à agir très, très rapidement. »
Sur la photo (de gauche à droite) :
Alfred F. Kelly Jr., président exécutif du conseil d’administration de Visa
Tracy Robinson, présidente et cheffe de la direction du Canadien National (CN)
Greg Ebel, président et chef de la direction d’Enbridge
Frances Donald, économiste en chef de Manuvie
Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires
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