Au cours des dernières décennies, le partenariat entre les États-Unis et le Canada a généré d’importants investissements en capital, de la croissance économique et des emplois pour les deux pays. La nature intégrée de ces deux économies a fait de l’Amérique du Nord l’une des régions les plus prospères de la planète. Ces jours-ci, les relations entre les deux nations sont en pleine évolution.  

  

Comme Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier, l’a dit dans son allocution pour donner le coup d’envoi au troisième Sommet Canada–États-Unis annuel organisé par BMO et le groupe Eurasia, les discussions commerciales entre les pays, si elles sont parfois difficiles, constituent également une occasion de renforcer la relation entre ces derniers. « Bien qu’il soit difficile de prédire comment se termineront ces négociations, nous savons qu’elles détermineront l’avenir du libre-échange nord-américain », a-t-il dit.  

  

Dans la foulée de la récente rencontre du premier ministre canadien Mark Carney avec le président américain Donald Trump au Bureau ovale, le Sommet Canada–États-Unis a réuni certains des meilleurs experts dans leur domaine pour discuter de la relation entre les deux pays. 

  

L’un des points clés soulevés par Ian Bremmer, président et fondateur du groupe Eurasia et de GZERO Media et coanimateur du Sommet, est que le ton des conversations entre les États-Unis et le Canada a changé. Il a indiqué qu’il y a désormais un plus grand respect pour la souveraineté canadienne aux États-Unis, ce qui témoigne de progrès significatifs. Il a également ajouté que le nouveau gouvernement du Canada a modifié son approche, ce qui est également positif. 

  

État des relations entre les États-Unis et le Canada


Ali Velshi, correspondant économique et d’affaires principal pour NBC News, a animé une discussion avec M. Bremmer et a souligné que des pays partout dans le monde, y compris le Canada, commencent à diversifier leurs échanges en réponse aux tarifs douaniers américains. Il a demandé à M. Bremmer si ce changement de cap pourrait avoir une incidence négative sur l’influence économique des États-Unis.  

  

M. Bremmer a rejeté cette notion, en particulier en ce qui concerne le Canada et les États-Unis.  

  

Par ailleurs, dans son allocution, M. White a souligné que l’importance de la relation entre les États-Unis et le Canada était claire. Le Canada est le plus important marché pour les exportations américaines, qui se sont élevées à 350 milliards de dollars l’an dernier, tandis que le commerce de marchandises entre les États-Unis et le Canada est plus important que celui entre les États-Unis et la Chine et le Royaume-Uni combinés. 

  

M. White a souligné l’urgence de trouver une solution qui profite aux deux nations. « Les chiffres sont clairs pour les huit premiers mois de cette année, a-t-il dit. Les échanges bilatéraux entre le Canada et les États-Unis ont diminué de 15 milliards de dollars par rapport à la même période en 2024. » 

  

La santé de l’économie américaine


En ce qui concerne l’impact éventuel de cette évolution des tendances commerciales, M. Bremmer dit s’attendre à ce que les États-Unis continuent de profiter de leur position de force. « L’économie américaine continuera probablement d’attirer les meilleurs talents du monde, a-t-il souligné, ajoutant au passage que la Chine est le seul concurrent dans la course. 

  

Si vous voulez investir dans la prochaine grande opportunité, a-t-il ajouté, dites-vous que ce sera soit aux États-Unis, soit en Chine. »  

  

Le moment d’agir


Alors que les États-Unis et le Canada cherchent la voie à suivre en matière de commerce, M. White a dit espérer que les efforts renouvelés de la classe politique et des milieux d’affaires canadiens pour améliorer la compétitivité, y compris la réduction des barrières commerciales interprovinciales, ne seront pas abandonnés.  

  

« Nous ne pouvons pas laisser ce ballon se dégonfler », a-t-il déclaré au sujet de la nécessité pour le Canada d’innover et d’améliorer sa propre économie. On parle entre autres du renforcement des infrastructures, de la réduction du fardeau réglementaire, ainsi que d’ajustements fiscaux – cela comprend notamment de prioriser l’amortissement annuel des projets d’immobilisations pour mieux rivaliser avec les États-Unis.  

  

« Ce sont des objectifs rafraîchissants, mais il est temps d’agir, a-t-il dit. Les 10 prochaines années ne ressembleront pas aux 10 dernières. »