Les feux de forêt au Canada brûlent toujours: explications d’experts
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Le mois de juin se terminait à peine que le Canada connaissait déjà la pire saison de feux de forêt de son histoire. Des centaines d’incendies non maîtrisés avaient incinéré plus de 8,8 millions d’hectares de terres, une superficie supérieure à celle du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard combinés, menaçant la vie et les maisons d’innombrables Canadiens.
Dans le but d’explorer l’incidence de ces événements sur le pays, George Sutherland, conseiller principal, Changements climatiques et durabilité, Institut pour le climat de BMO, a rencontré Mike Flannigan, titulaire de la Chaire de la Colombie-Britannique en recherche sur l’innovation en services prédictifs, Gestion des urgences et science des incendies, Université Thompson Rivers, et Ray Ault, directeur, Prévention et atténuation, Intelli-feu Canada.
« Nous sommes en territoire inconnu, a déclaré M. Flannigan, également directeur scientifique du Canadian Partnership for Wildland Fire Science. Nous n’en sommes même pas au milieu de la saison des feux et nous avons déjà battu le record précédent. »
Écoutez notre épisode d’environ 20 minutes.
Le balado Sustainability Leaders est accessible en direct sur tous les principaux réseaux, y compris Apple, Google et Spotify.
Le risque de feux de forêt augmente
Au cours de la discussion, M. Flannigan a expliqué les ingrédients simples d’un feu de forêt. Ils comprennent le combustible (sous forme de végétation), une source d’inflammation (activités humaines ou foudre) et un temps sec, chaud et venteux. « Plus le climat se réchauffe, plus nous verrons de feux de forêt », a-t-il dit.
À mesure que les températures mondiales augmentent, la saison des incendies arrive plus tôt et dure plus longtemps, la foudre devient plus fréquente et la végétation qui alimente les flammes devient plus sèche et plus combustible.
Élaboration d’une stratégie nationale sur les feux de forêt
Selon le consensus scientifique, la seule façon d’inverser la tendance est la collaboration des gouvernements du monde entier pour faire face aux effets des changements climatiques d’origine humaine. À défaut de cela, M. Flannigan a déclaré que le pays doit être plus proactif dans la lutte contre les incendies d’origine humaine, notamment en prenant la décision impopulaire de fermer les zones boisées avant la venue de conditions météorologiques extrêmes favorisant les feux. Le Canada pourrait également faire mieux pour déplacer rapidement les pompiers d’une province à une autre une fois les incendies déclarés. « Nous semblons être réactifs, a-t-il dit. Nous réagissons une fois que les événements sont déjà en cours. C’est trop tard. »
M. Sutherland, qui a travaillé comme chercheur sur les incendies plus tôt dans sa carrière, a souligné que l’approche de lutte contre les feux de forêt est en train de changer, soulignant la Stratégie nationale d’adaptation récemment publiée par le gouvernement canadien. Le rapport présente un plan de collaboration avec les collectivités situées dans des zones à risque élevé de feux de forêt, y compris les communautés autochtones et du Nord, visant l’élaboration de plans de prévention et d’atténuation d’ici 2030 et la mise en place de 15 % de ceux-ci d’ici 2028.
M. Flannigan a décrit la stratégie comme un pas dans la bonne direction, mais a déclaré que le pays doit aussi élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des urgences pour chaque collectivité. « Nous devons améliorer notre prise de décisions éclairées sur la marche à suivre avec chaque incendie, a-t-il dit. Nous avons commencé sur cette voie, mais nous avons encore du chemin à faire. »
Les répercussions économiques des feux de forêt
Ce ne sont pas tous les incendies qui sont mauvais. Les feux de forêt sont un phénomène naturel, habituellement causé par la foudre, qui ont une fonction essentielle dans nos écosystèmes, car ils éliminent la végétation ancienne et font de la place pour renouveler les forêts. Mais comme M. Sutherland l’a expliqué, ces feux deviennent un problème lorsqu’ils deviennent incontrôlables et menacent notre environnement bâti.
Ces répercussions peuvent être graves. Il est relativement facile d’évaluer les dommages économiques causés par les feux de forêt au Canada. Par exemple, les dommages des incendies de Fort McMurray en 2016 sont estimés à un peu moins de 9 milliards de dollars1. Toutefois, les répercussions de ces événements sur la santé physique et mentale des Canadiens sont plus difficiles à quantifier.
« Les répercussions sur les gens sont importantes, a déclaré Ray Ault. En un après-midi, le tissu communautaire est déchiré de telle sorte qu’il ne sera jamais réparé. Ce sera une communauté différente à l’avenir. Certaines de ces personnes ne seront tout simplement plus là. C’est très difficile pour les familles. »
Renforcer la résilience aux feux de forêt dans les collectivités
L’un des objectifs d’Intelli-feu est de renforcer la résilience aux feux de forêt au niveau communautaire en informant les gens des dangers qui les guettent. « Nous les appelons des plans communautaires de protection contre les feux de forêt, a déclaré M. Ault. Ils aident la collectivité à quantifier les risques liés aux feux de forêt, puis à élaborer un plan pour les atténuer. »
En plus d’accroître la sensibilisation à un enjeu important, le fait de mettre ces plans sur papier peut aider les collectivités intéressées à demander de l’aide financière au gouvernement pour leurs efforts. Sur le plan pratique, ces plans enseignent aux collectivités ce qu’elles doivent faire si un incendie s’approche des limites de leur ville. « Lorsque vous avez un incendie, vous avez un plan de combat, a-t-il dit. Vous savez d’où l’eau proviendra, où les équipes iront, où se trouvent vos infrastructures essentielles et ce que vous devez protéger. C’est un outil très utile. »
L’organisation fournit également des renseignements pour aider les propriétaires à atténuer leurs risques personnels, notamment sur comment repérer les éléments inflammables et faire de la zone entourant leur maison une zone non inflammable. « La plupart des gens ne se rendent pas compte que ce n’est pas un mur de feu qui menace leur maison, a-t-il dit. C’est un tas de petits tisons et de braises, dont certains font moins de trois centimètres de longueur. Si ces braises atterrissent sur une surface inflammable et que les conditions météorologiques sont propices à un incendie, elles peuvent donner naissance à une flamme. »
Au bout du compte, lorsqu’une zone est menacée par un incendie, il faut les efforts de toute une collectivité pour assurer la sécurité de tous. « Il est très difficile pour la province de réagir à tous ces incendies, a déclaré M. Ault. Il n’y a tout simplement pas assez de pompiers, de camions d’incendie et d’avions. Si les résidents se sont organisés, ont pris des mesures et ont contribué à atténuer leurs risques, l’issue peut être toute autre. Intelli-feu Canada aide les gens à faire leurs premiers pas. »
1 Rapport de l’Université MacEwan
Ray Ault :
Quel que soit l’angle sous lequel nous considérons les feux de forêt qui font rage aujourd’hui, ceux-ci génèrent des coûts économiques mesurables, mais aussi d’autres coûts qui sont plus difficiles à quantifier, comme ceux liés aux répercussions sur la santé physique et mentale.
Michael Torrance :
Bienvenue au balado Sustainability Leaders. Je m’appelle Michael Torrance et je suis chef de la durabilité à BMO Groupe financier. Dans cet épisode, nous nous entretiendrons avec des professionnels de la durabilité de premier plan issus du milieu universitaire, des affaires, de l’investissement et des ONG afin d’explorer l’incidence du domaine de la durabilité en évolution rapide sur les pratiques d’affaires en matière de placement à l’échelle mondiale et sur notre monde.
Intervenant 3 :
Les opinions exprimées dans ce balado sont celles des participants, et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales.
George Sutherland :
Bonjour. Je m’appelle George Sutherland et je travaille à l’Institut pour le climat de BMO. Dans l’épisode d’aujourd’hui de Sustainability Leaders, nous parlerons des tendances en matière de feux de forêt et de leurs répercussions sur nos systèmes sociaux et économiques, ainsi que des mesures que les gens, les collectivités et les gouvernements peuvent prendre pour les atténuer. Je suis accompagné de Mike Flannigan, titulaire de la Chaire en recherche sur l’innovation en services prédictifs, Gestion des urgences et science des incendies à l’Université Thompson Rivers et directeur scientifique du partenariat canadien pour la science des feux de forêt, qui m’aidera à approfondir le sujet. Je suis également en compagnie de Ray Ault, directeur, Prévention et atténuation à Intelli-feu Canada. Je vous remercie tous les deux de vous joindre à moi aujourd’hui.
Mike Flannigan :
C’est un plaisir d’être avec vous, George.
Ray Ault :
Merci beaucoup, George.
George Sutherland :
Mike… Pour commencer, pouvez-vous décrire les tendances en matière de feux de forêt qui sont observées cette année?
Mike Flannigan :
Bien sûr. Nous avons recensé environ 6 000 incendies par année au Canada en moyenne au cours des 10 dernières années, qui brûlent environ 2,7 millions d’hectares, soit environ la moitié de la superficie de la Nouvelle-Écosse lors d’une année moyenne. Bien entendu, 2023 n’est pas une année moyenne. Au printemps, les incendies causés par l’homme prédominent. En été, ce sont les feux causés par la foudre qui prédominent et la proportion est d’environ 50/50. Mais les incendies causés par la foudre sont responsables de 80 % à 90 % de la superficie brûlée.
Selon les tendances observées, les incendies causés par l’homme sont en baisse, ce qui est formidable, et c’est peut-être grâce à l’éducation et à des facteurs comme les interdictions de feux. Par contre, les incendies causés par la foudre ont plus que compensé cette amélioration du point de vue de la superficie brûlée. La superficie brûlée a doublé depuis les années 1970, et l’année 2023 bat déjà des records. Nous n’avons jamais enregistré une telle superficie brûlée dans l’histoire moderne, soit plus de 8 millions d’hectares, ce qui correspond à la superficie du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard. C’est une immense superficie. Il y a donc moins d’incendies causés par des humains, ce qui est formidable, car ils sont évitables, mais nous voyons plus de zones brûler en raison d’incendies causés par la foudre et nous nous attendons à ce que ceux-ci augmentent avec le réchauffement futur. Ce sont les tendances que nous constatons en ce moment.
George Sutherland :
Comment ces tendances se comparent-elles à celles du passé?
Mike Flannigan :
C’est la fin du mois de juin et plus de 8 millions d’hectares ont brûlé. Ce chiffre dépasse toutes les valeurs de notre registre moderne, qui remonte à 1959. Mais ce qui est vraiment surprenant, c’est que nous sommes en juin et que le mois le plus critique pour les feux est juillet. Nous n’en sommes même pas au milieu de la saison des feux et nous avons déjà battu le record précédent. Un autre aspect étonnant de cette saison des incendies est sa vaste étendue géographique. La saison a commencé dans l’Ouest avec une chaleur record en mai. Les feux en mai ne sont pas rares en Alberta, mais ils étaient aussi présents en Colombie-Britannique. Des incendies faisaient rage dans les Territoires du Nord-Ouest en mai, ce qui est vraiment inhabituel, et ceux-ci se sont propagés à l’Est. Pendant ce temps, les forêts dans l’Ouest brûlaient toujours. Puis, les feux ont commencé au Québec au début du mois de juin avec d’énormes orages qui ont embrasé la forêt. Le Québec a déjà connu des feux ravageurs, notamment en 2013, mais ceux-ci brûlaient plus au nord. Le fait que des incendies ravagent des forêts du nord, du centre et du sud du Québec est vraiment inhabituel.
Donc, c’est une année particulièrement dévastatrice. Il n’y a pas de données analogues dans notre histoire moderne, nous sommes en territoire inconnu. Les recherches que j’ai effectuées portaient à croire que l’incidence des feux augmenterait dans l’Ouest plus tôt au cours du siècle, et plus tard dans l’Est. Peut-être que cela se produit déjà dans l’Est cette année. Il reste à voir si cette tendance se poursuivra. Ce n’est pas seulement le Canada, mais aussi l’est des États-Unis qui pourraient être menacés par beaucoup plus de feux à mesure que les températures continuent d’augmenter.
George Sutherland :
Quels sont les facteurs qui contribuent à ces tendances?
Mike Flannigan :
Permettez-moi de revenir un peu en arrière. La recette d’un feu de forêt est simple et universelle, et elle fonctionne au Canada, aux États-Unis, en Amazonie, en Australie, etc. Le premier ingrédient est la végétation, et la quantité, le type, le niveau de sécheresse sont au nombre des aspects importants. Le deuxième est la source d’inflammation, donc l’humain ou la foudre, comme nous venons de le dire. Le troisième est un climat chaud, sec et venteux. Ce sont les conditions extrêmes qui alimentent les feux. Le feu brûle si ces trois éléments sont réunis. Au Canada, 3 % des incendies brûlent 97 % de la superficie brûlée. Dans l’ouest des États-Unis, la situation est encore plus dramatique : 1 % des incendies brûlent 99 % de la superficie brûlée. Ces incendies ont lieu en grande partie pendant un nombre de jours relativement court lorsque des conditions météorologiques extrêmes se prêtent bien aux incendies. Nous parlons souvent de ces chiffres, de la superficie brûlée et du nombre d’incendies, mais il est important de parler des répercussions de ces feux et j’espère que nous le ferons durant ce balado.
George Sutherland :
Nous allons certainement nous pencher sur les répercussions. Mais j’aimerais d’abord revenir sur l’un des ingrédients des feux de forêt que vous avez mentionnés : le temps chaud, sec et venteux. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la façon dont les changements climatiques entrent en ligne de compte?
Mike Flannigan :
Plus la température est élevée au Canada, plus il y a de feux. Les gens se demandent en quoi la température est si importante. Premièrement, la saison des feux de forêt dure plus longtemps, donc elle fait plus de dégâts. Deuxièmement, plus la température est élevée, plus la foudre est présente et plus elle cause d’incendies. Troisièmement, et c’est probablement la raison la plus importante, plus la température augmente, plus la capacité de l’atmosphère à absorber l’humidité et à sécher ces combustibles augmente rapidement. À moins que la quantité de pluie augmente pour compenser cet effet de sécheresse, les combustibles seront plus secs. Et nos prévisions pour l’avenir indiquent que les niveaux de pluie n’augmenteront pas pendant la saison des feux de forêt pour compenser. Au bout du compte, il faut comprendre ce principe essentiel relatif aux feux : plus les milieux sont secs, plus il est facile qu’un feu se déclare et se propage. Cela signifie qu’il y a plus de combustible à brûler, et fait en sorte que des feux de forte intensité qui sont difficiles ou impossibles à éteindre par une action directe se déclarent.
Le réchauffement de la planète est accompagné d’une hausse de la quantité de feux et de fumée, c’est la nouvelle réalité.
George Sutherland :
Je crois que c’est une excellente occasion de faire une transition vers les sphères économiques et sociales. Pour mettre les choses en contexte, il convient de préciser que les feux de forêt sont un phénomène naturel et qu’ils ne sont pas intrinsèquement mauvais. Il y a des espèces d’arbres qui dépendent des feux de forêt pour se reproduire, et certains écosystèmes dépendent du feu pour éliminer la vieille végétation et faire place à de nouvelles pousses. C’est bien sûr lorsque les feux de forêt touchent les humains et nos infrastructures que nous ressentons les répercussions négatives. Ray, parlons de certaines des répercussions économiques des feux de forêt.
Ray Ault :
Oui, il est donc difficile de mesurer ces répercussions, et je crois que c’est l’un des défis auxquels nous faisons face. Il est facile de mesurer les pertes assurables ou les dommages assurés. J’ai lu un texte il y a quelques semaines au sujet de l’incendie de 2016 à Fort McMurray qui a endommagé 2 400 bâtiments. La valeur des dommages est aujourd’hui évaluée à 8,9 milliards de dollars. Il est difficile de comprendre ce genre de répercussions qui n’ont rien à voir avec les répercussions sociales. Peu importe l’angle sous lequel nous étudions les feux de forêt aujourd’hui, les coûts économiques sont mesurables, mais d’autres coûts sont plus difficiles à quantifier, notamment ceux liés aux répercussions sur la santé, tant physique que mentale. Et je crois que c’est un sujet sur lequel il faudra faire plus de recherches. Les feux de forêt ont certainement des répercussions sociales dévastatrices sur les petites collectivités touchées.
George Sutherland :
Mike, quelles répercussions économiques vous viennent à l’esprit?
Mike Flannigan :
À l’heure actuelle, nous dépensons environ un milliard de dollars par année en dépenses directes pour la gestion des incendies. Et ces dépenses augmentent plus rapidement que la superficie brûlée, et continueront à augmenter, tout comme le nombre d’incendies qui se déclareront à l’avenir. Cette année, de nombreuses collectivités et plus de 100 000 personnes ont été évacuées à l’échelle du pays. Et nous pouvons estimer en dollars les dommages causés à une maison incendiée et le coût des évacuations, qui est important et qui augmente. Malheureusement, les sinistres touchent davantage les membres des Premières Nations que le reste des communautés, car bon nombre d’entre elles sont situées en milieu éloigné et nordique. La forêt boréale survit et prospère dans son régime d’incendies semi-réguliers, entraînant le remplacement et le renouvellement des peuplements. C’est un écosystème adapté et habitué au feu. Il y a des collectivités un peu partout dans cette forêt boréale, et les feux se propagent à l’occasion dans ces collectivités et ont parfois des conséquences malheureuses.
George Sutherland :
Bien entendu, les feux de forêt ont aussi des répercussions sociales. Ray, pourriez-vous nous en parler?
Ray Ault :
Oui, George. J’aimerais vous donner un exemple. En 2021, un feu hors de contrôle a traversé le petit village de Lytton, en Colombie-Britannique et l’a détruit en majeure partie. Plus de 1 000 personnes ont perdu leur maison. Ces chiffres permettent de quantifier les dommages matériels, mais le feu a sérieusement affecté la population. Les enfants n’ont nulle part où vivre. Cet événement a complètement perturbé la collectivité. Il y a deux ans ce mois-ci que cet incendie s’est produit. Beaucoup de travail a été accompli pour préparer le terrain, et deux ans plus tard, ils peuvent commencer à envisager de reconstruire les maisons. Les répercussions de l’incendie sur les gens sont donc importantes. Parce qu’il s’agit d’un phénomène relativement nouveau au Canada, je crois que nous ne sommes pas habitués à voir cela… Il y a eu Kelowna en 2003, Slave Lake et Fort McMurray, mais il s’agissait alors presque d’événements inhabituels, mais qui sont maintenant de plus en plus fréquents.
Je crois que la difficulté réside dans le fait que les gens ne s’attendent pas vraiment à ce que cela leur arrive, et lorsque c’est le cas, c’est un peu comme la COVID-19, cela perturbe complètement leur vie. Et je crois que c’est difficile au niveau mental. Je crois que l’incertitude, le fait de ne pas savoir ce qui va se passer… c’est un phénomène relativement nouveau. Les gens sont couverts par une assurance en cas de catastrophe de cette ampleur, mais bien sûr, ce n’est pas seulement une question d’argent.
George Sutherland :
Maintenant que nous connaissons les répercussions, voyons ce que nous pouvons faire pour les atténuer et s’il y a des exemples de situations où cela est fait adéquatement. Et Ray, je sais qu’il s’agit d’un objectif principal pour Intelli-feu Canada.
Ray Ault :
Je travaille avec Intelli-feu Canada. L’un de nos objectifs est de renforcer la résilience aux feux de forêt à l’échelle des collectivités. Nous commençons par aider les gens à prendre conscience des risques de feux de forêt auxquels ils sont exposés. C’est vraiment un élément clé; beaucoup de gens ne les connaissent pas. Et il n’y a pas que les feux de forêt, les feux d’herbe représentent un défi important à l’échelle du pays dans des endroits auxquels les gens ne s’y attendent pas nécessairement. L’aspect de la sensibilisation est donc très important. Nous devons ensuite fournir aux gens une feuille de route ou un cadre qu’ils peuvent suivre. Par où dois-je commencer? Que dois-je faire? Il faut aussi qu’il y ait des ressources pour les soutenir. C’est généralement une question de financement et de capacité.
Une fois que les gens ont été sensibilisés, vous pouvez commencer à évaluer le risque de feux de forêt. L’une des choses dont je vais vous parler est l’établissement de plans communautaires. Nous les appelons plans communautaires de protection contre les feux de forêt, et ils sont utilisés à différents niveaux à l’échelle du pays. Ils aident les collectivités à quantifier les risques de feux de forêt et à élaborer un plan à cet égard afin qu’elles puissent atténuer ces risques au fil du temps. Et je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que sans plan, il est très difficile d’établir la priorité des mesures à prendre et d’obtenir le soutien du public. Ces plans communautaires de protection contre les feux de forêt sont vraiment un élément clé. Ils sont parmi les mesures qui peuvent être prises.
Il y a aussi le programme de reconnaissance communautaire Intelli-feu Canada. Il s’agit d’un programme à très petite échelle qui regroupe de 20 à 50 maisons et qui permet aux résidents de travailler ensemble pour mieux se préparer aux feux de forêt. C’est donc plus petit qu’un plan communautaire de protection contre les feux de forêt. En fait, dans bien des cas, il n’engage pas du tout le gouvernement. Ce sont simplement des voisins qui travaillent ensemble. Tout d’abord, un professionnel formé procède à une évaluation et travaille avec les voisins sur leurs priorités, puis sur un plan de cinq ans qui établit comment ils vont y donner suite.
J’aimerais vous donner un exemple qui démontre l’importance de ces plans communautaires de protection contre les feux de forêt. Les Territoires du Nord-Ouest comptent 32 collectivités, dont 29 risquent d’être touchées par les feux de forêt. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a donc élaboré des plans de protection contre les feux de forêt dans 29 collectivités. Grâce à ces plans, ils ont été en mesure d’établir leurs besoins et de les quantifier. Ils se sont adressés au gouvernement fédéral et ont reçu 20 millions de dollars sur 10 ans pour mettre en œuvre ces plans. Ce sont des outils très puissants.
La Colombie-Britannique utilise un plan semblable qui s’appelle Community Wildfire Resiliency Plan. Il y a plusieurs plans dans la province qui servent à faire deux choses. C’est un plan pour le gouvernement local, mais c’est aussi une façon de mobiliser les résidents afin qu’ils puissent déterminer leurs priorités et ce qui leur tient le plus à cœur, car il y a souvent des compromis à faire. Ces plans sont donc très utiles. Les éléments de planification et de financement sont donc très utiles, mais lorsqu’un incendie se déclare, vous disposez aussi d’un plan de contrôle. Vous savez si vous utiliserez les bornes-fontaines, d’où l’eau proviendra, où les équipes iront, où se trouvent vos infrastructures essentielles, quelles sont les choses que vous devez protéger d’abord et avant tout.
George Sutherland :
Il semble donc que le gouvernement ait un rôle important à jouer tout comme les collectivités, mais qu’en est-il des propriétaires de maison?
Ray Ault :
Intelli-feu Canada fournit des ressources que les résidents peuvent utiliser pour atténuer les risques de feux de forêt. Je crois qu’en ce qui a trait à l’une des choses dont j’ai parlé plus tôt, la sensibilisation aux feux de forêt, la plupart des gens ne se rendent pas compte que ce n’est pas un mur de flammes qui menace leur maison, mais un tas de petites branches ou de braises qui brûlent, et certaines d’entre elles mesurent moins de trois centimètres. Ces braises peuvent brûler devant le feu principal, se répandre jusqu’à deux kilomètres plus loin et atterrir dans votre haie de cèdres ou dans le paillis de copeaux d’écorce qui se trouve autour de votre maison. Et puisque le temps est sec et que les conditions météorologiques sont propices à un incendie, ces braises se posent sur une surface inflammable et créent une flamme. Cette flamme se propage ensuite sur quelque chose d’autre se trouvant à proximité. C’est ainsi que les maisons prennent feu.
Nous travaillons donc avec les résidents pour déterminer quelles matières inflammables se trouvent près de leur maison, dans ce que nous appelons la zone non combustible, qui correspond à un périmètre d’un mètre et demi autour de la résidence. Donc, si vous pouvez réduire au minimum le potentiel d’allumage en retirant les matières inflammables près de votre maison, les chances qu’elle soit épargnée par les flammes sont beaucoup plus élevées. Je crois que la plupart des maisons au Canada ont un toit en asphalte de catégorie A ou en métal. Elles sont donc toutes résistantes au feu et les braises peuvent se poser sur leur toit sans qu’il s’enflamme. Ce qu’il faut craindre, ce sont vraiment les braises qui tombent près de la maison et font en sorte que quelque chose de petit s’enflamme, et que les flammes prennent de l’ampleur et atteignent la maison. Nos programmes visent donc à aider les résidents à déterminer ce qu’ils peuvent faire pour mieux préparer leur maison aux feux de forêt.
George Sutherland :
Cela m’amène à vous poser une question évidente. Où les gens peuvent-ils trouver des ressources supplémentaires?
Ray Ault :
Il existe quelques bonnes ressources. Intelli-feu Canada ou intellifeucanada.ca, FireSmart Alberta et FireSmart BC. Il s’agit des divisions provinciales d’Intelli-feu. Si vous vivez en Colombie-Britannique, en Alberta ou en Nouvelle-Écosse, votre province dispose de programmes Intelli-feu ciblant les résidents et contenant des renseignements locaux utiles.
George Sutherland :
Mike, quelles ressources conseilleriez-vous aux personnes qui veulent rester au fait des risques de feux de forêt à proximité de chez elles?
Mike Flannigan :
Il existe un certain nombre de sites Web qui regroupent des ressources supplémentaires. Cela dépend du type de renseignements que vous cherchez. Le site du Centre interservices des feux de forêt du Canada présente des renseignements à jour sur le nombre d’incendies, la superficie brûlée, les mobilisations et la situation de l’année en cours par rapport aux précédentes. C’est un excellent site. Le Service canadien des forêts dispose d’un système d’information qui comprend les conditions météorologiques actuelles propices aux incendies à l’échelle du pays et des prévisions pour les prochaines semaines.
George Sutherland :
Nous inclurons certainement ces ressources dans les notes de notre épisode. Ray et Mike, merci beaucoup de vous être joints à moi pour discuter des tendances en matière d’activités liées aux feux de forêt, de la façon dont elles interagissent avec notre économie et de ce que nous pouvons faire pour en atténuer les répercussions. Restez à l’affût d’autres épisodes de Sustainability Leaders, dans lesquels nous accueillerons des experts de premier plan et continuerons à explorer les répercussions des changements climatiques sur nos systèmes sociaux, financiers et naturels.
Michael Torrance :
Merci d’avoir écouté cet épisode de Sustainability Leaders. Ce balado est présenté par BMO Groupe financier. Pour accéder à toutes les ressources dont nous avons discuté pendant l’épisode d’aujourd’hui et voir nos autres balados, consultez le site leadersetdurabilite.bmo.com. Vous pouvez écouter notre balado et vous y abonner gratuitement sur Apple Podcasts ou votre fournisseur de balados préféré, et nous vous serons très reconnaissants de nous faire part de votre avis et de tout commentaire. Notre balado et nos ressources sont produits avec le soutien de l’équipe Marketing de BMO et de Puddle Creative. Je m’appelle Michael Torrance et je vous dis à la prochaine. Bonne semaine.
Intervenant 3 :
Les opinions exprimées dans ce balado sont celles des participants, et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales. Le présent épisode ne se veut pas une analyse complète de l’ensemble des faits importants relatifs à une entreprise, un secteur, une stratégie ou un titre donné. Cette présentation peut contenir des déclarations. Les investisseurs sont invités à ne pas se fier indûment à ces déclarations, car les résultats réels peuvent varier. Cette présentation est fournie à titre informatif seulement. Elle ne constitue pas de conseils juridiques, fiscaux ou de placement et ne vise pas à appuyer un produit ou un service de placement donné. Chaque investisseur devrait consulter un conseiller en placement, un fiscaliste ou un conseiller juridique au sujet de sa situation personnelle. Le rendement passé n’est pas indicatif des rendements futurs.
Les feux de forêt au Canada brûlent toujours: explications d’experts
Senior Conseiller, changements climatiques et durabilité
Le travail de George Sutherland, Senior conseiller de l’Institut pour le climat de BMO, se situe au carrefour de la science du climat, de la politique et…
Le travail de George Sutherland, Senior conseiller de l’Institut pour le climat de BMO, se situe au carrefour de la science du climat, de la politique et…
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Le mois de juin se terminait à peine que le Canada connaissait déjà la pire saison de feux de forêt de son histoire. Des centaines d’incendies non maîtrisés avaient incinéré plus de 8,8 millions d’hectares de terres, une superficie supérieure à celle du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard combinés, menaçant la vie et les maisons d’innombrables Canadiens.
Dans le but d’explorer l’incidence de ces événements sur le pays, George Sutherland, conseiller principal, Changements climatiques et durabilité, Institut pour le climat de BMO, a rencontré Mike Flannigan, titulaire de la Chaire de la Colombie-Britannique en recherche sur l’innovation en services prédictifs, Gestion des urgences et science des incendies, Université Thompson Rivers, et Ray Ault, directeur, Prévention et atténuation, Intelli-feu Canada.
« Nous sommes en territoire inconnu, a déclaré M. Flannigan, également directeur scientifique du Canadian Partnership for Wildland Fire Science. Nous n’en sommes même pas au milieu de la saison des feux et nous avons déjà battu le record précédent. »
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Le balado Sustainability Leaders est accessible en direct sur tous les principaux réseaux, y compris Apple, Google et Spotify.
Le risque de feux de forêt augmente
Au cours de la discussion, M. Flannigan a expliqué les ingrédients simples d’un feu de forêt. Ils comprennent le combustible (sous forme de végétation), une source d’inflammation (activités humaines ou foudre) et un temps sec, chaud et venteux. « Plus le climat se réchauffe, plus nous verrons de feux de forêt », a-t-il dit.
À mesure que les températures mondiales augmentent, la saison des incendies arrive plus tôt et dure plus longtemps, la foudre devient plus fréquente et la végétation qui alimente les flammes devient plus sèche et plus combustible.
Élaboration d’une stratégie nationale sur les feux de forêt
Selon le consensus scientifique, la seule façon d’inverser la tendance est la collaboration des gouvernements du monde entier pour faire face aux effets des changements climatiques d’origine humaine. À défaut de cela, M. Flannigan a déclaré que le pays doit être plus proactif dans la lutte contre les incendies d’origine humaine, notamment en prenant la décision impopulaire de fermer les zones boisées avant la venue de conditions météorologiques extrêmes favorisant les feux. Le Canada pourrait également faire mieux pour déplacer rapidement les pompiers d’une province à une autre une fois les incendies déclarés. « Nous semblons être réactifs, a-t-il dit. Nous réagissons une fois que les événements sont déjà en cours. C’est trop tard. »
M. Sutherland, qui a travaillé comme chercheur sur les incendies plus tôt dans sa carrière, a souligné que l’approche de lutte contre les feux de forêt est en train de changer, soulignant la Stratégie nationale d’adaptation récemment publiée par le gouvernement canadien. Le rapport présente un plan de collaboration avec les collectivités situées dans des zones à risque élevé de feux de forêt, y compris les communautés autochtones et du Nord, visant l’élaboration de plans de prévention et d’atténuation d’ici 2030 et la mise en place de 15 % de ceux-ci d’ici 2028.
M. Flannigan a décrit la stratégie comme un pas dans la bonne direction, mais a déclaré que le pays doit aussi élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des urgences pour chaque collectivité. « Nous devons améliorer notre prise de décisions éclairées sur la marche à suivre avec chaque incendie, a-t-il dit. Nous avons commencé sur cette voie, mais nous avons encore du chemin à faire. »
Les répercussions économiques des feux de forêt
Ce ne sont pas tous les incendies qui sont mauvais. Les feux de forêt sont un phénomène naturel, habituellement causé par la foudre, qui ont une fonction essentielle dans nos écosystèmes, car ils éliminent la végétation ancienne et font de la place pour renouveler les forêts. Mais comme M. Sutherland l’a expliqué, ces feux deviennent un problème lorsqu’ils deviennent incontrôlables et menacent notre environnement bâti.
Ces répercussions peuvent être graves. Il est relativement facile d’évaluer les dommages économiques causés par les feux de forêt au Canada. Par exemple, les dommages des incendies de Fort McMurray en 2016 sont estimés à un peu moins de 9 milliards de dollars1. Toutefois, les répercussions de ces événements sur la santé physique et mentale des Canadiens sont plus difficiles à quantifier.
« Les répercussions sur les gens sont importantes, a déclaré Ray Ault. En un après-midi, le tissu communautaire est déchiré de telle sorte qu’il ne sera jamais réparé. Ce sera une communauté différente à l’avenir. Certaines de ces personnes ne seront tout simplement plus là. C’est très difficile pour les familles. »
Renforcer la résilience aux feux de forêt dans les collectivités
L’un des objectifs d’Intelli-feu est de renforcer la résilience aux feux de forêt au niveau communautaire en informant les gens des dangers qui les guettent. « Nous les appelons des plans communautaires de protection contre les feux de forêt, a déclaré M. Ault. Ils aident la collectivité à quantifier les risques liés aux feux de forêt, puis à élaborer un plan pour les atténuer. »
En plus d’accroître la sensibilisation à un enjeu important, le fait de mettre ces plans sur papier peut aider les collectivités intéressées à demander de l’aide financière au gouvernement pour leurs efforts. Sur le plan pratique, ces plans enseignent aux collectivités ce qu’elles doivent faire si un incendie s’approche des limites de leur ville. « Lorsque vous avez un incendie, vous avez un plan de combat, a-t-il dit. Vous savez d’où l’eau proviendra, où les équipes iront, où se trouvent vos infrastructures essentielles et ce que vous devez protéger. C’est un outil très utile. »
L’organisation fournit également des renseignements pour aider les propriétaires à atténuer leurs risques personnels, notamment sur comment repérer les éléments inflammables et faire de la zone entourant leur maison une zone non inflammable. « La plupart des gens ne se rendent pas compte que ce n’est pas un mur de feu qui menace leur maison, a-t-il dit. C’est un tas de petits tisons et de braises, dont certains font moins de trois centimètres de longueur. Si ces braises atterrissent sur une surface inflammable et que les conditions météorologiques sont propices à un incendie, elles peuvent donner naissance à une flamme. »
Au bout du compte, lorsqu’une zone est menacée par un incendie, il faut les efforts de toute une collectivité pour assurer la sécurité de tous. « Il est très difficile pour la province de réagir à tous ces incendies, a déclaré M. Ault. Il n’y a tout simplement pas assez de pompiers, de camions d’incendie et d’avions. Si les résidents se sont organisés, ont pris des mesures et ont contribué à atténuer leurs risques, l’issue peut être toute autre. Intelli-feu Canada aide les gens à faire leurs premiers pas. »
1 Rapport de l’Université MacEwan
Ray Ault :
Quel que soit l’angle sous lequel nous considérons les feux de forêt qui font rage aujourd’hui, ceux-ci génèrent des coûts économiques mesurables, mais aussi d’autres coûts qui sont plus difficiles à quantifier, comme ceux liés aux répercussions sur la santé physique et mentale.
Michael Torrance :
Bienvenue au balado Sustainability Leaders. Je m’appelle Michael Torrance et je suis chef de la durabilité à BMO Groupe financier. Dans cet épisode, nous nous entretiendrons avec des professionnels de la durabilité de premier plan issus du milieu universitaire, des affaires, de l’investissement et des ONG afin d’explorer l’incidence du domaine de la durabilité en évolution rapide sur les pratiques d’affaires en matière de placement à l’échelle mondiale et sur notre monde.
Intervenant 3 :
Les opinions exprimées dans ce balado sont celles des participants, et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales.
George Sutherland :
Bonjour. Je m’appelle George Sutherland et je travaille à l’Institut pour le climat de BMO. Dans l’épisode d’aujourd’hui de Sustainability Leaders, nous parlerons des tendances en matière de feux de forêt et de leurs répercussions sur nos systèmes sociaux et économiques, ainsi que des mesures que les gens, les collectivités et les gouvernements peuvent prendre pour les atténuer. Je suis accompagné de Mike Flannigan, titulaire de la Chaire en recherche sur l’innovation en services prédictifs, Gestion des urgences et science des incendies à l’Université Thompson Rivers et directeur scientifique du partenariat canadien pour la science des feux de forêt, qui m’aidera à approfondir le sujet. Je suis également en compagnie de Ray Ault, directeur, Prévention et atténuation à Intelli-feu Canada. Je vous remercie tous les deux de vous joindre à moi aujourd’hui.
Mike Flannigan :
C’est un plaisir d’être avec vous, George.
Ray Ault :
Merci beaucoup, George.
George Sutherland :
Mike… Pour commencer, pouvez-vous décrire les tendances en matière de feux de forêt qui sont observées cette année?
Mike Flannigan :
Bien sûr. Nous avons recensé environ 6 000 incendies par année au Canada en moyenne au cours des 10 dernières années, qui brûlent environ 2,7 millions d’hectares, soit environ la moitié de la superficie de la Nouvelle-Écosse lors d’une année moyenne. Bien entendu, 2023 n’est pas une année moyenne. Au printemps, les incendies causés par l’homme prédominent. En été, ce sont les feux causés par la foudre qui prédominent et la proportion est d’environ 50/50. Mais les incendies causés par la foudre sont responsables de 80 % à 90 % de la superficie brûlée.
Selon les tendances observées, les incendies causés par l’homme sont en baisse, ce qui est formidable, et c’est peut-être grâce à l’éducation et à des facteurs comme les interdictions de feux. Par contre, les incendies causés par la foudre ont plus que compensé cette amélioration du point de vue de la superficie brûlée. La superficie brûlée a doublé depuis les années 1970, et l’année 2023 bat déjà des records. Nous n’avons jamais enregistré une telle superficie brûlée dans l’histoire moderne, soit plus de 8 millions d’hectares, ce qui correspond à la superficie du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard. C’est une immense superficie. Il y a donc moins d’incendies causés par des humains, ce qui est formidable, car ils sont évitables, mais nous voyons plus de zones brûler en raison d’incendies causés par la foudre et nous nous attendons à ce que ceux-ci augmentent avec le réchauffement futur. Ce sont les tendances que nous constatons en ce moment.
George Sutherland :
Comment ces tendances se comparent-elles à celles du passé?
Mike Flannigan :
C’est la fin du mois de juin et plus de 8 millions d’hectares ont brûlé. Ce chiffre dépasse toutes les valeurs de notre registre moderne, qui remonte à 1959. Mais ce qui est vraiment surprenant, c’est que nous sommes en juin et que le mois le plus critique pour les feux est juillet. Nous n’en sommes même pas au milieu de la saison des feux et nous avons déjà battu le record précédent. Un autre aspect étonnant de cette saison des incendies est sa vaste étendue géographique. La saison a commencé dans l’Ouest avec une chaleur record en mai. Les feux en mai ne sont pas rares en Alberta, mais ils étaient aussi présents en Colombie-Britannique. Des incendies faisaient rage dans les Territoires du Nord-Ouest en mai, ce qui est vraiment inhabituel, et ceux-ci se sont propagés à l’Est. Pendant ce temps, les forêts dans l’Ouest brûlaient toujours. Puis, les feux ont commencé au Québec au début du mois de juin avec d’énormes orages qui ont embrasé la forêt. Le Québec a déjà connu des feux ravageurs, notamment en 2013, mais ceux-ci brûlaient plus au nord. Le fait que des incendies ravagent des forêts du nord, du centre et du sud du Québec est vraiment inhabituel.
Donc, c’est une année particulièrement dévastatrice. Il n’y a pas de données analogues dans notre histoire moderne, nous sommes en territoire inconnu. Les recherches que j’ai effectuées portaient à croire que l’incidence des feux augmenterait dans l’Ouest plus tôt au cours du siècle, et plus tard dans l’Est. Peut-être que cela se produit déjà dans l’Est cette année. Il reste à voir si cette tendance se poursuivra. Ce n’est pas seulement le Canada, mais aussi l’est des États-Unis qui pourraient être menacés par beaucoup plus de feux à mesure que les températures continuent d’augmenter.
George Sutherland :
Quels sont les facteurs qui contribuent à ces tendances?
Mike Flannigan :
Permettez-moi de revenir un peu en arrière. La recette d’un feu de forêt est simple et universelle, et elle fonctionne au Canada, aux États-Unis, en Amazonie, en Australie, etc. Le premier ingrédient est la végétation, et la quantité, le type, le niveau de sécheresse sont au nombre des aspects importants. Le deuxième est la source d’inflammation, donc l’humain ou la foudre, comme nous venons de le dire. Le troisième est un climat chaud, sec et venteux. Ce sont les conditions extrêmes qui alimentent les feux. Le feu brûle si ces trois éléments sont réunis. Au Canada, 3 % des incendies brûlent 97 % de la superficie brûlée. Dans l’ouest des États-Unis, la situation est encore plus dramatique : 1 % des incendies brûlent 99 % de la superficie brûlée. Ces incendies ont lieu en grande partie pendant un nombre de jours relativement court lorsque des conditions météorologiques extrêmes se prêtent bien aux incendies. Nous parlons souvent de ces chiffres, de la superficie brûlée et du nombre d’incendies, mais il est important de parler des répercussions de ces feux et j’espère que nous le ferons durant ce balado.
George Sutherland :
Nous allons certainement nous pencher sur les répercussions. Mais j’aimerais d’abord revenir sur l’un des ingrédients des feux de forêt que vous avez mentionnés : le temps chaud, sec et venteux. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la façon dont les changements climatiques entrent en ligne de compte?
Mike Flannigan :
Plus la température est élevée au Canada, plus il y a de feux. Les gens se demandent en quoi la température est si importante. Premièrement, la saison des feux de forêt dure plus longtemps, donc elle fait plus de dégâts. Deuxièmement, plus la température est élevée, plus la foudre est présente et plus elle cause d’incendies. Troisièmement, et c’est probablement la raison la plus importante, plus la température augmente, plus la capacité de l’atmosphère à absorber l’humidité et à sécher ces combustibles augmente rapidement. À moins que la quantité de pluie augmente pour compenser cet effet de sécheresse, les combustibles seront plus secs. Et nos prévisions pour l’avenir indiquent que les niveaux de pluie n’augmenteront pas pendant la saison des feux de forêt pour compenser. Au bout du compte, il faut comprendre ce principe essentiel relatif aux feux : plus les milieux sont secs, plus il est facile qu’un feu se déclare et se propage. Cela signifie qu’il y a plus de combustible à brûler, et fait en sorte que des feux de forte intensité qui sont difficiles ou impossibles à éteindre par une action directe se déclarent.
Le réchauffement de la planète est accompagné d’une hausse de la quantité de feux et de fumée, c’est la nouvelle réalité.
George Sutherland :
Je crois que c’est une excellente occasion de faire une transition vers les sphères économiques et sociales. Pour mettre les choses en contexte, il convient de préciser que les feux de forêt sont un phénomène naturel et qu’ils ne sont pas intrinsèquement mauvais. Il y a des espèces d’arbres qui dépendent des feux de forêt pour se reproduire, et certains écosystèmes dépendent du feu pour éliminer la vieille végétation et faire place à de nouvelles pousses. C’est bien sûr lorsque les feux de forêt touchent les humains et nos infrastructures que nous ressentons les répercussions négatives. Ray, parlons de certaines des répercussions économiques des feux de forêt.
Ray Ault :
Oui, il est donc difficile de mesurer ces répercussions, et je crois que c’est l’un des défis auxquels nous faisons face. Il est facile de mesurer les pertes assurables ou les dommages assurés. J’ai lu un texte il y a quelques semaines au sujet de l’incendie de 2016 à Fort McMurray qui a endommagé 2 400 bâtiments. La valeur des dommages est aujourd’hui évaluée à 8,9 milliards de dollars. Il est difficile de comprendre ce genre de répercussions qui n’ont rien à voir avec les répercussions sociales. Peu importe l’angle sous lequel nous étudions les feux de forêt aujourd’hui, les coûts économiques sont mesurables, mais d’autres coûts sont plus difficiles à quantifier, notamment ceux liés aux répercussions sur la santé, tant physique que mentale. Et je crois que c’est un sujet sur lequel il faudra faire plus de recherches. Les feux de forêt ont certainement des répercussions sociales dévastatrices sur les petites collectivités touchées.
George Sutherland :
Mike, quelles répercussions économiques vous viennent à l’esprit?
Mike Flannigan :
À l’heure actuelle, nous dépensons environ un milliard de dollars par année en dépenses directes pour la gestion des incendies. Et ces dépenses augmentent plus rapidement que la superficie brûlée, et continueront à augmenter, tout comme le nombre d’incendies qui se déclareront à l’avenir. Cette année, de nombreuses collectivités et plus de 100 000 personnes ont été évacuées à l’échelle du pays. Et nous pouvons estimer en dollars les dommages causés à une maison incendiée et le coût des évacuations, qui est important et qui augmente. Malheureusement, les sinistres touchent davantage les membres des Premières Nations que le reste des communautés, car bon nombre d’entre elles sont situées en milieu éloigné et nordique. La forêt boréale survit et prospère dans son régime d’incendies semi-réguliers, entraînant le remplacement et le renouvellement des peuplements. C’est un écosystème adapté et habitué au feu. Il y a des collectivités un peu partout dans cette forêt boréale, et les feux se propagent à l’occasion dans ces collectivités et ont parfois des conséquences malheureuses.
George Sutherland :
Bien entendu, les feux de forêt ont aussi des répercussions sociales. Ray, pourriez-vous nous en parler?
Ray Ault :
Oui, George. J’aimerais vous donner un exemple. En 2021, un feu hors de contrôle a traversé le petit village de Lytton, en Colombie-Britannique et l’a détruit en majeure partie. Plus de 1 000 personnes ont perdu leur maison. Ces chiffres permettent de quantifier les dommages matériels, mais le feu a sérieusement affecté la population. Les enfants n’ont nulle part où vivre. Cet événement a complètement perturbé la collectivité. Il y a deux ans ce mois-ci que cet incendie s’est produit. Beaucoup de travail a été accompli pour préparer le terrain, et deux ans plus tard, ils peuvent commencer à envisager de reconstruire les maisons. Les répercussions de l’incendie sur les gens sont donc importantes. Parce qu’il s’agit d’un phénomène relativement nouveau au Canada, je crois que nous ne sommes pas habitués à voir cela… Il y a eu Kelowna en 2003, Slave Lake et Fort McMurray, mais il s’agissait alors presque d’événements inhabituels, mais qui sont maintenant de plus en plus fréquents.
Je crois que la difficulté réside dans le fait que les gens ne s’attendent pas vraiment à ce que cela leur arrive, et lorsque c’est le cas, c’est un peu comme la COVID-19, cela perturbe complètement leur vie. Et je crois que c’est difficile au niveau mental. Je crois que l’incertitude, le fait de ne pas savoir ce qui va se passer… c’est un phénomène relativement nouveau. Les gens sont couverts par une assurance en cas de catastrophe de cette ampleur, mais bien sûr, ce n’est pas seulement une question d’argent.
George Sutherland :
Maintenant que nous connaissons les répercussions, voyons ce que nous pouvons faire pour les atténuer et s’il y a des exemples de situations où cela est fait adéquatement. Et Ray, je sais qu’il s’agit d’un objectif principal pour Intelli-feu Canada.
Ray Ault :
Je travaille avec Intelli-feu Canada. L’un de nos objectifs est de renforcer la résilience aux feux de forêt à l’échelle des collectivités. Nous commençons par aider les gens à prendre conscience des risques de feux de forêt auxquels ils sont exposés. C’est vraiment un élément clé; beaucoup de gens ne les connaissent pas. Et il n’y a pas que les feux de forêt, les feux d’herbe représentent un défi important à l’échelle du pays dans des endroits auxquels les gens ne s’y attendent pas nécessairement. L’aspect de la sensibilisation est donc très important. Nous devons ensuite fournir aux gens une feuille de route ou un cadre qu’ils peuvent suivre. Par où dois-je commencer? Que dois-je faire? Il faut aussi qu’il y ait des ressources pour les soutenir. C’est généralement une question de financement et de capacité.
Une fois que les gens ont été sensibilisés, vous pouvez commencer à évaluer le risque de feux de forêt. L’une des choses dont je vais vous parler est l’établissement de plans communautaires. Nous les appelons plans communautaires de protection contre les feux de forêt, et ils sont utilisés à différents niveaux à l’échelle du pays. Ils aident les collectivités à quantifier les risques de feux de forêt et à élaborer un plan à cet égard afin qu’elles puissent atténuer ces risques au fil du temps. Et je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que sans plan, il est très difficile d’établir la priorité des mesures à prendre et d’obtenir le soutien du public. Ces plans communautaires de protection contre les feux de forêt sont vraiment un élément clé. Ils sont parmi les mesures qui peuvent être prises.
Il y a aussi le programme de reconnaissance communautaire Intelli-feu Canada. Il s’agit d’un programme à très petite échelle qui regroupe de 20 à 50 maisons et qui permet aux résidents de travailler ensemble pour mieux se préparer aux feux de forêt. C’est donc plus petit qu’un plan communautaire de protection contre les feux de forêt. En fait, dans bien des cas, il n’engage pas du tout le gouvernement. Ce sont simplement des voisins qui travaillent ensemble. Tout d’abord, un professionnel formé procède à une évaluation et travaille avec les voisins sur leurs priorités, puis sur un plan de cinq ans qui établit comment ils vont y donner suite.
J’aimerais vous donner un exemple qui démontre l’importance de ces plans communautaires de protection contre les feux de forêt. Les Territoires du Nord-Ouest comptent 32 collectivités, dont 29 risquent d’être touchées par les feux de forêt. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a donc élaboré des plans de protection contre les feux de forêt dans 29 collectivités. Grâce à ces plans, ils ont été en mesure d’établir leurs besoins et de les quantifier. Ils se sont adressés au gouvernement fédéral et ont reçu 20 millions de dollars sur 10 ans pour mettre en œuvre ces plans. Ce sont des outils très puissants.
La Colombie-Britannique utilise un plan semblable qui s’appelle Community Wildfire Resiliency Plan. Il y a plusieurs plans dans la province qui servent à faire deux choses. C’est un plan pour le gouvernement local, mais c’est aussi une façon de mobiliser les résidents afin qu’ils puissent déterminer leurs priorités et ce qui leur tient le plus à cœur, car il y a souvent des compromis à faire. Ces plans sont donc très utiles. Les éléments de planification et de financement sont donc très utiles, mais lorsqu’un incendie se déclare, vous disposez aussi d’un plan de contrôle. Vous savez si vous utiliserez les bornes-fontaines, d’où l’eau proviendra, où les équipes iront, où se trouvent vos infrastructures essentielles, quelles sont les choses que vous devez protéger d’abord et avant tout.
George Sutherland :
Il semble donc que le gouvernement ait un rôle important à jouer tout comme les collectivités, mais qu’en est-il des propriétaires de maison?
Ray Ault :
Intelli-feu Canada fournit des ressources que les résidents peuvent utiliser pour atténuer les risques de feux de forêt. Je crois qu’en ce qui a trait à l’une des choses dont j’ai parlé plus tôt, la sensibilisation aux feux de forêt, la plupart des gens ne se rendent pas compte que ce n’est pas un mur de flammes qui menace leur maison, mais un tas de petites branches ou de braises qui brûlent, et certaines d’entre elles mesurent moins de trois centimètres. Ces braises peuvent brûler devant le feu principal, se répandre jusqu’à deux kilomètres plus loin et atterrir dans votre haie de cèdres ou dans le paillis de copeaux d’écorce qui se trouve autour de votre maison. Et puisque le temps est sec et que les conditions météorologiques sont propices à un incendie, ces braises se posent sur une surface inflammable et créent une flamme. Cette flamme se propage ensuite sur quelque chose d’autre se trouvant à proximité. C’est ainsi que les maisons prennent feu.
Nous travaillons donc avec les résidents pour déterminer quelles matières inflammables se trouvent près de leur maison, dans ce que nous appelons la zone non combustible, qui correspond à un périmètre d’un mètre et demi autour de la résidence. Donc, si vous pouvez réduire au minimum le potentiel d’allumage en retirant les matières inflammables près de votre maison, les chances qu’elle soit épargnée par les flammes sont beaucoup plus élevées. Je crois que la plupart des maisons au Canada ont un toit en asphalte de catégorie A ou en métal. Elles sont donc toutes résistantes au feu et les braises peuvent se poser sur leur toit sans qu’il s’enflamme. Ce qu’il faut craindre, ce sont vraiment les braises qui tombent près de la maison et font en sorte que quelque chose de petit s’enflamme, et que les flammes prennent de l’ampleur et atteignent la maison. Nos programmes visent donc à aider les résidents à déterminer ce qu’ils peuvent faire pour mieux préparer leur maison aux feux de forêt.
George Sutherland :
Cela m’amène à vous poser une question évidente. Où les gens peuvent-ils trouver des ressources supplémentaires?
Ray Ault :
Il existe quelques bonnes ressources. Intelli-feu Canada ou intellifeucanada.ca, FireSmart Alberta et FireSmart BC. Il s’agit des divisions provinciales d’Intelli-feu. Si vous vivez en Colombie-Britannique, en Alberta ou en Nouvelle-Écosse, votre province dispose de programmes Intelli-feu ciblant les résidents et contenant des renseignements locaux utiles.
George Sutherland :
Mike, quelles ressources conseilleriez-vous aux personnes qui veulent rester au fait des risques de feux de forêt à proximité de chez elles?
Mike Flannigan :
Il existe un certain nombre de sites Web qui regroupent des ressources supplémentaires. Cela dépend du type de renseignements que vous cherchez. Le site du Centre interservices des feux de forêt du Canada présente des renseignements à jour sur le nombre d’incendies, la superficie brûlée, les mobilisations et la situation de l’année en cours par rapport aux précédentes. C’est un excellent site. Le Service canadien des forêts dispose d’un système d’information qui comprend les conditions météorologiques actuelles propices aux incendies à l’échelle du pays et des prévisions pour les prochaines semaines.
George Sutherland :
Nous inclurons certainement ces ressources dans les notes de notre épisode. Ray et Mike, merci beaucoup de vous être joints à moi pour discuter des tendances en matière d’activités liées aux feux de forêt, de la façon dont elles interagissent avec notre économie et de ce que nous pouvons faire pour en atténuer les répercussions. Restez à l’affût d’autres épisodes de Sustainability Leaders, dans lesquels nous accueillerons des experts de premier plan et continuerons à explorer les répercussions des changements climatiques sur nos systèmes sociaux, financiers et naturels.
Michael Torrance :
Merci d’avoir écouté cet épisode de Sustainability Leaders. Ce balado est présenté par BMO Groupe financier. Pour accéder à toutes les ressources dont nous avons discuté pendant l’épisode d’aujourd’hui et voir nos autres balados, consultez le site leadersetdurabilite.bmo.com. Vous pouvez écouter notre balado et vous y abonner gratuitement sur Apple Podcasts ou votre fournisseur de balados préféré, et nous vous serons très reconnaissants de nous faire part de votre avis et de tout commentaire. Notre balado et nos ressources sont produits avec le soutien de l’équipe Marketing de BMO et de Puddle Creative. Je m’appelle Michael Torrance et je vous dis à la prochaine. Bonne semaine.
Intervenant 3 :
Les opinions exprimées dans ce balado sont celles des participants, et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales. Le présent épisode ne se veut pas une analyse complète de l’ensemble des faits importants relatifs à une entreprise, un secteur, une stratégie ou un titre donné. Cette présentation peut contenir des déclarations. Les investisseurs sont invités à ne pas se fier indûment à ces déclarations, car les résultats réels peuvent varier. Cette présentation est fournie à titre informatif seulement. Elle ne constitue pas de conseils juridiques, fiscaux ou de placement et ne vise pas à appuyer un produit ou un service de placement donné. Chaque investisseur devrait consulter un conseiller en placement, un fiscaliste ou un conseiller juridique au sujet de sa situation personnelle. Le rendement passé n’est pas indicatif des rendements futurs.
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