Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier, croit que même si le contexte d’affaires continue d’évoluer, la relation durable entre les États-Unis et le Canada procure aux deux économies un avantage concurrentiel.  

 

« Nous avons des avantages naturels ici, en Amérique du Nord », a-t-il déclaré lors du 19e Forum annuel mondial de Toronto organisé par le Forum économique international des Amériques (FEIA). M. White a souligné que malgré les incertitudes liées au commerce, les États-Unis et le Canada continueront d’accorder de la valeur à leur partenariat de longue date. « Nos amis américains sont assez clairs : ils veulent certes privilégier les intérêts américains, mais pas nécessairement faire cavalier seul », a-t-il ajouté. 

 

C’est l’un des nombreux points à retenir d’une causerie avec Darryl White animée par l’honorable Brian Tobin, délégué du conseil de BMO Groupe financier et président du Forum mondial de Toronto. Leur conversation a porté sur le commerce, l’économie nord-américaine et la façon dont l’économie canadienne peut prospérer. Voici quelques faits saillants. 

 

Une relation commerciale en évolution


Bien que certains puissent espérer que la relation commerciale entre les États-Unis et le Canada reviendra à ce qu’elle était auparavant, M. White n’est pas convaincu. « Il y aura des changements, mais nous ne savons pas encore à quel point ils seront profonds », a-t-il dit. 

 

Néanmoins, peu importe l’évolution des discussions commerciales, le Canada et les États-Unis conserveront leur étroite alliance.  

 

« L’objectif pour le Canada est double, a-t-il expliqué. Obtenir la meilleure entente pour les Canadiens et pour l’Amérique du Nord. » 

 

Risques économiques au Canada


Bien que M. White soit optimiste quant à l’avenir des relations entre le Canada et les États-Unis, il a déclaré que l’économie canadienne affiche certains signes de la présence de risques.  

 

Les marchés font bonne figure, mais la croissance des prêts ralentit, ce qui pourrait indiquer un ralentissement de la demande, selon M. White. Il a ajouté que la qualité du crédit commence également à être touchée.  

 

À l’heure actuelle, le taux de chômage est de 7,1 %, mais M. White pense qu’il pourrait passer à 8 %. Dans ce contexte, il a applaudi la Banque du Canada pour la rapidité avec laquelle elle a agi sur les taux, comparativement à la plupart des économies avancées, même s’il a reconnu qu’elle pourrait ne pas les réduire davantage. Selon lui, d’autres baisses de taux sont toutefois probables aux États-Unis.  

 

Améliorer la compétitivité au Canada


En décrivant ce que le Canada peut faire pour être plus concurrentiel dans l’économie mondiale, M. White a déclaré : « Nous avons besoin d’un peu moins de discussions et d’un peu plus d’action. Nous devons agir chez nous, et nous devons le faire rapidement. » 

 

Même si le commerce international est une priorité, le Canada peut prendre d’autres mesures pour compenser l’impact des perturbations de la circulation des marchandises le long du 49e parallèle. En haut de la liste de Darryl White : les mesures incitatives fiscales. 

 

« Nous avons déjà rajusté les gains en capital, et nous devons aussi rajuster l’amortissement accéléré, a-t-il dit. Les taux d’imposition des sociétés doivent être concurrentiels. Les taux d’imposition des particuliers doivent être concurrentiels. » 

 

En ce qui concerne l’amortissement des actifs, il a expliqué que les entreprises aux États-Unis peuvent amortir un projet d’immobilisations en un an. Or, ça n’est pas le cas au Canada, ce qui rend le pays moins attrayant pour les investisseurs. Bien qu’il y ait une volonté de soutenir les entreprises canadiennes, M. White a déclaré que le capital suivra la voie de la moindre résistance.  

 

Darryl White indique que le moment est venu pour le gouvernement d’investir et de stimuler la capacité des Canadiens, de renforcer la production d’énergie au pays et de diversifier l’économie en s’étendant à plus de marchés. « Je crois profondément à l’avantage nord-américain, a-t-il dit. Mais cela ne signifie pas que nous ne ferons pas de mises et d’affaires dans d’autres régions du monde. »