À première vue, ce qui sépare l’Ontario et l’Alberta semble s’étendre au-delà des 3 000 kilomètres (2 000 milles) entre les deux provinces.
Mais lors du troisième Sommet Canada-États-Unis annuel organisé par BMO et le groupe Eurasia, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, ont tous deux pris part à des périodes de questions distinctes et ont clairement indiqué qu’ils travaillent à l’atteinte d’un objectif commun visant à favoriser une relation plus solide et mutuellement avantageuse avec les États-Unis.
Au cours de l’entretien avec la correspondante financière en chef à CTV News à propos de l’accent mis par l’Ontario et l’Alberta sur l’établissement de relations mutuellement avantageuses avec les États-Unis, M. Ford a parlé de sa volonté de collaborer davantage avec les États-Unis pour tisser des liens économiques plus étroits, mais a également maintenu la position de force relative de l’Ontario. « Nous sommes une puissance économique, a-t-il dit. Nous achetons plus de produits des États-Unis que de la Chine, le Japon, la Corée, le Royaume-Uni et la France. Nous effectuons des échanges commerciaux bidirectionnels de 356 milliards de dollars américains ici, en Ontario seulement. »
Dans l’ensemble, l’Ontario est le plus important client pour les biens provenant de 15 États, et le deuxième client en importance pour une douzaine d’autres. « Ils ont besoin de nous, et nous avons besoin d’eux, a-t-il dit. Travaillons ensemble. »
La première ministre de l’Alberta en a convenu, soulignant que le Canada a beaucoup à offrir aux États-Unis dans le cadre d’échanges commerciaux qui pourraient profiter aux deux pays. Le Canada dispose des matières premières, des minéraux critiques et de l’énergie nécessaires pour aider les États-Unis à conserver leur position dominante sur le plan économique, a-t-elle souligné.
La vente de plus d’énergie et de ressources aux États-Unis maintiendra les prix bas pour les consommateurs tout en permettant aux entreprises américaines de construire des biens que les Canadiens rachèteront, a-t-elle expliqué. Plus important encore, les Canadiens achèteront ces produits américains dans un volume plus élevé que tout autre pays du monde, a-t-elle dit.
Importance du commerce entre le Canada et les États-Unis
Le message selon lequel le Canada dispose de ce dont les États-Unis ont besoin était un thème fort pour les deux premiers ministres. Le pétrole, la potasse, l’uranium, le nickel et le bois d’œuvre canadiens ne sont que quelques-uns des produits de base importants pour les États-Unis.
« Vous savez, 60 % du nickel à forte teneur que les États-Unis utilisent pour leur industrie militaire provient de l’Ontario, a expliqué M. Ford. Nous bâtissons une capacité nucléaire à grande échelle de 16 000 mégawatts supplémentaires sur leur réseau. »
M. Ford a également souligné l’importance du secteur de l’automobile, dont le commerce profite aux deux pays. Il a souligné que le Canada achète plus de voitures aux États-Unis qu’il n’en produit. Il a insisté sur le fait que les tarifs américains sur les automobiles ont déjà coûté des milliards de dollars au secteur de l’automobile.
Commerce interprovincial
Bien qu’une grande partie de la conversation ait porté sur les États-Unis, M. Ford et Mme Smith ont également discuté de l’importance d’éliminer les obstacles qui restreignent le commerce à l’intérieur du Canada. À l’heure actuelle, la valeur du commerce de l’Ontario au sein du Canada s’élève à plus de 300 milliards de dollars canadiens, mais M. Ford s’attend à ce que ce chiffre augmente, étant donné que la province a signé des ententes avec toutes les autres provinces et tous les territoires.
« Cela augmentera le PIB d’environ 60 %, en plus d’ajouter environ 200 milliards de dollars canadiens en échanges commerciaux supplémentaires entre nous, a-t-il souligné. »
Pour le premier ministre Ford, la priorité est de réfléchir à ce à quoi ressemblera le commerce dans 10 ou 15 ans.