En raison de l’évolution rapide du contexte commercial et des tarifs douaniers, il est important que les entreprises présentes sur les marchés étrangers soient agiles et pragmatiques, tout en recherchant l’aide de leurs partenaires bancaires au moyen d’outils financiers comme des lettres de crédit, des paiements structurés et des solutions personnalisées d’atténuation des risques.  

 

Ce ne sont là que quelques-uns des points à retenir de mon entretien avec Yasmine Elgammal, directrice des finances à GA Paper, dans un épisode récent du balado Marchés Plus. Notre discussion a porté sur les stratégies que GA Paper a prises pour gérer les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’incidence sur le fonds de roulement.  




Écoutez le balado : 

 Ce balado est en anglais seulement.




Vous trouverez ci-dessous une version abrégée de l’entretien.  

 

Mayu Saravan :  

Nous assistons à une volatilité sans précédent des marchés, alimentée par les tensions géopolitiques et les guerres commerciales. Comment GA Paper, une entreprise qui a des intérêts commerciaux dans de nombreux pays à l’échelle mondiale, s’adapte-t-elle à cet environnement? 

 

Yasmine Elgammal :  

C’est une période de turbulences, en particulier du point de vue canadien, mais pour nous, à GA Paper, ce genre de volatilité n’a rien de nouveau. Nous sommes présents dans le secteur des pâtes et papiers depuis des décennies, exportant depuis l’Amérique du Nord et du Sud et les pays nordiques vers des régions non productrices de bois partout dans le monde. Nous exerçons nos activités dans plus de 50 pays aujourd’hui : l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Amérique latine, le sous-continent indien et l’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Comme nous nous sommes toujours concentrés sur les marchés émergents, l’imprévisibilité ne nous est pas étrangère.  

 

Il faut avoir une longueur d’avance sur la courbe et ne pas y réagir. Au sein de GA, nous mettons fortement l’accent sur la présence locale. Vous ne pouvez pas saisir pleinement ce qui se passe dans un marché si vous n’êtes pas là pour établir des relations et rester près du terrain. Nos activités sont fondées sur de solides partenariats bancaires et au niveau de la chaîne d’approvisionnement, et nous évaluons les risques et nous nous adaptons aux nouvelles réalités.  

 

La volatilité n’est pas seulement une menace, mais aussi une occasion. Comme on dit dans le monde financier : « Acheter la baisse. » Cet état d’esprit s’applique également aux entreprises. Si vous comprenez les principes fondamentaux et que vous êtes bien positionné, la volatilité peut en fait stimuler votre croissance.  

 

Mayu :  

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur l’incidence directe des tarifs douaniers mondiaux et des contre-mesures tarifaires sur les activités de GA Paper, et sur certaines des tactiques que vous avez utilisées pour réduire au minimum les risques connexes? 

 

Yasmine :  

Pour une société de commerce extérieur comme la nôtre, le plus grand défi n’est pas nécessairement les tarifs douaniers eux-mêmes, mais l’imprévisibilité qui les accompagne. Nous transportons des marchandises à travers les océans, avec des délais de transport variant de quelques jours à plus d’un mois. Si des tarifs douaniers sont imposés, une fois que vous avez conclu un accord ou qu’une cargaison est déjà chargée sur l’eau, cela peut complètement changer la donne sur le plan économique et la négociation de produits de base lorsque les marges sont très minces. Vous ne pouvez pas simplement absorber ces coûts, et il est pratiquement impossible d’établir des prix et des tarifs potentiels lorsque les règles changent tous les jours.  

 

Alors, comment pouvons-nous gérer ce risque? Cela commence par des entretiens ouverts et honnêtes avec nos clients. Si nous exportons des marchandises provenant des États-Unis, par exemple, et que des contre-mesures tarifaires s’appliquent soudainement, nous discuterons pour déterminer si ces tarifs s’appliquent à notre produit en particulier. 

 

Si c’est le cas, nous pourrions devoir renégocier les modalités ou invoquer les dispositions de nos contrats qui traitent des changements imprévus. Si les biens n’ont pas encore été expédiés, nous changerons souvent d’orientation. Nous pourrions nous approvisionner au Brésil, en Finlande, en Chine ou dans une région où les tarifs douaniers ne s’appliquent pas. C’est pourquoi il est si essentiel d’avoir un portefeuille de fournisseurs diversifié. Les entreprises qui prospèrent sont celles qui sont prêtes avant la perturbation. Nous adoptons une approche très pragmatique.  

 

Mayu :  

Pouvons-nous nous concentrer sur le concept de diversification de la chaîne d’approvisionnement? Quelles sont certaines des occasions que vous voyez lorsque vous pensez aux nouveaux marchés et même aux nouveaux fournisseurs potentiels? 

 

Yasmine :  

La diversification de la chaîne d’approvisionnement n’est pas seulement une tendance, c’est une nécessité. À GA, nous avons vu de nos propres yeux la rapidité avec laquelle les conditions peuvent changer dans le commerce international. C’est pourquoi pour nous, la diversification de la chaîne d’approvisionnement ne consiste pas seulement à trouver de nouveaux fournisseurs. Il s’agit d’intégrer la résilience au cœur de nos activités.  

 

Il y a des années, nous comptions fortement sur un seul fournisseur. Cela a fonctionné jusqu’à ce que les conditions du marché changent, et nous avons réalisé à quel point c’était risqué.  

 

Ce qui nous aide à gérer ce risque, c’est de nous entourer des bons partenaires. Par exemple, lorsque vous entrez dans un nouveau pays, vous avez besoin d’un partenaire local qui comprend le contexte réglementaire et les nuances culturelles. Vous avez également besoin d’un réseau d’expédition et de logistique fiable pour vous assurer que les biens traversent efficacement les frontières et, bien entendu, les partenaires bancaires comme BMO sont essentiels lorsque vous devez composer avec des contrôles de devises, des lettres de crédit ou des instruments de financement du commerce international.  

 

Pour nous, les relations à long terme sont vraiment importantes. C’est une chose de trouver un partenaire lorsque tout va bien, mais lorsque le marché change, lorsqu’il y a des grèves, des sanctions ou des changements de politique, vous voyez rapidement qui est là pour le long terme. C’est pourquoi nous accordons une si grande importance à la confiance et la constance.  

 

Notre relation de 30 ans avec BMO, par exemple, a été essentielle pour nous aider à croître tout en protégeant nos activités. Nous avons établi une solide relation de financement du commerce international avec eux, ce qui nous permet d’exercer nos activités en toute confiance dans des contextes difficiles, que ce soit au moyen de lettres de crédit, de paiements structurés ou d’outils personnalisés d’atténuation du risque. Ils nous ont guidés en terrain inconnu et nous ont aidés à structurer des transactions qui auraient autrement été difficiles sans cette base.