Trois éléments clés pour mettre en œuvre la transition énergétique : partenariats, permis et financement
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Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, a décrit la loi américaine sur la réduction de l’inflation, la Inflation Reduction Act (IRA) comme « la mesure climatique la plus importante depuis l’Accord de Paris » (traduction libre).1 L’IRA et d’autres lois américaines prévoient des subventions, des prêts, des garanties de prêt et des incitatifs fiscaux pour stimuler les investissements dans les technologies qui contribueront à décarboniser l’économie américaine. D’autres pays, dont le Canada, doivent assurer une surveillance et proposer des incitatifs à l’investissement en réponse à l’IRA pour soutenir l’investissement dans la transition énergétique au niveau national.
Comme l’indique le Clean Investment Monitor, aux États-Unis, 213 milliards de dollars (296 milliards de dollars canadiens) ont été investis dans la production et le déploiement d’énergies propres, de véhicules propres, de technologies d’électrification des bâtiments et de gestion du carbone au cours de la période de 12 mois se terminant en juin 20232. Investir à si grande échelle dans ces secteurs et dans d’autres secteurs de la transition énergétique soulève des questions et des défis importants.
Le deuxième sommet annuel Transition Think de BMO a réuni des acteurs clés au sein des sociétés, des investisseurs et des organismes de réglementation pour discuter des questions liées à la transition énergétique et, surtout, des solutions. Le sommet s’est concentré sur la décarbonisation des secteurs de l’agriculture, des minéraux essentiels, des petits réacteurs modulaires et de la politique de transition énergétique. Trois thèmes principaux sont ressortis du sommet : les avantages des partenariats, les défis liés à l’octroi de permis et la nécessité de trouver des solutions de financement créatives pour mettre en œuvre la transition énergétique.
Des partenariats pour réduire les risques liés aux projets de transition énergétique
Dans de nombreux secteurs de l’économie, les besoins en capitaux et les risques associés à la réduction des émissions de carbone d’une entreprise sont trop onéreux pour être pris en charge par une entreprise individuelle. La mise en place de projets et d’infrastructures de réduction des émissions, en particulier de technologies nouvelles ou nouvellement combinées, s’accompagne de risques accrus sur le plan des coûts de construction, de la performance opérationnelle et du changement de politique énergétique. Souvent, un partenariat peut réduire ceux-ci grâce au partage des risques et aux possibilités de transfert de connaissances.
Des partenariats en matière de capital et d’atténuation des risques peuvent être établis avec les clients (contrats à long terme de partage des coûts d’investissement et d’exploitation, souvent à prime par rapport au prix du marché), les investisseurs (structures de copropriété), le gouvernement (crédits d’impôt à l’investissement et à la production) et d’autres entreprises ayant des intérêts communs dans la réduction des émissions (propriété et utilisation conjointes d’installations de décarbonisation).
Des processus d’octroi de permis plus efficaces pour accélérer la transition énergétique
Dans certaines circonstances, la décarbonisation de l’économie comprend le développement de nouveaux projets d’infrastructure ou de ressources à grande échelle qui peuvent avoir un impact sur l’environnement. Dans ces cas, les processus d’octroi de permis (fédéraux, des États ou locaux) longs et complexes, entravent le développement de projets ou d’infrastructures nécessaires à la transition et à la sécurité énergétiques.
Aux États-Unis, par exemple, il faut parfois plus de dix ans pour obtenir les permis requis pour l’exploitation d’une nouvelle mine, même pour des minerais essentiels à la fabrication des équipements nécessaires à l’électrification de l’économie. Comme ce n’est que lorsqu’une mine est exploitée que le promoteur génère un rendement du capital investi, les coûts peuvent être un facteur dissuasif pour le développement minier.
Pour mettre en place les projets nécessaires à la transition et à la sécurité énergétiques, il sera essentiel de trouver des moyens de rendre les processus d’octroi de permis plus efficaces tout en maintenant, voire en renforçant, les garanties pour l’environnement, les communautés et les groupes autochtones.
Le financement joue un rôle essentiel dans le soutien à la transition énergétique
La décarbonisation de l’économie nécessite la mise en place d’infrastructures de transition énergétique et le développement de projets de ressources à grande échelle, ce qui entraîne un besoin de financement tout aussi important. Les capitaux nécessaires au financement de ces projets doivent provenir de sources privées et publiques, lorsque les politiques et les mesures incitatives gouvernementales permettent de mobiliser des capitaux privés.
Le mandat du Fonds de croissance du Canada, par exemple, est de « ... bâtir un portefeuille qui catalysera d’importants investissements du secteur privé dans des entreprises et des projets canadiens pour aider à transformer et à faire croître l’économie canadienne rapidement et à grande échelle sur la voie de la carboneutralité3. »
Finalement, les projets et les entreprises de transition énergétique doivent générer un rendement du capital investi pour être durables. Les fournisseurs de capitaux peuvent jouer un rôle important à cet égard en apportant des capitaux à moindre coût aux projets de transition énergétique. Ils devront trouver des moyens de gérer les risques associés au financement de technologies et d’industries de transition énergétique nouvelles et immatures, et de créer de nouveaux instruments financiers innovants conçus pour soutenir les projets de transition énergétique.
Pour sa part, BMO s’est engagée à mobiliser 255 milliards de dollars américains (300 milliards de dollars canadiens) de capitaux au moyen de prêts verts, socialement responsables et durables, de prises fermes, de services consultatifs et d’investissements.
Le moins qu’on puisse dire est que faire avancer la transition énergétique est complexe. L’industrie, les fournisseurs de capitaux et les décideurs politiques doivent faire face à cette complexité en adoptant des approches coopératives, multidimensionnelles et stratégiques. Nous pouvons nous appuyer sur des bases politiques nord-américaines solides pour créer une transition énergétique durable dans l’ensemble de l’économie. Comme nous l’avons entendu lors de notre sommet Transition Think, la voie à suivre devrait inclure des partenariats stratégiquement établis, des processus d’octroi de permis plus efficaces et des solutions de financement créatives.
1 Justin Worland, The Inflation Reduction Act Has Already Changed the World | TIME, August 2023.
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Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, a décrit la loi américaine sur la réduction de l’inflation, la Inflation Reduction Act (IRA) comme « la mesure climatique la plus importante depuis l’Accord de Paris » (traduction libre).1 L’IRA et d’autres lois américaines prévoient des subventions, des prêts, des garanties de prêt et des incitatifs fiscaux pour stimuler les investissements dans les technologies qui contribueront à décarboniser l’économie américaine. D’autres pays, dont le Canada, doivent assurer une surveillance et proposer des incitatifs à l’investissement en réponse à l’IRA pour soutenir l’investissement dans la transition énergétique au niveau national.
Comme l’indique le Clean Investment Monitor, aux États-Unis, 213 milliards de dollars (296 milliards de dollars canadiens) ont été investis dans la production et le déploiement d’énergies propres, de véhicules propres, de technologies d’électrification des bâtiments et de gestion du carbone au cours de la période de 12 mois se terminant en juin 20232. Investir à si grande échelle dans ces secteurs et dans d’autres secteurs de la transition énergétique soulève des questions et des défis importants.
Le deuxième sommet annuel Transition Think de BMO a réuni des acteurs clés au sein des sociétés, des investisseurs et des organismes de réglementation pour discuter des questions liées à la transition énergétique et, surtout, des solutions. Le sommet s’est concentré sur la décarbonisation des secteurs de l’agriculture, des minéraux essentiels, des petits réacteurs modulaires et de la politique de transition énergétique. Trois thèmes principaux sont ressortis du sommet : les avantages des partenariats, les défis liés à l’octroi de permis et la nécessité de trouver des solutions de financement créatives pour mettre en œuvre la transition énergétique.
Des partenariats pour réduire les risques liés aux projets de transition énergétique
Dans de nombreux secteurs de l’économie, les besoins en capitaux et les risques associés à la réduction des émissions de carbone d’une entreprise sont trop onéreux pour être pris en charge par une entreprise individuelle. La mise en place de projets et d’infrastructures de réduction des émissions, en particulier de technologies nouvelles ou nouvellement combinées, s’accompagne de risques accrus sur le plan des coûts de construction, de la performance opérationnelle et du changement de politique énergétique. Souvent, un partenariat peut réduire ceux-ci grâce au partage des risques et aux possibilités de transfert de connaissances.
Des partenariats en matière de capital et d’atténuation des risques peuvent être établis avec les clients (contrats à long terme de partage des coûts d’investissement et d’exploitation, souvent à prime par rapport au prix du marché), les investisseurs (structures de copropriété), le gouvernement (crédits d’impôt à l’investissement et à la production) et d’autres entreprises ayant des intérêts communs dans la réduction des émissions (propriété et utilisation conjointes d’installations de décarbonisation).
Des processus d’octroi de permis plus efficaces pour accélérer la transition énergétique
Dans certaines circonstances, la décarbonisation de l’économie comprend le développement de nouveaux projets d’infrastructure ou de ressources à grande échelle qui peuvent avoir un impact sur l’environnement. Dans ces cas, les processus d’octroi de permis (fédéraux, des États ou locaux) longs et complexes, entravent le développement de projets ou d’infrastructures nécessaires à la transition et à la sécurité énergétiques.
Aux États-Unis, par exemple, il faut parfois plus de dix ans pour obtenir les permis requis pour l’exploitation d’une nouvelle mine, même pour des minerais essentiels à la fabrication des équipements nécessaires à l’électrification de l’économie. Comme ce n’est que lorsqu’une mine est exploitée que le promoteur génère un rendement du capital investi, les coûts peuvent être un facteur dissuasif pour le développement minier.
Pour mettre en place les projets nécessaires à la transition et à la sécurité énergétiques, il sera essentiel de trouver des moyens de rendre les processus d’octroi de permis plus efficaces tout en maintenant, voire en renforçant, les garanties pour l’environnement, les communautés et les groupes autochtones.
Le financement joue un rôle essentiel dans le soutien à la transition énergétique
La décarbonisation de l’économie nécessite la mise en place d’infrastructures de transition énergétique et le développement de projets de ressources à grande échelle, ce qui entraîne un besoin de financement tout aussi important. Les capitaux nécessaires au financement de ces projets doivent provenir de sources privées et publiques, lorsque les politiques et les mesures incitatives gouvernementales permettent de mobiliser des capitaux privés.
Le mandat du Fonds de croissance du Canada, par exemple, est de « ... bâtir un portefeuille qui catalysera d’importants investissements du secteur privé dans des entreprises et des projets canadiens pour aider à transformer et à faire croître l’économie canadienne rapidement et à grande échelle sur la voie de la carboneutralité3. »
Finalement, les projets et les entreprises de transition énergétique doivent générer un rendement du capital investi pour être durables. Les fournisseurs de capitaux peuvent jouer un rôle important à cet égard en apportant des capitaux à moindre coût aux projets de transition énergétique. Ils devront trouver des moyens de gérer les risques associés au financement de technologies et d’industries de transition énergétique nouvelles et immatures, et de créer de nouveaux instruments financiers innovants conçus pour soutenir les projets de transition énergétique.
Pour sa part, BMO s’est engagée à mobiliser 255 milliards de dollars américains (300 milliards de dollars canadiens) de capitaux au moyen de prêts verts, socialement responsables et durables, de prises fermes, de services consultatifs et d’investissements.
Le moins qu’on puisse dire est que faire avancer la transition énergétique est complexe. L’industrie, les fournisseurs de capitaux et les décideurs politiques doivent faire face à cette complexité en adoptant des approches coopératives, multidimensionnelles et stratégiques. Nous pouvons nous appuyer sur des bases politiques nord-américaines solides pour créer une transition énergétique durable dans l’ensemble de l’économie. Comme nous l’avons entendu lors de notre sommet Transition Think, la voie à suivre devrait inclure des partenariats stratégiquement établis, des processus d’octroi de permis plus efficaces et des solutions de financement créatives.
1 Justin Worland, The Inflation Reduction Act Has Already Changed the World | TIME, August 2023.
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