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Le soutien du secteur de l’énergie dans l’atteinte des objectifs de décarbonisation du Canada

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Le secteur canadien de l’énergie est prêt à investir davantage pour réduire ses émissions, mais il affirme que le gouvernement doit fournir plus de soutien si ce dernier espère réaliser son plan de lutte contre les changements climatiques d’ici 2050. Voilà le principal point à retenir d’une discussion assez large qu’ont tenue David Jacobson, vice-président de BMO Groupe financier, et Alexander Pourbaix, président du conseil d’administration ainsi qu’ancien président et chef de la direction de Cenovus, lors de la conférence Toronto Economic Global Forum de 2023 organisée par le Forum économique international des Amériques (FEIA).

La causerie, qui a eu lieu lors d’un dîner privé, a porté sur divers sujets, notamment la transition énergétique, le rôle des énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et les relations avec les peuples autochtones. Pour entamer la discussion, David Jacobson a demandé à Alexander Pourbaix de lui faire part de son point de vue sur l’efficacité avec laquelle les divers ordres de gouvernement au Canada et aux États-Unis contribuent à faciliter la transition énergétique.

La transition énergétique

M. Pourbaix a répondu que le Canada et les États-Unis sont toujours en train de déterminer les politiques qu’ils veulent mettre en place pour soutenir la transition. « Nous vivons dans un laboratoire où les deux gouvernements fédéraux s’y prennent très différemment », a-t-il illustré.

Il a expliqué qu’aux États-Unis, l’Inflation Reduction Act (IRA), qui comprend le plan national de réduction des émissions, est de loin l’initiative la plus ambitieuse. « J’accorde énormément de crédit aux États-Unis, a-t-il reconnu. Je crois que le gouvernement a décidé qu’il veut être un chef de file mondial des technologies propres et obtenir tous les brevets ainsi que toute la propriété intellectuelle à cet égard parce que c’est ce qui profitera ultimement à l’économie américaine. »

M. Pourbaix a reconnu qu’il est plus difficile pour le Canada de lancer des initiatives dont l’envergure rivalise avec celle des efforts déployés aux États-Unis. Il a toutefois affirmé que le gouvernement canadien mise davantage sur le bâton que sur la carotte pour réduire les émissions de carbone. Le secteur canadien du pétrole et du gaz a pour objectif de réduire ses émissions de 42 % d’ici 2030, mais « c’est manifestement impossible », a-t-il soutenu, étant donné le temps qu’il faut pour obtenir des permis et mettre sur pieds les projets requis. Il a ajouté, dans un même temps, que les objectifs de réduction des émissions du gouvernement fédéral vont à l’encontre des objectifs des gouvernements provinciaux en matière d’économie, d’assiette fiscale et de redevances, ce qui peut ralentir davantage la mise en œuvre des projets.

M. Jacobson a alors demandé de quelle manière le secteur et le gouvernement pouvaient collaborer.

Ottawa souhaiterait que tous les secteurs d’activité réduisent leurs émissions de carbone beaucoup plus rapidement que M. Pourbaix ne le croit possible, du moins par eux-mêmes. « Nous avons besoin de politiques résilientes qui nous aideront à assumer les coûts très importants de la décarbonisation. »

Les énergies renouvelables et le nucléaire

M. Jacobson a souligné que de nombreux projets d’énergie renouvelable nécessitent encore un important soutien gouvernemental. Il a demandé à l’ancien chef de la direction de Cenovus quel rôle, selon lui, les énergies renouvelables jouent dans la transition énergétique et s’il viendrait un temps où le soutien ne serait plus nécessaire.

« Je n’aime pas le mot "transition", parce que je crois que nous utiliserons le pétrole et le gaz pendant de nombreuses années encore », a répondu M. Pourbaix, qui est également cofondateur d’Alliance Nouvelles voies en 2021, un groupe de six grandes sociétés énergétiques canadiennes qui cherchent conjointement des moyens d’innover et de mettre en œuvre de nouvelles technologies pour réduire les émissions de carbone dans le secteur de l’énergie. M. Pourbaix est favorable aux énergies renouvelables, mais il a affirmé qu’elles ne peuvent toujours pas répondre fiablement à tous les besoins de l’économie.

Soulignant qu’il y a beaucoup de discussions sur le potentiel des petits réacteurs modulaires (PRM) et de la fusion nucléaire, M. Jacobson a alors demandé : « Quelle place l’énergie nucléaire occupe-t-elle et quel rôle le gouvernement joue-t-il dans le financement de certaines technologies émergentes? ».

« Nous avons réalisé d’énormes progrès, que ce soit sur le plan de la production d’énergie conventionnelle ou de l’amélioration des technologies renouvelables, mais les gouvernements ont un rôle énorme à jouer », a insisté M. Pourbaix.

Bien qu’une grande part des discussions sur la décarbonisation dans le secteur du pétrole et du gaz ait tourné autour de la séquestration de carbone, M. Pourbaix a signalé que le secteur avait un intérêt certain à ce que des innovations soient faites dans le segment de la production d’énergie nucléaire. Bien que les PRM en soient encore à l’étape du développement, ceux-ci pourraient aider le segment du pétrole et du gaz à réduire sa consommation de gaz naturel.

« Le talon d’Achille des activités liées aux sables bitumineux, du moins en ce qui a trait au drainage par gravité au moyen de la vapeur, est que nous brûlons du gaz naturel pour produire de la vapeur, que nous injectons dans les puits afin d’isoler le pétrole, a expliqué M. Pourbaix. Les petits réacteurs modulaires ont cette incroyable capacité de produire la vapeur de grande qualité dont le secteur a besoin, tout en étant en mesure de fonctionner en mode cogénération, par lequel ils produisent de l’électricité, ce dont nous aurons besoin si nous aspirons à décarboniser la production d’électricité. »

Le travail avec les communautés autochtones

L’un des enjeux qui doivent encore être abordés à l’échelle de l’Amérique du Nord est la réconciliation avec les communautés autochtones. « Quelles politiques doivent être mises en place pour que ces groupes puissent participer à la transition énergétique? », a demandé M. Jacobson.

Cenovus est déjà l’un des plus importants employeurs de personnes autochtones au pays et soutient grandement les sociétés détenues ainsi que gérées par des autochtones dans la région, a souligné M. Pourbaix. Il reste toutefois encore beaucoup à faire avec ces communautés si Cenovus souhaite atteindre ses objectifs de décarbonisation.

« Il faudra procéder à la vaste construction de nouvelles installations de production et de systèmes de transmission et de distribution, et tous ces chantiers se trouveront directement sur les terres autochtones traditionnelles au Canada et aux États-Unis, a-t-il signalé. Nous avons un plan pour intégrer rapidement ces collectivités. » Pour que ces collectivités participent à la transition énergétique, elles auront besoin de capitaux, a-t-il ajouté.

Pour conclure la discussion, M. Jacobson a demandé ce qui, selon M. Pourbaix, serait la prochaine grande étape de la transition énergétique.

« Très peu de gens comprennent tous les défis liés au fait de tenter de transformer notre façon de produire de l’énergie et la manière dont nous consommons cette énergie, laquelle est en grande partie tirée des combustibles fossiles, afin de ne plus produire d’émissions, a fait remarquer M. Pourbaix. Il a ajouté que tout le monde, que ce soient les consommateurs, les politiciens et le secteur, doit être réaliste quant à la durée et aux coûts que cet effort implique.

« Nous allons dans la bonne direction, a-t-il admis. Nous devons le faire à un rythme qui ne détruit pas l’économie ni l’abordabilité pour la population. »

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David Jacobson Délégué du conseil, BMO Groupe financier

PARTIE 1

Questions et réponses : comment transformer les défis économiques en possibilités

Honourable Brian V Tobin, P.C., O.C. 16 octobre 2023

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