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Le Canada a l’occasion de devenir un chef de file mondial de l’élimination du dioxyde de carbone

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La course est engagée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle mondiale. Cependant, les parties prenantes doivent aussi se concentrer sur l’expansion du secteur de l’élimination du carbone afin de pouvoir faire la transition vers un monde à zéro émission nette. Bien que la réduction des émissions de GES doive rester une priorité, le monde aura besoin d’innovations et de nouvelles techniques d’élimination du carbone pour atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2050 et éliminer les concentrations de CO2 dans l’atmosphère.

L’atteinte de l’objectif zéro émission nette est un défi constant. Si le Canada veut atteindre sa cible de réduction des émissions de GES, il devra mettre en place des techniques créatives et favoriser la collaboration entre plusieurs industries. Tous les secteurs accélèrent leurs efforts et les solutions se multiplient. Toutefois, même si l’ensemble des mesures de réduction sont mises en œuvre, il restera quand même des émissions difficiles à atténuer. Pour neutraliser ces émissions tenaces et atteindre réellement zéro émission « nette », il faudra éliminer le carbone. Le Canada doit donc innover et améliorer ces solutions d’élimination du carbone rapidement. Le processus d’élimination du dioxyde de carbone (EDC) consiste à utiliser de nouvelles technologies pour retirer le CO2 présent dans l’atmosphère et les océans et le stocker de façon permanente.

Les techniques utilisées dans ce processus, ainsi que leur évolutivité, étaient le principal sujet du dernier événement de lancement organisé par Carbon Removal Canada (CRC) à Ottawa. CRC est une initiative politique indépendante qui vise à améliorer rapidement et de façon responsable les technologies d’EDC dans l’atmosphère. Son objectif ultime est de positionner le Canada comme un chef de file mondial dans l’élimination du gaz carbonique.

Au cours de cet événement s’est tenue une table ronde sur l’évolutivité des techniques d’EDC et sur le rôle du Canada comme chef de file potentiel du secteur. La discussion était animée par Na’im Merchant, directeur général de CRC. Les invités comprenaient Grégoire Baillargeon, président de BMO Groupe financier, Québec et vice-président de BMO Marchés des capitaux, Sharleen Gale, cheffe de la Fort Nelson First Nation et présidente de la First Nations Major Projects Coalition, Stacy Kauk, cheffe de la durabilité à Shopify, et Mike Kelland, chef de la direction de Planetary Technologies.

Il n’existe pas de solution miracle

La lutte pour réduire l’intensité de nos émissions de GES s’effectue sur plusieurs fronts, y compris l’électrification et la transition énergétique générale. Toutefois, M. Baillargeon de BMO a clairement indiqué que les parties prenantes doivent aussi, en parallèle, développer des solutions d’EDC. « La priorité doit rester la réduction des émissions de GES, mais il faut absolument commencer dès maintenant à valoriser le secteur de l’EDC. Il faut du temps pour innover et développer un nouveau secteur. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le GIEC) est catégorique : la transition vers un monde à zéro émission nette est impossible sans l’EDC; c’est la seule façon de réduire les concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Nous devons investir dès aujourd’hui dans les technologies d’EDC pour atteindre notre objectif », affirme M. Baillargeon.

Ce dernier souligne que le Canada a accès à une abondance d’énergie propre en raison de son hydroélectricité et d’autres sources. Selon lui, le défi est d’utiliser cette énergie renouvelable à bon escient pour décarboniser nos activités quotidiennes et nos secteurs. « Le problème avec la valorisation des techniques énergivores d’EDC est que l’énergie propre est aussi requise pour réduire les émissions de GES dans d’autres secteurs. C’est extrêmement difficile; mais nous pouvons y arriver si nous agissons intelligemment », dit-il.

Catalyser le changement

Selon M. Baillargeon, le Canada est dans une position enviable pour miser sur ses sources d’énergie renouvelable, surtout dans l’Est, et sur son expertise dans le secteur du gaz, particulièrement dans l’Ouest. « Nous pouvons être à l’avant-garde de la recherche, dit-il. Si nous unissons nos forces, nous avons le pouvoir de faire avancer la recherche sur les technologies de captage et de séquestration du CO2. »

Les investissements requis pour aider le Canada à devenir un chef de file mondial de l’EDC représentent une énorme occasion économique qui créera des emplois et contribuera à la croissance du PIB, explique M. Baillargeon.

De son côté, BMO s’efforce d’aider à catalyser ce changement. En 2021, la société a lancé L’Institut pour le climat de BMO dans le but de créer des partenariats avec les clients qui travaillent sur leurs propres solutions de transition énergétique et de leur fournir des capitaux. En 2022, BMO a fait l’acquisition de Radicle, une société de services-conseils de premier plan qui exerce ses activités sur les marchés du carbone.
 
M. Baillargeon explique que l’acquisition de Radicle démontre que BMO se mobilise pour être en mesure de générer et d’échanger des crédits carbone liés à l’EDC, ce qui accélérera le développement de ce nouveau secteur. Ce n’est pas la première fois que la société soutient le développement de nouveaux secteurs depuis sa fondation comme première banque du Canada il y a 206 ans.

Aller de l’avant, ensemble 

Un élément clé du succès dans le développement de technologies d’EDC est l’intégration de réconciliations économiques avec les communautés autochtones, explique la cheffe Sharleen Gale – un enjeu avec lequel M. Baillargeon est aussi d’accord.

« Il ne faut pas répéter les erreurs du passé, affirme M. Baillargeon. Il faut rassembler les nations autochtones face à ce nouvel enjeu commun. Ensemble, nous devons développer des connaissances pratiques et comprendre la question de la sécurité, les besoins et les occasions économiques qui en découlent. Nous devons non seulement investir ensemble, mais aussi collaborer pour créer un avenir exempt des erreurs du passé. »

M. Baillargeon souligne deux autres points importants pour que le Canada puisse aller de l’avant et promouvoir l’EDC. Premièrement, la question de la sécurité liée à la séquestration et au transport du CO2. Deuxièmement, le positionnement de l’EDC – non pas comme une solution pour exercer nos activités courantes, mais plutôt comme un outil complémentaire à la réduction des émissions de GES. Ces deux points doivent demeurer des priorités pour que le secteur puisse se développer pleinement, avec tous les avantages que cela implique pour le Canada et la planète.

Il vante les avantages du Canada dans ce secteur, avec ses vastes ressources et connaissances – non seulement dans l’énergie propre, mais aussi dans la meilleure façon de traiter les émissions de GES d’un point de vue technique. L’expansion des technologies d’EDC nécessitera le travail d’experts dans ces deux domaines, et il y a des milliers de gens disponibles qui ont les compétences requises.

« En tant que pays, nous possédons les connaissances et les sources d’énergie pour faire avancer la recherche et créer un avantage, affirme M. Baillargeon. Il suffit de travailler ensemble et de saisir cet avantage. »
 

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Grégoire Baillargeon Président, BMO Groupe financier, Québec et vice-président de l’Institut pour le climat de BMO

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