Lors du troisième Sommet annuel Canada-États-Unis organisé par BMO et le groupe Eurasia, le premier ministre Mark Carney a décrit la façon dont le Canada se repositionne sur la scène mondiale et gère l’évolution de ses relations avec les États-Unis.
Environ 24 heures après une réunion dans le bureau ovale, M. Carney s’est adressé à une salle pleine, impatiente d’entendre les progrès qu’il avait réalisés dans ses entretiens avec le président américain Donald Trump sur le commerce et l’amélioration des relations bilatérales. M. Carney, dans un message en direct diffusé virtuellement, a reconnu la solidité des liens entre les deux pays et l’importance de cette relation pour le Canada, mais il a également annoncé que cette relation changeait.
« Les liens entre le Canada et les États-Unis sont toujours très profonds, durables et bénéfiques. En tant que Canadiens, nous en profitons, a-t-il déclaré. [Cependant,] la nostalgie n’est pas une stratégie. Notre relation ne sera plus jamais ce qu’elle était. »
M. Carney a rapidement ajouté que ses commentaires ne devraient pas être interprétés comme une critique ou une suggestion selon laquelle les liens entre le Canada et les États-Unis s’affaiblissent. Au contraire, il a affirmé qu’étant donné que les deux pays sont déjà très intégrés et ont le commerce le plus ouvert, les relations peuvent évoluer, comme le font les relations commerciales du Canada avec d’autres marchés.
Amélioration de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique
Quant à ce que cela signifie pour l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), M. Carney a déclaré que même s’il s’agit du meilleur accord commercial que les États-Unis aient conclu avec un partenaire commercial, il cherche à l’améliorer. À l’heure actuelle, 85 % des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis sont en franchise de droits, ce qui donne un taux tarifaire effectif moyen de 5,5 %. Les discussions en cours sur l’ACEUM tournent autour de l’article 232, une disposition de la Trade Expansion Act de 1962 qui permet au président des États-Unis d’imposer des tarifs douaniers et des restrictions sur les importations qui sont considérées comme une menace pour la sécurité nationale.
L’ACEUM est certes un accord important, mais M. Carney a reconnu que les questions commerciales ne seront pas toutes traitées dans l’accord trilatéral, et il a fait remarquer que le Canada pourrait lier des accords bilatéraux avec les États-Unis : « Ce n’est pas nécessairement l’un ou l’autre, a-t-il déclaré. C’est l’une des réalités des négociations. »
M. Carney ne met pas uniquement l’accent sur les États-Unis : « Les relations avec les États-Unis ne sont pas ma première préoccupation, même si j’aime beaucoup ce pays, a-t-il déclaré. Ma première préoccupation reste le développement du Canada. »
Développement du Canada
Au Canada, le logement, les projets de développement du pays et un régime fiscal concurrentiel sont des priorités, a-t-il dit, dans le but d’éliminer les obstacles à l’énergie et à l’entrepreneuriat canadiens qui créeront des emplois, attireront des talents et des investissements.
M. Carney a également souligné la détermination du Canada à renforcer ses partenariats mondiaux tout en resserrant ses liens stratégiques avec les États-Unis.