Pour une Amérique plus verte
- Courriel
-
Signet
-
Imprimer
Alors que le monde attend l’arrivée d’un nouveau gouvernement aux États-Unis, Dan Krieter, directeur, Stratégie de titres à revenu fixe de BMO Marchés des capitaux, évalue l’impact potentiel de ce changement politique sur l’émission et l’achat d’obligations vertes, sociales et durables. À la veille de l’assermentation du nouveau président, Dan, qui se spécialise dans les placements à revenu fixe durables et dirige les recherches du groupe sur les obligations vertes, a récemment rédigé un rapport intitulé Make America Green Again.
Voici une version abrégée d’une conversation avec Dan sur les principales conclusions de son rapport et l’avenir probable des émissions de titres de créance durables aux États-Unis.
Q : Récemment, vous avez publié un rapport intitulé « Make America Green Again ». Quels sont les principaux points à retenir de ce rapport et pourquoi avoir choisi ce titre?
Essentiellement, j’ai choisi ce titre parce que je voulais souligner l’importance du lien qui existe entre la présidence des États-Unis et l’intégration des initiatives durables dans le système financier. J’ai surtout insisté sur le fait que le président élu Biden semble avoir pour objectif de donner plus de place aux considérations environnementales. Durant sa campagne, il a proposé des dépenses d’infrastructures de l’ordre de 2 000 milliards de dollars, dont une grande partie dans des initiatives vertes. Que ce plan soit adopté ou non, il montre que la durabilité est une priorité de M. Biden.
De même, Janet Yellen, nommée secrétaire au Trésor par le président élu, est une ardente défenseure de l’environnement et a déjà commencé à parler de certaines mesures qu’elle entend prendre dans ce domaine. Même en dehors des élections, la Réserve fédérale se montre depuis peu beaucoup plus encline à tenir compte des facteurs de changement climatique dans la réglementation des banques américaines. On parle de plus en plus de soumettre les banques à des tests de résistance environnementale, et des membres du Congrès ont écrit à la Fed pour lui demander où elle en était dans cette réflexion.
Q : S’agit-il là d’une mesure d’atténuation des risques?
Oui. À titre d’organisme de réglementation bancaire, la Fed est de plus en plus consciente que les risques environnementaux menacent non seulement le monde, mais aussi les compagnies d’assurance et d’autres acteurs majeurs du système financier, puisque le changement climatique entraîne plus de catastrophes naturelles et expose le système financier à des vulnérabilités.
Q : Quels seront les principaux vecteurs de croissance des émissions de titres de créance durables?
Les infrastructures vertes. Tout repose ici sur le changement d’attitude du nouveau gouvernement, qui permettra d’asseoir les options de placement. Dans le domaine de l’investissement durable, le marché redoute l’écoblanchiment et le gouvernement doit intervenir pour contribuer à régler ce problème. Certains organismes internationaux comme l’ICMA ont réalisé d’immenses progrès en ce sens, et d’autres juridictions comme l’Europe, le Canada et la Chine se sont dotées d’un cadre d’investissement durable qui guide le processus de placement, chose qui n’existe pas encore aux États-Unis.
L’arrivée d’un nouveau gouvernement et l’exemple du reste du monde pourraient inciter les entreprises américaines à investir davantage dans le développement durable. Si les sociétés doivent divulguer leur exposition aux enjeux environnementaux et que les investisseurs privilégient celles qui affichent la meilleure performance sur ce plan, nous pourrions assister à un changement d’attitude à partir du sommet de la hiérarchie.
Aujourd’hui, les sociétés américaines émettent environ 40 % des titres de créance du monde, mais seulement 15 % des titres de créance durables.
Q : Vous observez une explosion du marché des titres de créance sociaux/durables. Est-ce imputable à la demande? À quoi attribuez-vous cette évolution, et pensez-vous qu’elle va se poursuivre?
À mon avis, cette explosion du marché des titres de créance durables s’explique en partie par la demande, mais aussi par le désir des sociétés du monde entier d’émettre des titres sur le marché de la durabilité sans nécessairement avoir des projets traditionnellement admissibles aux obligations vertes.
Le marché des titres de créance durables est apparu il y a une dizaine d’années avec les obligations vertes. Cependant, ces obligations visent spécifiquement des projets qui ont des résultats environnementaux, comme la prévention des émissions de gaz à effet de serre. Or, ce ne sont pas toutes les entreprises qui mettent en œuvre des projets de cette nature. Les obligations vertes servent principalement, mais pas exclusivement, à financer des projets comme des réseaux électriques et des infrastructures de transport, qui sont surtout menés par des entités gouvernementales ou quasi gouvernementales, à quelques exceptions près, comme les projets de panneaux solaires.
La définition des obligations sociales et durables est beaucoup plus large. Ces titres conviennent mieux aux entreprises, puisqu’ils peuvent financer des projets qui auront un impact humain et social, même s’ils n’ont pas d’impact environnemental.
Q : En quoi la COVID-19 pèse-t-elle dans l’équation?
Je crois que les obligations durables s’orientent de plus en plus vers les investissements axés sur les objectifs de développement durable des Nations Unies, parmi lesquels la santé. La COVID-19 a fait ressortir la menace que représentent les pandémies et la nécessité de transformer nos infrastructures pour obtenir de meilleurs résultats sur le plan sanitaire. À l’échelle mondiale, les gouvernements ont pris des mesures extraordinaires pour éviter certaines des pires conséquences possibles de la pandémie sur l’économie et la santé. Je pense notamment aux obligations pandémie, aux emprunts publics et aux investissements dans les EPI et des mesures de ce genre. Tous ces projets peuvent être considérés durables et donc admissibles aux obligations sociales ou durables. Les efforts consentis par les gouvernements pour lutter contre la pandémie ont sensibilisé le marché au domaine de la santé et accru les investissements dans les titres de créance qui s’y rattachent.
Q : Entrons-nous dans une ère nouvelle d’importantes émissions de titres de créance durables? Quel sera le moteur de cette évolution? Qu’est-ce qui pourrait la contrecarrer?
Je crois que nous entrons dans une ère nouvelle d’émissions de plus grande envergure, notamment en raison de la participation des gouvernements au marché des titres de créance durables. Certains des principaux emprunteurs du monde, comme l’Allemagne, ont émis leurs premières obligations vertes cette année. Les gouvernements font de plus en plus appel au marché des obligations durables pour financer des programmes. Par exemple, l’Union européenne, qui n’avait émis aucune obligation verte avant 2020, deviendra le plus grand emprunteur ESG d’ici quelques années. L’émission d’obligations d’État dans ce domaine ne fait que commencer à l’échelle mondiale. Or, les obligations d’État constituent de loin le principal segment du marché obligataire. De plus, les gouvernements sont les emprunteurs les plus susceptibles de poursuivre des objectifs environnementaux et durables, qu’il s’agisse d’aider les démunis ou de construire des infrastructures durables. Il est très important que les gouvernements continuent de s’engager sur ce marché maintenant et au cours des prochaines années. Il n’est pas impossible que le Trésor américain émette des obligations vertes, peut-être pas d’ici un an ou deux, mais possiblement dans cinq ans.
Q : Pourquoi est-ce important?
Prenez l’exemple de ce qui se passe en France et en Allemagne, deux des plus grands émetteurs d’obligations du monde derrière les États-Unis. Ces deux pays viennent de décider de réserver une tranche de leurs émissions aux obligations considérées vertes, un peu comme une partie des obligations du Trésor américain sont indexées sur l’inflation. Cette tranche est plus petite, mais elle existe et le gouvernement américain pourrait bien émettre un jour des obligations vertes. Pas nécessairement l’an prochain, mais peut-être dans quatre ou cinq ans. Le Trésor américain a innové ces dernières années. Il observe les marchés financiers et adapte ses produits aux tendances qui s’y dessinent. Ainsi, puisque la demande d’obligations durables augmente, il ne serait pas étonnant que le Trésor en émette.
Q : En quoi consiste la « prime verte »? Comment s’applique-t-elle à l’émission de titres de créance durables et d’où vient son importance?
La « prime verte » désigne le prix plus élevé que commande un placement durable; sur le marché obligataire, elle se traduit par un taux de rendement moins élevé. Prenons l’exemple d’une obligation à cinq ans à 1 %. L’investisseur paiera plus cher pour un titre semblable assorti de caractéristiques durables, ce qui prendra la forme d’un taux de rendement plus bas, disons 0,95 %. Cette différence de 0,05 % ou cinq points de base constitue la prime verte.
Cette prime revêt une importance capitale pour la finance durable, puisque c’est elle qui incite les emprunteurs à se tourner vers le marché durable. En effet, il en coûte plus cher pour émettre des titres sur ce marché. Les craintes d’écoblanchiment obligent à structurer davantage ces émissions : il faut payer un vérificateur qui garantira aux investisseurs que vous suivez des protocoles durables et embaucher des spécialistes de l’environnement qui surveilleront les projets et feront rapport aux investisseurs. Ce coût supplémentaire doit être compensé par des économies sur les marchés des capitaux. Sinon, pourquoi émettre de tels titres? Si les investisseurs veulent vraiment aider à changer le monde avec leurs placements durables, ils devront accepter un rendement financier un peu moins élevé en contrepartie d’un meilleur rendement durable ou environnemental.
Q : Que montrent vos recherches sur la prime verte?
Vu l’importance du sujet, j’ai étudié les tendances de cette prime dans différentes devises durant chacune des cinq dernières années. Je remarque que l’existence d’une telle prime a été observée de façon significative pour la première fois en 2020, dans les marchés en euros. Que les titres en euros soient les premiers concernés ne surprend guère, puisque l’Europe est à l’avant-garde des marchés financiers durables. Ceci démontre qu’un tel système ne peut fonctionner qu’en présence d’un soutien suffisant permettant aux investissements durables de se négocier durablement à des prix plus élevés. Il n’y a pas encore de prime verte aux États-Unis, mais il y en aura une un jour, de sorte que si vous êtes l’un des premiers acheteurs d’actifs durables, vous pourriez profiter d’une hausse de prix plus élevée que les autres. Je pense que l’existence d’une prime verte dans le monde accentuera l’intérêt pour les titres de créance durables aux États-Unis, ce qui est une façon de créer une demande et de créer des marchés, d’où l’importance cruciale de ce sujet.
La finance verte est un thème récurrent de notre balado des chefs de file du développement durable. Les épisodes suivants pourraient vous intéresser :
Dan Krieter co-anime une émission hebdomadaire de spreads de crédit de haute qualité sur le balado Macro Horizons.
Pour une Amérique plus verte
Directeur, Stratégie sur titres à revenu fixe
Dan Krieter est directeur au sein de l’équipe Stratégie sur titres à revenu fixe de BMO Marchés des capitaux. Il s’int&…
Dan Krieter est directeur au sein de l’équipe Stratégie sur titres à revenu fixe de BMO Marchés des capitaux. Il s’int&…
VOIR LE PROFIL COMPLET- Temps de lecture
- Écouter Arrêter
- Agrandir | Réduire le texte
Alors que le monde attend l’arrivée d’un nouveau gouvernement aux États-Unis, Dan Krieter, directeur, Stratégie de titres à revenu fixe de BMO Marchés des capitaux, évalue l’impact potentiel de ce changement politique sur l’émission et l’achat d’obligations vertes, sociales et durables. À la veille de l’assermentation du nouveau président, Dan, qui se spécialise dans les placements à revenu fixe durables et dirige les recherches du groupe sur les obligations vertes, a récemment rédigé un rapport intitulé Make America Green Again.
Voici une version abrégée d’une conversation avec Dan sur les principales conclusions de son rapport et l’avenir probable des émissions de titres de créance durables aux États-Unis.
Q : Récemment, vous avez publié un rapport intitulé « Make America Green Again ». Quels sont les principaux points à retenir de ce rapport et pourquoi avoir choisi ce titre?
Essentiellement, j’ai choisi ce titre parce que je voulais souligner l’importance du lien qui existe entre la présidence des États-Unis et l’intégration des initiatives durables dans le système financier. J’ai surtout insisté sur le fait que le président élu Biden semble avoir pour objectif de donner plus de place aux considérations environnementales. Durant sa campagne, il a proposé des dépenses d’infrastructures de l’ordre de 2 000 milliards de dollars, dont une grande partie dans des initiatives vertes. Que ce plan soit adopté ou non, il montre que la durabilité est une priorité de M. Biden.
De même, Janet Yellen, nommée secrétaire au Trésor par le président élu, est une ardente défenseure de l’environnement et a déjà commencé à parler de certaines mesures qu’elle entend prendre dans ce domaine. Même en dehors des élections, la Réserve fédérale se montre depuis peu beaucoup plus encline à tenir compte des facteurs de changement climatique dans la réglementation des banques américaines. On parle de plus en plus de soumettre les banques à des tests de résistance environnementale, et des membres du Congrès ont écrit à la Fed pour lui demander où elle en était dans cette réflexion.
Q : S’agit-il là d’une mesure d’atténuation des risques?
Oui. À titre d’organisme de réglementation bancaire, la Fed est de plus en plus consciente que les risques environnementaux menacent non seulement le monde, mais aussi les compagnies d’assurance et d’autres acteurs majeurs du système financier, puisque le changement climatique entraîne plus de catastrophes naturelles et expose le système financier à des vulnérabilités.
Q : Quels seront les principaux vecteurs de croissance des émissions de titres de créance durables?
Les infrastructures vertes. Tout repose ici sur le changement d’attitude du nouveau gouvernement, qui permettra d’asseoir les options de placement. Dans le domaine de l’investissement durable, le marché redoute l’écoblanchiment et le gouvernement doit intervenir pour contribuer à régler ce problème. Certains organismes internationaux comme l’ICMA ont réalisé d’immenses progrès en ce sens, et d’autres juridictions comme l’Europe, le Canada et la Chine se sont dotées d’un cadre d’investissement durable qui guide le processus de placement, chose qui n’existe pas encore aux États-Unis.
L’arrivée d’un nouveau gouvernement et l’exemple du reste du monde pourraient inciter les entreprises américaines à investir davantage dans le développement durable. Si les sociétés doivent divulguer leur exposition aux enjeux environnementaux et que les investisseurs privilégient celles qui affichent la meilleure performance sur ce plan, nous pourrions assister à un changement d’attitude à partir du sommet de la hiérarchie.
Aujourd’hui, les sociétés américaines émettent environ 40 % des titres de créance du monde, mais seulement 15 % des titres de créance durables.
Q : Vous observez une explosion du marché des titres de créance sociaux/durables. Est-ce imputable à la demande? À quoi attribuez-vous cette évolution, et pensez-vous qu’elle va se poursuivre?
À mon avis, cette explosion du marché des titres de créance durables s’explique en partie par la demande, mais aussi par le désir des sociétés du monde entier d’émettre des titres sur le marché de la durabilité sans nécessairement avoir des projets traditionnellement admissibles aux obligations vertes.
Le marché des titres de créance durables est apparu il y a une dizaine d’années avec les obligations vertes. Cependant, ces obligations visent spécifiquement des projets qui ont des résultats environnementaux, comme la prévention des émissions de gaz à effet de serre. Or, ce ne sont pas toutes les entreprises qui mettent en œuvre des projets de cette nature. Les obligations vertes servent principalement, mais pas exclusivement, à financer des projets comme des réseaux électriques et des infrastructures de transport, qui sont surtout menés par des entités gouvernementales ou quasi gouvernementales, à quelques exceptions près, comme les projets de panneaux solaires.
La définition des obligations sociales et durables est beaucoup plus large. Ces titres conviennent mieux aux entreprises, puisqu’ils peuvent financer des projets qui auront un impact humain et social, même s’ils n’ont pas d’impact environnemental.
Q : En quoi la COVID-19 pèse-t-elle dans l’équation?
Je crois que les obligations durables s’orientent de plus en plus vers les investissements axés sur les objectifs de développement durable des Nations Unies, parmi lesquels la santé. La COVID-19 a fait ressortir la menace que représentent les pandémies et la nécessité de transformer nos infrastructures pour obtenir de meilleurs résultats sur le plan sanitaire. À l’échelle mondiale, les gouvernements ont pris des mesures extraordinaires pour éviter certaines des pires conséquences possibles de la pandémie sur l’économie et la santé. Je pense notamment aux obligations pandémie, aux emprunts publics et aux investissements dans les EPI et des mesures de ce genre. Tous ces projets peuvent être considérés durables et donc admissibles aux obligations sociales ou durables. Les efforts consentis par les gouvernements pour lutter contre la pandémie ont sensibilisé le marché au domaine de la santé et accru les investissements dans les titres de créance qui s’y rattachent.
Q : Entrons-nous dans une ère nouvelle d’importantes émissions de titres de créance durables? Quel sera le moteur de cette évolution? Qu’est-ce qui pourrait la contrecarrer?
Je crois que nous entrons dans une ère nouvelle d’émissions de plus grande envergure, notamment en raison de la participation des gouvernements au marché des titres de créance durables. Certains des principaux emprunteurs du monde, comme l’Allemagne, ont émis leurs premières obligations vertes cette année. Les gouvernements font de plus en plus appel au marché des obligations durables pour financer des programmes. Par exemple, l’Union européenne, qui n’avait émis aucune obligation verte avant 2020, deviendra le plus grand emprunteur ESG d’ici quelques années. L’émission d’obligations d’État dans ce domaine ne fait que commencer à l’échelle mondiale. Or, les obligations d’État constituent de loin le principal segment du marché obligataire. De plus, les gouvernements sont les emprunteurs les plus susceptibles de poursuivre des objectifs environnementaux et durables, qu’il s’agisse d’aider les démunis ou de construire des infrastructures durables. Il est très important que les gouvernements continuent de s’engager sur ce marché maintenant et au cours des prochaines années. Il n’est pas impossible que le Trésor américain émette des obligations vertes, peut-être pas d’ici un an ou deux, mais possiblement dans cinq ans.
Q : Pourquoi est-ce important?
Prenez l’exemple de ce qui se passe en France et en Allemagne, deux des plus grands émetteurs d’obligations du monde derrière les États-Unis. Ces deux pays viennent de décider de réserver une tranche de leurs émissions aux obligations considérées vertes, un peu comme une partie des obligations du Trésor américain sont indexées sur l’inflation. Cette tranche est plus petite, mais elle existe et le gouvernement américain pourrait bien émettre un jour des obligations vertes. Pas nécessairement l’an prochain, mais peut-être dans quatre ou cinq ans. Le Trésor américain a innové ces dernières années. Il observe les marchés financiers et adapte ses produits aux tendances qui s’y dessinent. Ainsi, puisque la demande d’obligations durables augmente, il ne serait pas étonnant que le Trésor en émette.
Q : En quoi consiste la « prime verte »? Comment s’applique-t-elle à l’émission de titres de créance durables et d’où vient son importance?
La « prime verte » désigne le prix plus élevé que commande un placement durable; sur le marché obligataire, elle se traduit par un taux de rendement moins élevé. Prenons l’exemple d’une obligation à cinq ans à 1 %. L’investisseur paiera plus cher pour un titre semblable assorti de caractéristiques durables, ce qui prendra la forme d’un taux de rendement plus bas, disons 0,95 %. Cette différence de 0,05 % ou cinq points de base constitue la prime verte.
Cette prime revêt une importance capitale pour la finance durable, puisque c’est elle qui incite les emprunteurs à se tourner vers le marché durable. En effet, il en coûte plus cher pour émettre des titres sur ce marché. Les craintes d’écoblanchiment obligent à structurer davantage ces émissions : il faut payer un vérificateur qui garantira aux investisseurs que vous suivez des protocoles durables et embaucher des spécialistes de l’environnement qui surveilleront les projets et feront rapport aux investisseurs. Ce coût supplémentaire doit être compensé par des économies sur les marchés des capitaux. Sinon, pourquoi émettre de tels titres? Si les investisseurs veulent vraiment aider à changer le monde avec leurs placements durables, ils devront accepter un rendement financier un peu moins élevé en contrepartie d’un meilleur rendement durable ou environnemental.
Q : Que montrent vos recherches sur la prime verte?
Vu l’importance du sujet, j’ai étudié les tendances de cette prime dans différentes devises durant chacune des cinq dernières années. Je remarque que l’existence d’une telle prime a été observée de façon significative pour la première fois en 2020, dans les marchés en euros. Que les titres en euros soient les premiers concernés ne surprend guère, puisque l’Europe est à l’avant-garde des marchés financiers durables. Ceci démontre qu’un tel système ne peut fonctionner qu’en présence d’un soutien suffisant permettant aux investissements durables de se négocier durablement à des prix plus élevés. Il n’y a pas encore de prime verte aux États-Unis, mais il y en aura une un jour, de sorte que si vous êtes l’un des premiers acheteurs d’actifs durables, vous pourriez profiter d’une hausse de prix plus élevée que les autres. Je pense que l’existence d’une prime verte dans le monde accentuera l’intérêt pour les titres de créance durables aux États-Unis, ce qui est une façon de créer une demande et de créer des marchés, d’où l’importance cruciale de ce sujet.
La finance verte est un thème récurrent de notre balado des chefs de file du développement durable. Les épisodes suivants pourraient vous intéresser :
Dan Krieter co-anime une émission hebdomadaire de spreads de crédit de haute qualité sur le balado Macro Horizons.
Autre contenu intéressant
Pourquoi la durabilité est une source de bonnes affaires : Principaux points retenus du Forum économique international des Amériques (FEIA) de 2024, à Toronto
Building for Tomorrow: Real Estate, Construction, and Sustainability
L’aspect économique de l’élimination du carbone : un entretien avec Deep Sky
Comment les entreprises peuvent s’y retrouver dans le cadre de la politique climatique du Canada
Une première dans l'Ouest canadien : Avenue Living tire parti du programme d'amélioration écoénergétique de BMO pour ajouter 179 nouveaux logements locatifs dans le centre-ville d'Edmonton
Le coût des plans d’action des entreprises en matière de climat
Risque climatique : changements réglementaires à surveiller en 2024
Comment la NASA et IBM utilisent les données géospatiales et l’intelligence artificielle pour analyser les risques climatiques
L’obligation de publier de l’information sur les facteurs ESG est le signe d’un marché arrivé à maturité
BMO organise un financement vert pour financer le nouveau Lawson Centre for Sustainability, la construction la plus importante de Trinity College depuis un siècle
BMO se classe parmi les sociétés les plus durables d'Amérique du Nord selon les indices de durabilité Dow Jones
Le Canada a l’occasion de devenir un chef de file mondial de l’élimination du dioxyde de carbone
Selon un sondage réalisé par l'Institut pour le climat de BMO auprès des chefs d'entreprise, près de la moitié des chefs d'entreprise des États-Unis et du Canada croient que les changements climatique
Un plus grand nombre d’entreprises ont des plans pour lutter contre les changements climatiques en raison de l’importance croissante qu’ils revêtent sur leurs activités : Résultats du sondage
L’électrification constitue une occasion unique dans le cadre de la transition énergétique
Questions et réponses : comment transformer les défis économiques en possibilités
Le soutien du secteur de l’énergie dans l’atteinte des objectifs de décarbonisation du Canada
Trois idées inspirées de la Semaine du climat pour passer à l’action à la COP28
Pourquoi les entreprises doivent accélérer leurs efforts pour lutter contre les changements climatiques
Transformer le système alimentaire mondial au bénéfice des investisseurs et de la planète
Du caractère essentiel du financement pour doper les technologies d’élimination du carbone
BMO Donates $3 Million to GRID Alternatives to Provide Solar Energy Solutions for Low-Income Families
Banco do Brasil and BMO Financial Group to Introduce First-of-its-Kind Program to Provide Sustainability-Linked Trade Loans Supporting Brazilian Exporters
Comment les investissements dans le captage du carbone peuvent générer des crédits carbone
BMO fournit un nouveau produit innovant, le dépôt lié à la durabilité, à Zurn Elkay Water Solutions
Quick Listen: Michael Torrance on Empowering Your Organization to Operationalize Sustainability
BMO seule grande banque nommée au palmarès des 50 meilleures entreprises citoyennes au Canada
Un investissement rentable : la rénovation comme moyen d’atteindre la carboneutralité
Évolution du marché du carbone : ce qu’en pensent les principaux acteurs
BMO et Bell Canada mettent en œuvre un produit dérivé innovant lié à la durabilité et à des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre
BMO fait partie d'un groupe convoqué par l'ONU qui conseille les banques mondiales sur l'établissement d'objectifs liés à la nature
Les chefs de file de l’investissement intensifient leurs efforts en vue d’atteindre l’objectif net zéro
Favoriser les innovations technologiques pour renforcer la résilience face aux changements climatiques
BMO célèbre le Jour de la Terre avec la 3e édition annuelle du programme Des transactions qui font pousser des arbres dans ses salles des marchés mondiaux
BMO Donates $2 Million to the University of Saskatchewan to Accelerate Research Critical to the Future of Food
Le temps presse pour les solutions au changement climatique - Sommet Canada-États-Unis
North America’s Critical Minerals Advantage: Deep Dive on Community Engagement
Réchauffement climatique : le GIEC lance son dernier avertissement de la décennie
Les légendes du roc réfléchissent aux réussites et aux échecs de l’industrie minière lors de la Conférence mondiale sur les mines, métaux et minéraux critiques
Exploration des avantages de l’extraction de minéraux critiques en Amérique du Nord dans le cadre de la Conférence mondiale sur les mines, métaux et minéraux critiques
Explorer les risques et les possibilités associés aux notations ESG dans le secteur minier
La confiance est la denrée la plus précieuse : Message de l’ICMM à la Conférence mondiale sur les mines, métaux et minéraux critiques de BMO
BMO Experts at our 32nd Global Metals, Mining & Critical Minerals Conference
Evolving Mining for a Sustainable Energy Transition: ICMM CEO Rohitesh Dhawan in Conversation
BMO Equity Research on BMO Radicle and the World of Carbon Credits
Public Policy and the Energy Transition: Howard Learner in Conversation
Taskforce on Nature-Related Financial Disclosure (TNFD) – A Plan for Integrating Nature into Business
Points à retenir du sondage sur le climat des petites et moyennes entreprises réalisé par l’Institut pour le climat de BMO
BMO nommée banque la plus durable d'Amérique du Nord par Corporate Knights pour la quatrième année d'affilée
Le financement vert du nucléaire : nouvelle frontière de la transition énergétique?
Assurer l’avenir des approvisionnements alimentaires : le rôle de l’Amérique du Nord
BMO s'est classé parmi les entreprises les plus durables en Amérique du Nord selon les indices de durabilité Dow Jones
Un sondage de l'Institut pour le climat de BMO révèle que les coûts et les priorités concurrentes ralentissent l'action climatique des petites et moyennes entreprises
Gérer et monétiser votre transition vers un monde carboneutre avec BMO et Radicle
BMO est l'institution financière la mieux classée selon le Global Sustainability Benchmark, le nouvel indice de référence mondial du développement durable annoncé lors de la COP 27
COP27 : Les problèmes de sécurité énergétique et l’incertitude économique ralentiront-t-ils la transition climatique?
BMO investira dans les crédits compensatoires de carbone novateurs de CarbonCure pour stocker du CO₂ de façon permanente
Financement commercial : vers le développement durable, une entreprise à la fois
RoadMap Project: An Indigenous-led Paradigm Shift for Economic Reconciliation
Une première canadienne : BMO et l'Université Concordia s'unissent pour un avenir durable grâce à un prêt innovant lié à la durabilité
Intégration des facteurs ESG dans les petites et moyennes entreprises : Conférence de Montréal
BMO entend racheter Radicle Group Inc., un chef de file des services environnementaux situé à Calgary
Investment Opportunities for a Net-Zero Economy: A Conversation at the Milken Institute Global Conference
S’ajuster face aux changements climatiques : l’Institut pour le climat de BMO
How Hope, Grit, and a Hospital Network Saved Maverix Private Capital Founder John Ruffolo
Hydrogen’s Role in the Energy Transition: Matt Fairley in Conversation
Les risques physiques et liés à la transition auxquels font face l’alimentation et l’agriculture
Key Takeaways on Ag, Food, Fertilizer & ESG from BMO’s Farm to Market Conference
Building an ESG Business Case in the Food Sector: The Food Institute
Aller de l’avant en matière de transition énergétique : Darryl White s’adresse aux gestionnaires de réserves et d’actifs mondiaux
BMO et EDC annoncent une collaboration pour présenter des solutions de financement durable aux entreprises canadiennes
Refonte au Canada pour un monde carboneutre : Conversation avec Corey Diamond d’Efficacité énergétique Canada
The Role of Hydrogen in the Energy Transition: FuelCell Energy CEO Jason Few in Conversation
BMO est fier de soutenir la première transaction d'obligations vertes du gouvernement du Canada en tant que cochef de file
Article d’opinion: Le Canada peut être un leader en matière de sécurité énergétique
Les mesures prises par le gouvernement peuvent contribuer à stimuler la construction domiciliaire afin de remédier à la pénurie de logements au Canada
Tackling Climate Change in Metals and Mining: ICMM CEO Rohitesh Dhawan in Conversation
La circulaire de sollicitation de procurations et les rapports sur la durabilité 2021 de BMO sont maintenant disponibles
Why Changing Behaviour is Key to a Low Carbon Future – Dan Barclay
BMO lance le programme Services aux entreprises à portée de main - BMO pour les entrepreneurs noirs et annonce un engagement de 100 millions de dollars en prêts pour aider les entrepreneurs noirs à dé
The Post 2020 Biodiversity Framework – A Discussion with Basile Van Havre
BMO annonce son intention de se joindre au programme Catalyst de Breakthrough Energy pour accélérer l'innovation climatique
BMO Groupe financier nommé banque la plus durable en Amérique du Nord pour la troisième année d'affilée
Using Geospatial Big Data for Climate, Finance and Sustainability
Atténuer les répercussions des changements climatiques sur les actifs physiques par la finance spatiale
BMO aide Boralex à aller Au-delà des énergies renouvelables en transformant sa facilité de crédit en un prêt lié au développement durable
Première mondiale : BMO soutient Bruce Power avec le premier cadre de financement vert du secteur nucléaire au monde
BMO se classe parmi les entreprises les plus durables au monde, selon les indices de durabilité Dow Jones
COP26 : Pourquoi les entreprises doivent assumer leur responsabilité sociale
The Future of Remote Work and Diversity in the Asset Management Industry
Changer les comportements est essentiel pour assurer un avenir à faible émission de carbone – Table ronde Milken
BMO aide Teck Resources à progresser vers ses objectifs ESG avec un prêt lié à la durabilité
Première dans le secteur des métaux et des mines en Amérique du Nord : BMO aide Sandstorm Gold Royalties à atteindre ses objectifs ESG grâce à un prêt lié à la durabilité
Éducation, emploi et autonomie économique : BMO publie Wîcihitowin ᐑᒋᐦᐃᑐᐏᐣ, son premier Rapport sur les partenariats et les progrès en matière autochtone annuel
BMO annonce un engagement de financement de 12 milliards de dollars pour le logement abordable au Canada
BMO appuie la candidature du Canada pour accueillir le siège du Conseil des normes internationales d'information sur la durabilité
In support of Canada’s bid to host the headquarters of the International Sustainability Standards Board
Investing in Real Estate Sustainability with Bright Power Inc.
BMO nommé au classement des 50 meilleures entreprises citoyennes au Canada de Corporate Knights
ESG From Farm to Fork: Doing Well by Doing Good
L’appétit croissant pour l’investissement dans un but précis dans les valeurs à revenu fixe par Magali Gable
Banques centrales, changements climatiques et leadership : Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base
BMO met sur pied une nouvelle équipe innovatrice pour la transition énergétique
Première nord-américaine : BMO aide Gibson Energy à transformer entièrement une facilité de crédit en un prêt lié à la durabilité
Le programme Des transactions qui font pousser des arbres permettra d’en planter 100 000
Les arbres issus des métiers bénéficient d'un marché obligataire ESG solide
Understanding Biodiversity Management: Best Practices and Innovation
The Changing Face of Sustainability: tentree for a Greener Planet
Favoriser des résultats durables : le premier prêt vert offert au Canada
Episode 29: What 20 Years of ESG Engagement Can Teach Us About the Future
Rapport sur les perspectives de 2021 de BMO Gestion mondiale d'actifs : des jours meilleurs à venir
Episode 28: Bloomberg: Enhancing ESG Disclosure through Data-Driven Solutions
Comment Repérer L’écoblanchiment Et Trouver Un Partenaire Qui Vous Convient
BMO se classe parmi les entreprises les plus durables selon l'indice de durabilité Dow Jones - Amérique du Nord
Episode 27: Preventing The Antimicrobial Resistance Health Crisis
BMO investit dans un avenir durable grâce à un don d’un million de dollars à l’Institute for Sustainable Finance
BMO Groupe financier franchit une étape clé en faisant correspondre 100 pour cent de sa consommation d'électricité avec des énergies renouvelables
BMO Groupe financier reconnu comme l'une des sociétés les mieux gérées de manière durable au monde dans le nouveau classement du Wall Street Journal
Episode 23: TC Transcontinental – A Market Leader in Sustainable Packaging
Les possibilités de placement durables dans le monde d’après la pandémie
Les sociétés axées sur l’efficacité énergétique peuvent maintenant réduire leurs coûts d’emprunt
BMO Groupe financier s'approvisionnera à 100 pour cent en électricité à partir d'énergies renouvelables
Episode 13: Faire face à la COVID-19 en optant pour des solutions financières durables
Épisode 09 : Le pouvoir de la collaboration en matière d'investissement ESG
Épisode 08 : La tarification des risques climatiques, avec Bob Litterman
Épisode 07 : Mobiliser les marchés des capitaux en faveur d’une finance durable
Épisode 06 : L’investissement responsable – Tendances et pratiques exemplaires canadiennes
Épisode 04 : Divulgation de renseignements relatifs à la durabilité : Utiliser le modèle de SASB
Épisode 03 : Taxonomie verte: le plan d'action pour un financement durable de l'UE
Épisode 02 : Analyser les risques climatiques pour les marchés financiers