L’appétit croissant pour l’investissement dans un but précis dans les valeurs à revenu fixe par Magali Gable
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Alors que le monde s’efforce de sortir de la crise sanitaire, les investisseurs mettent de plus en plus l’accent sur la durabilité, en particulier ceux de la génération Y, qui votent avec leur portefeuille pour une reprise équitable et la transition viable vers un monde à faibles émissions de carbone, puis carboneutre, d’ici 2050.
Les revendications sociales, l’appétit des investisseurs et l’innovation du marché ont fait gonfler le montant qui est investi dans les obligations durables à plus de 1,8 billion de dollars US, selon les données recueillies par Bloomberg. Les valeurs à revenu fixe ESG se négocient aujourd’hui sur le marché public. À mesure que ce chiffre augmente, cela créera plus de défis pour les émetteurs qui devront offrir plus de clarté et de transparence, en plus de fournir des données d’analyses démontrant les incidences positives de ces investissements dans un marché de plus en plus complexe.
Dans le cadre du Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base, organisé par BMO Marchés Financiers, nous avons animé un panel sur la durabilité composé de femmes leaders qui œuvrent dans le secteur des investissements ESG afin de discuter de durabilité, notamment de leur approche de placement dans les obligations durables, et plus particulièrement dans les obligations durables des marchés émergents, de l’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions de placement, et des besoins de transparence quant à l’incidence de ces placements, et les défis que cela peut poser.
Composition du panel :
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Anne-Marie Gagnon, directrice, Intégration ESG, Marchés publics, BCI
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Christine Dacre, directrice des finances, Translink
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Heike Reichelt, chef, Relations avec les investisseurs et Finances durables, La Banque mondiale
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Lily Shum, conseillère en obligations sécurisées pour la S.C.H.L.
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Vera Torkot, directrice des placements principale pour la Ville d’Ottawa
Ce qui suit est un résumé des discussions.
British Columbia Investment Management Corp.
Lorsqu’Anne-Marie Gagnon s’est jointe à la British Columbia Investment Management Corporation (BCI) il y a environ sept ans, l’équipe d’investissement responsable ESG du gestionnaire d’actifs n’investissait que dans des actions émises par des sociétés ouvertes. L’organisation a commencé à couvrir tant les actions de sociétés ouvertes que dans les catégories d’actif à revenu fixe, il y a environ trois ans, et Anne-Marie Gagnon a été mandatée d’élaborer une stratégie d’investissement ESG dans les valeurs à revenu fixe. Aujourd’hui, la majeure partie de ses responsabilités est axée sur les risques et occasions liés au climat. BCI gère activement en interne plus de 40 milliards de dollars d’obligations. Ce qui suit est un résumé des commentaires d’Anne-Marie Gagnon :
Commentaires concernant les objectifs liés au climat
Au mois de février de cette année, BCI a fait des annonces concernant les objectifs liés au climat relativement aux investissements dans les marchés publics. La première annonce était au sujet d’une réduction de 30 % de l’empreinte du portefeuille d’actions de sociétés ouvertes (GHG) d’ici 2025, et la deuxième annonce, plus pertinente pour la discussion d’aujourd’hui, est la participation anticipée dans le marché primaire, à hauteur de 5 milliards de dollars, dans des obligations durables, d’ici 2025 (avec une participation à hauteur de 1,4 milliard de dollars à compter de mars 2021, dans des obligations libellées en dollars canadiens et américains).
Commentaires concernant l’influence de l’étiquetage des obligations émises
Selon BCI, toute obligation étiquetée dans laquelle nous investissons serait détenue dans nos mandats conventionnels, et non dans un fonds spécialisé autonome. Ce genre d’obligation est traitée comme tout autre instrument de placement des points de vue de la qualité du crédit et du prix, mais avec, bien entendu, un processus d’examen des facteurs ESG plus approfondi, non seulement du profil ESG de l’émetteur, mais aussi de l’émission et du cadre en soi. Du point de vue des investisseurs, ces instruments sont intéressants, car ils offrent l’occasion de soutenir des causes environnementales et sociales, pourvu que la qualité du crédit et le prix soient satisfaisants. Madame Gagnon a précisé toutefois que les obligations étiquetées n’éliminent pas le besoin de vérifier les valorisations et les prix, et que les gestionnaires de portefeuille continuent de suivre une approche de sélection rigoureuse, surtout dans un contexte de bas taux d’intérêt. En effet, il est plus important que jamais de suivre une approche rigoureuse, afin de générer des rendements pour les clients. Sur une base régulière, BCI décide de ne pas investir dans des obligations en raison du prix. Néanmoins, toutes les obligations étiquetées durables sont analysées, et celles qui offrent une occasion de comparer avec les meilleures pratiques, en ce qui concerne les cadres, la communication d’informations spécifiques à une émission, ainsi que la qualification ESG globale des émetteurs.
Concernant l’appétit des investisseurs pour les obligations liées à des thèmes et à la durabilité
Afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, les obligations vertes seront insuffisantes pour décarboniser l’économie. BCI accueille donc très bien ces nouveaux instruments ou obligations de transition, vertes, climatiques ou liées à la durabilité. Pour une société émettrice, l’émission de tels instruments devrait s’effectuer une fois qu’elle a mis en place sa stratégie de durabilité, démontré qu’elle fait preuve de transparence et fixé des objectifs à l’intérieur d’un cadre de gouvernance et d’une structure crédible.
L’avantage de ces nouveaux instruments est qu’ils sont émis par des sociétés qui s’engagent à atteindre des objectifs précis. Selon madame Gagnon, ces instruments nécessiteront un engagement sérieux entre les sociétés et les investisseurs, et responsabiliseront davantage les hauts dirigeants.
La perspective de Translink
Translink est responsable de la planification, du financement et de la gestion du système de transport public de Vancouver, ainsi que des routes et ponts régionaux. La zone de desserte s’étend sur plus de 1 800 kilomètres carrés. Christine Dacre, directrice des finances, s’est entretenue avec les autres membres du panel au sujet des objectifs de flotte à faibles émissions de carbone et d’émission d’obligations liées aux facteurs ESG dans le but de financer le système de transport public. Ce qui suit est un résumé de ses propos :
Commentaires sur la durabilité
Étant donné que Translink est une société du secteur du transport public, presque toutes ses activités sont admissibles à l’émission d’obligations vertes. En 2018, Translink a émis sa première obligation verte et recueilli 400 millions de dollars. Cette émission a été suivie de l’émission d’une deuxième obligation en 2019. La société a depuis mis sur pied plusieurs projets liés à la durabilité, notamment la réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et l’utilisation à 100 % d’énergie renouvelable dans toutes les activités d’ici 2050. Concernant le premier projet, Translink a élaboré une stratégie de flotte à faibles émissions de carbone qui vise à remplacer les autobus diesel et hybrides par des autobus fonctionnant avec une batterie électrique. Concernant le second projet, Translink a effectué une étude de ses activités et est en train de préparer une feuille de route pour l’utilisation à 100 % d’énergie renouvelable dans ses activités admissibles.
Commentaire concernant l’admissibilité à l’émission d’obligations vertes
Le processus est vraiment simple. En général, Translink émet des obligations vertes chaque fois qu’elle le peut. Elle examine son programme d’immobilisations, c’est-à-dire tous les projets, et identifie ceux qui sont admissibles à l’émission d’obligations vertes. Pour ce faire, Translink s’assure qu’elle sera en mesure de produire un rapport d’impact à l’intention des investisseurs démontrant les avantages de ces projets verts. Mais, il y a des projets qui ne sont pas admissibles à l’émission d’obligations vertes, par exemple, les projets liés au réseau routier et aux ponts.
La perspective de La Banque mondiale
La Banque mondiale, un organisme de développement international, lève des fonds sur le marché des capitaux afin de financer des projets dans les pays membres et les pays en voie de développement dans le but d’atteindre le double objectif d’éradiquer la pauvreté et d’accroître la prospérité commune. Depuis qu’elle s’est jointe à l’organisation il y a 20 ans, Heike Reichelt a développé son approche de communication du développement durable aux investisseurs, en ce qui a trait aux stratégies d’investissement liées à l’environnement, au sexe et aux questions sociales, et à la manière dont les investisseurs peuvent contribuer aux projets de La Banque mondiale grâce à leurs investissements. Le rapport d’impact de La Banque mondiale, qui est publié à l’intention des investisseurs, fait état des résultats des projets par rapport aux objectifs de développement durable et à l’impact que ces projets ont sur les questions ESG. Ce qui suit est un résumé des commentaires de Heike Reichelt :
Commentaires sur les obligations vertes
Il y a un peu plus de 10 ans, un groupe d’investisseurs avait approché La Banque mondiale à la recherche d’un produit obligataire qui est précisément dédié au financement de projets liés au climat. La Banque mondiale émit alors sa première obligation verte. Cela a vraiment catalysé l’évolution que nous observons dans les marchés et l’intérêt croissant pour les investissements dans un but précis. Nous avons adapté notre approche afin qu’elle englobe tout ce que nous faisons, et nous utilisons le terme « obligations développement durable » qui montre que tous les projets que La Banque mondiale soutient promeuvent le développement durable.
Commentaire sur la pandémie
La pandémie a vraiment mis au grand jour toutes les inégalités dans le monde. Plus de 120 millions de personnes sont retombées sous le seuil de pauvreté après des décennies de gains. Les femmes sont aussi très touchées par les effets de la pandémie, surtout dans les pays en voie de développement, ce qui préoccupe La Banque mondiale. C’est la raison pour laquelle elle se concentre sur un concept de développement vert, résilient et inclusif. L’aspect « inclusif » du développement est particulièrement important.
Commentaires sur l’utilisation de produit
Les obligations développement durable qu’émet La Banque mondiale soutiennent le bilan en entier. Le mandat de La Banque mondiale est axé sur un double objectif social, tandis que l’environnement est un facteur déterminant dans l’atteinte des objectifs. Mais, étant donné que La Banque mondiale avait déjà créé des obligations « vertes » pour une partie de son programme d’immobilisations, et que plusieurs projets admissibles à l’émission d’obligations vertes ont aussi des objectifs sociaux, elle a choisi l’étiquette « obligations développement durable » pour faire référence à toutes les obligations comprises dans son bilan. Nous l’avons utilisée pour la première fois en 2015, afin de montrer que nos projets soutiennent tant des causes sociales que vertes. Nous avons utilisé l’étiquette « Objectifs de développement durable » comme cadre pour produire notre rapport d’impact. Il est important d’avoir une vision globale, tout en analysant les données et les projets individuels, ainsi que les activités de l’émetteur dans leur ensemble, afin de ne pas perdre de vue les objectifs globaux du programme d’immobilisations. Il est très difficile de classer un projet sous les étiquettes « verte » ou « sociale », étant donné qu’elles sont toutes interconnectées. Par exemple, la construction d’une école qui comporte des panneaux solaires sera comprise dans le portefeuille d’obligations vertes, bien que ce projet comprenne également un projet de développement social : l’éducation.
Commentaire sur le rapport d’impact et les listes de vérification des investisseurs
La Banque mondiale a appris que les investisseurs ont des cadres et des modèles très stricts et ont besoin d’harmoniser les données. Ils ont des listes de vérification et des exigences auxquelles doivent répondre les obligations pour déterminer si elles sont vertes ou sociales, ou les deux. Les investisseurs déterminent ensuite si ces obligations sont durables ou ESG. Pour les investisseurs, il est important de pouvoir rechercher les obligations selon certains descriptifs. C’est la raison pour laquelle le cadre de développement durable a été conçu, afin d’inclure des mots clés que les fournisseurs de données utiliseront dans leurs recherches. En tant qu’émettrice, il est important que La Banque mondiale connaisse leur méthode de recherche et s’assure que les documents montrent bien que les projets répondent aux critères.
Perspective de la S.C.H.L.
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (S.C.H.L.) ne vise qu’un seul but, celui de rendre le logement abordable au Canada. Les programmes de titrisation garantie de l’organisation incluent les obligations hypothécaires du Canada et les titres hypothécaires garantis en vertu de la LNH. Lily Shum, conseillère en obligations sécurisées pour la S.C.H.L., s’est entretenue avec les autres membres du panel au sujet de la manière dont la S.C.H.L. promeut l’adaptation aux changements climatiques au Canada. Ce qui suit est un résumé de ses propos :
L’année dernière, la S.C.H.L. a nommé son chef du changement climatique et recherche des façons de réduire l’impact des changements climatiques et d’adapter le système de logement social aux changements climatiques. Le logement joue un rôle très important dans notre capacité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique liée au chauffage et à la climatisation étant en grande partie responsable. Les principaux matériaux de construction utilisés dans la construction de logements peuvent aussi émettre beaucoup de carbone. Depuis plusieurs années, la S.C.H.L. offre un produit d’assurance habitation verte qui octroie un rabais de prime aux propriétaires de maison dont la consommation énergétique est conforme à un certain standard. Lors du dépôt du budget fédéral, il a été annoncé que la S.C.H.L. aidera les propriétaires de maison à compléter des rénovations en leur octroyant des prêts sans intérêt.
Commentaires sur les obligations ESG adossées à des créances hypothécaires émises au Canada
Bien qu’à ce jour, nous n’avons pas vu d’obligations ESG adossées à des créances hypothécaires émises au Canada, il est important de souligner que les défis et les étapes à surmonter pour offrir ce produit sur le marché ne sont pas uniques au Canada. À l’échelle mondiale, les obligations ESG adossées à des créances hypothécaires ne représentent qu’une portion de l’ensemble du marché des obligations ESG. Afin de développer ce marché, trois conditions doivent être remplies.
Premièrement, des définitions claires de ce en quoi consistent les actifs verts et les actifs sociaux doivent être formulées, et ces actifs doivent ensuite être titrisés. La définition s’appliquerait idéalement à un vaste éventail d’instruments adossés à des créances hypothécaires afin d’aider l’émetteur à justifier certains frais initiaux afférents à la mise en place de ce programme.
Deuxièmement, une approche normalisée de collecte de données doit être mise en place, surtout si des intermédiaires de prêts hypothécaires sont impliqués. Les émetteurs doivent apporter des changements à leur système, afin d’étiqueter les créances hypothécaires vertes, par exemple, et aussi aux fins de production du rapport d’impact.
Troisièmement, il doit y avoir une garantie hypothécaire suffisante pour soutenir les émissions ESG. Au Canada, cependant, l’émission dépend surtout de l’identification de maisons vertes. Par exemple, au Royaume-Uni, les certificats de rendement énergétique sont obligatoires lorsqu’une propriété est vendue ou louée. Cela permet aux décideurs politiques de créer des règlements qui peuvent aider à classer la propriété à un niveau plus élevé de rendement énergétique.
Perspective de la Ville d’Ottawa
Vera Torkot, directrice des placements principale pour la Ville d’Ottawa, a parlé au panel au sujet de l’augmentation des émissions municipales et des inondations dévastatrices et puissantes tornades qui ont contraint la municipalité d’intervenir. Ce qui suit est les propos de Vera Torkot recueillis :
Commentaires sur la durabilité : deux inondations et une tornade
La conservation et l’efficacité énergétique sont incluses dans les priorités du Conseil depuis plusieurs années, lequel a fixé des objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Entre-temps, Ottawa a été touchée par deux inondations et une tornade. La municipalité a donc fait l’expérience des effets dévastateurs de tels événements sur l’économie et sur la communauté. Le Conseil municipal a donc déclaré l’état d’urgence climatique. Puis, en 2020, il a adopté un plan directeur lié aux changements climatiques visant à transformer Ottawa en une ville résiliente, propre et renouvelable, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à atteindre d’autres cibles. Cette stratégie comprend environ 20 projets qui mettent l’accent sur les meilleures façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre. La majeure partie de ces projets concerne les secteurs des transports et du bâtiment.
Commentaires sur le transport public et les biens immobiliers
En ce qui concerne les transports, les projets mettent l’accent sur la modification des infrastructures afin de s’adapter aux véhicules électriques, privés et publics, notamment en installant des infrastructures de recharge, la promotion de l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre relativement aux véhicules commerciaux à Ottawa, et la conversion du parc automobile de la ville grâce à l’acquisition de véhicules hybrides et électriques, et le remplacement des autobus diesel par des autobus électriques. Le but est de réduire la dépendance sur les véhicules privés en construisant un système de transport moderne, lequel inclut le TLR, actuellement en construction. Pour réduire les émissions produites par le secteur du bâtiment, le plan mettra l’accent sur les rénovations de propriétés résidentielles, commerciales et municipales afin de réduire la demande de chauffage. Les rénovations dans le secteur privé seront encouragées grâce aux taxes d’améliorations locales et aux incitatifs fiscaux. Le critère de durabilité et une norme de développement élevée en matière de rendement énergétique faciliteront la transition vers le développement ne produisant aucune émission nette d’ici 2030 (devance toutes les autres cibles). Enfin, le cadre d’obligations vertes créé en 2017 a été achevé, puis approuvé par Sustainalytics. Les premières émissions d’obligations vertes ont été émises peu après.
L’augmentation des émissions d’obligations municipales et le défi d’investir dans des obligations vertes et sociales de manière équilibrée
Tout ce que fait la Ville d’Ottawa au niveau municipal est soit vert ou social. Les émetteurs municipaux ont un avantage naturel dans l’émission d’obligations vertes ou étiquetées « durabilité », car elles mettent en œuvre des projets écologiquement et socialement responsables depuis des générations, bien avant que les termes « vert » et « social » deviennent des concepts. L’émergence des obligations vertes et durables a offert aux municipalités l’occasion de mettre en marché leurs obligations en tant qu’investissements soucieux des questions sociales et environnementales. En plus de la hausse de la demande, c’est ce qui explique en partie l’augmentation des émissions d’obligations municipales. Jusqu’à présent, seules des obligations vertes ont été émises, en 2017, après la mise en place du cadre d’obligations vertes. Cependant, plusieurs, voire la majeure partie des projets, à l’exception de la réfection du revêtement des routes, ont à la fois des caractéristiques environnementales et sociales. C’est pourquoi nous envisageons d’émettre aussi des obligations sociales.
Application des Principes sur les obligations vertes
Ce projet peut sembler complexe de prime abord, mais lorsqu’on commence à appliquer les principes, l’on réalise que les projets sont déjà alignés à ceux-ci, compte tenu de l’approche de gestion de projets au niveau municipal. En effet, l’utilisation et la gestion du produit de l’émission d’obligations vertes sont déjà conformes aux principes, car nous identifions les projets à financer avant d’émettre des obligations. Et lorsque nous émettons des obligations, nous appliquons le produit directement au projet. L’application des principes sur les obligations vertes est donc grandement facilitée et accélérée.
Émission d’obligations durables en 2022
La Ville d’Ottawa a eu des entretiens avec les courtiers et obtenu une seconde opinion. Puis, elle a décidé de renommer son cadre d’obligations vertes « cadre d’obligations durables », afin de ne pas limiter les émissions à ces deux seules catégories. Nous anticipons actuellement avoir terminé d’élaborer le cadre d’obligations durables au cours des troisième et quatrième trimestres de 2021. Nous envisageons d’émettre notre première obligation durable en 2022, à l’intérieur de ce nouveau cadre.
Conclusion
Nos panélistes ont souligné l’importance, pour les émetteurs actuels et futurs, de la transparence et de la communication d’informations, tant avant qu’après l’émission d’obligations.
Madame Gagnon croit que les investisseurs seront satisfaits d’un meilleur alignement des informations postérieures à l’émission avec les objectifs de développement durable (ODD). Cependant, elle croit que les investisseurs tireraient profit, à ce stade, d’informations antérieures à l’émission un peu plus granulaires sur l’utilisation du produit, surtout à l’intérieur d’un cadre, et au-delà de ce dernier. Madame Gagnon a souligné qu’il est parfois très difficile pour un investisseur d’avoir une idée de la manière dont le produit est utilisé.
Madame Reichelt croit qu’il y aura davantage de normalisation et d’harmonisation dans l’avenir, et que l’utilisation de la technologie aide les investisseurs à s’adapter à la vaste gamme de produits offerts sur le marché. En outre, elle croit que nous devrions conserver une vision globale et demeurer flexibles, et éviter de rechercher la perfection de peur de manquer des occasions.
L’appétit croissant pour l’investissement dans un but précis dans les valeurs à revenu fixe par Magali Gable
Directrice, Finance durable
Magali Gable a rejoint l’équipe de Finance durable de BMO au début de 2020. Elle dessert les clients de BMO dans les secteurs de l’&e…
Magali Gable a rejoint l’équipe de Finance durable de BMO au début de 2020. Elle dessert les clients de BMO dans les secteurs de l’&e…
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Alors que le monde s’efforce de sortir de la crise sanitaire, les investisseurs mettent de plus en plus l’accent sur la durabilité, en particulier ceux de la génération Y, qui votent avec leur portefeuille pour une reprise équitable et la transition viable vers un monde à faibles émissions de carbone, puis carboneutre, d’ici 2050.
Les revendications sociales, l’appétit des investisseurs et l’innovation du marché ont fait gonfler le montant qui est investi dans les obligations durables à plus de 1,8 billion de dollars US, selon les données recueillies par Bloomberg. Les valeurs à revenu fixe ESG se négocient aujourd’hui sur le marché public. À mesure que ce chiffre augmente, cela créera plus de défis pour les émetteurs qui devront offrir plus de clarté et de transparence, en plus de fournir des données d’analyses démontrant les incidences positives de ces investissements dans un marché de plus en plus complexe.
Dans le cadre du Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base, organisé par BMO Marchés Financiers, nous avons animé un panel sur la durabilité composé de femmes leaders qui œuvrent dans le secteur des investissements ESG afin de discuter de durabilité, notamment de leur approche de placement dans les obligations durables, et plus particulièrement dans les obligations durables des marchés émergents, de l’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions de placement, et des besoins de transparence quant à l’incidence de ces placements, et les défis que cela peut poser.
Composition du panel :
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Anne-Marie Gagnon, directrice, Intégration ESG, Marchés publics, BCI
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Christine Dacre, directrice des finances, Translink
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Heike Reichelt, chef, Relations avec les investisseurs et Finances durables, La Banque mondiale
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Lily Shum, conseillère en obligations sécurisées pour la S.C.H.L.
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Vera Torkot, directrice des placements principale pour la Ville d’Ottawa
Ce qui suit est un résumé des discussions.
British Columbia Investment Management Corp.
Lorsqu’Anne-Marie Gagnon s’est jointe à la British Columbia Investment Management Corporation (BCI) il y a environ sept ans, l’équipe d’investissement responsable ESG du gestionnaire d’actifs n’investissait que dans des actions émises par des sociétés ouvertes. L’organisation a commencé à couvrir tant les actions de sociétés ouvertes que dans les catégories d’actif à revenu fixe, il y a environ trois ans, et Anne-Marie Gagnon a été mandatée d’élaborer une stratégie d’investissement ESG dans les valeurs à revenu fixe. Aujourd’hui, la majeure partie de ses responsabilités est axée sur les risques et occasions liés au climat. BCI gère activement en interne plus de 40 milliards de dollars d’obligations. Ce qui suit est un résumé des commentaires d’Anne-Marie Gagnon :
Commentaires concernant les objectifs liés au climat
Au mois de février de cette année, BCI a fait des annonces concernant les objectifs liés au climat relativement aux investissements dans les marchés publics. La première annonce était au sujet d’une réduction de 30 % de l’empreinte du portefeuille d’actions de sociétés ouvertes (GHG) d’ici 2025, et la deuxième annonce, plus pertinente pour la discussion d’aujourd’hui, est la participation anticipée dans le marché primaire, à hauteur de 5 milliards de dollars, dans des obligations durables, d’ici 2025 (avec une participation à hauteur de 1,4 milliard de dollars à compter de mars 2021, dans des obligations libellées en dollars canadiens et américains).
Commentaires concernant l’influence de l’étiquetage des obligations émises
Selon BCI, toute obligation étiquetée dans laquelle nous investissons serait détenue dans nos mandats conventionnels, et non dans un fonds spécialisé autonome. Ce genre d’obligation est traitée comme tout autre instrument de placement des points de vue de la qualité du crédit et du prix, mais avec, bien entendu, un processus d’examen des facteurs ESG plus approfondi, non seulement du profil ESG de l’émetteur, mais aussi de l’émission et du cadre en soi. Du point de vue des investisseurs, ces instruments sont intéressants, car ils offrent l’occasion de soutenir des causes environnementales et sociales, pourvu que la qualité du crédit et le prix soient satisfaisants. Madame Gagnon a précisé toutefois que les obligations étiquetées n’éliminent pas le besoin de vérifier les valorisations et les prix, et que les gestionnaires de portefeuille continuent de suivre une approche de sélection rigoureuse, surtout dans un contexte de bas taux d’intérêt. En effet, il est plus important que jamais de suivre une approche rigoureuse, afin de générer des rendements pour les clients. Sur une base régulière, BCI décide de ne pas investir dans des obligations en raison du prix. Néanmoins, toutes les obligations étiquetées durables sont analysées, et celles qui offrent une occasion de comparer avec les meilleures pratiques, en ce qui concerne les cadres, la communication d’informations spécifiques à une émission, ainsi que la qualification ESG globale des émetteurs.
Concernant l’appétit des investisseurs pour les obligations liées à des thèmes et à la durabilité
Afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, les obligations vertes seront insuffisantes pour décarboniser l’économie. BCI accueille donc très bien ces nouveaux instruments ou obligations de transition, vertes, climatiques ou liées à la durabilité. Pour une société émettrice, l’émission de tels instruments devrait s’effectuer une fois qu’elle a mis en place sa stratégie de durabilité, démontré qu’elle fait preuve de transparence et fixé des objectifs à l’intérieur d’un cadre de gouvernance et d’une structure crédible.
L’avantage de ces nouveaux instruments est qu’ils sont émis par des sociétés qui s’engagent à atteindre des objectifs précis. Selon madame Gagnon, ces instruments nécessiteront un engagement sérieux entre les sociétés et les investisseurs, et responsabiliseront davantage les hauts dirigeants.
La perspective de Translink
Translink est responsable de la planification, du financement et de la gestion du système de transport public de Vancouver, ainsi que des routes et ponts régionaux. La zone de desserte s’étend sur plus de 1 800 kilomètres carrés. Christine Dacre, directrice des finances, s’est entretenue avec les autres membres du panel au sujet des objectifs de flotte à faibles émissions de carbone et d’émission d’obligations liées aux facteurs ESG dans le but de financer le système de transport public. Ce qui suit est un résumé de ses propos :
Commentaires sur la durabilité
Étant donné que Translink est une société du secteur du transport public, presque toutes ses activités sont admissibles à l’émission d’obligations vertes. En 2018, Translink a émis sa première obligation verte et recueilli 400 millions de dollars. Cette émission a été suivie de l’émission d’une deuxième obligation en 2019. La société a depuis mis sur pied plusieurs projets liés à la durabilité, notamment la réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et l’utilisation à 100 % d’énergie renouvelable dans toutes les activités d’ici 2050. Concernant le premier projet, Translink a élaboré une stratégie de flotte à faibles émissions de carbone qui vise à remplacer les autobus diesel et hybrides par des autobus fonctionnant avec une batterie électrique. Concernant le second projet, Translink a effectué une étude de ses activités et est en train de préparer une feuille de route pour l’utilisation à 100 % d’énergie renouvelable dans ses activités admissibles.
Commentaire concernant l’admissibilité à l’émission d’obligations vertes
Le processus est vraiment simple. En général, Translink émet des obligations vertes chaque fois qu’elle le peut. Elle examine son programme d’immobilisations, c’est-à-dire tous les projets, et identifie ceux qui sont admissibles à l’émission d’obligations vertes. Pour ce faire, Translink s’assure qu’elle sera en mesure de produire un rapport d’impact à l’intention des investisseurs démontrant les avantages de ces projets verts. Mais, il y a des projets qui ne sont pas admissibles à l’émission d’obligations vertes, par exemple, les projets liés au réseau routier et aux ponts.
La perspective de La Banque mondiale
La Banque mondiale, un organisme de développement international, lève des fonds sur le marché des capitaux afin de financer des projets dans les pays membres et les pays en voie de développement dans le but d’atteindre le double objectif d’éradiquer la pauvreté et d’accroître la prospérité commune. Depuis qu’elle s’est jointe à l’organisation il y a 20 ans, Heike Reichelt a développé son approche de communication du développement durable aux investisseurs, en ce qui a trait aux stratégies d’investissement liées à l’environnement, au sexe et aux questions sociales, et à la manière dont les investisseurs peuvent contribuer aux projets de La Banque mondiale grâce à leurs investissements. Le rapport d’impact de La Banque mondiale, qui est publié à l’intention des investisseurs, fait état des résultats des projets par rapport aux objectifs de développement durable et à l’impact que ces projets ont sur les questions ESG. Ce qui suit est un résumé des commentaires de Heike Reichelt :
Commentaires sur les obligations vertes
Il y a un peu plus de 10 ans, un groupe d’investisseurs avait approché La Banque mondiale à la recherche d’un produit obligataire qui est précisément dédié au financement de projets liés au climat. La Banque mondiale émit alors sa première obligation verte. Cela a vraiment catalysé l’évolution que nous observons dans les marchés et l’intérêt croissant pour les investissements dans un but précis. Nous avons adapté notre approche afin qu’elle englobe tout ce que nous faisons, et nous utilisons le terme « obligations développement durable » qui montre que tous les projets que La Banque mondiale soutient promeuvent le développement durable.
Commentaire sur la pandémie
La pandémie a vraiment mis au grand jour toutes les inégalités dans le monde. Plus de 120 millions de personnes sont retombées sous le seuil de pauvreté après des décennies de gains. Les femmes sont aussi très touchées par les effets de la pandémie, surtout dans les pays en voie de développement, ce qui préoccupe La Banque mondiale. C’est la raison pour laquelle elle se concentre sur un concept de développement vert, résilient et inclusif. L’aspect « inclusif » du développement est particulièrement important.
Commentaires sur l’utilisation de produit
Les obligations développement durable qu’émet La Banque mondiale soutiennent le bilan en entier. Le mandat de La Banque mondiale est axé sur un double objectif social, tandis que l’environnement est un facteur déterminant dans l’atteinte des objectifs. Mais, étant donné que La Banque mondiale avait déjà créé des obligations « vertes » pour une partie de son programme d’immobilisations, et que plusieurs projets admissibles à l’émission d’obligations vertes ont aussi des objectifs sociaux, elle a choisi l’étiquette « obligations développement durable » pour faire référence à toutes les obligations comprises dans son bilan. Nous l’avons utilisée pour la première fois en 2015, afin de montrer que nos projets soutiennent tant des causes sociales que vertes. Nous avons utilisé l’étiquette « Objectifs de développement durable » comme cadre pour produire notre rapport d’impact. Il est important d’avoir une vision globale, tout en analysant les données et les projets individuels, ainsi que les activités de l’émetteur dans leur ensemble, afin de ne pas perdre de vue les objectifs globaux du programme d’immobilisations. Il est très difficile de classer un projet sous les étiquettes « verte » ou « sociale », étant donné qu’elles sont toutes interconnectées. Par exemple, la construction d’une école qui comporte des panneaux solaires sera comprise dans le portefeuille d’obligations vertes, bien que ce projet comprenne également un projet de développement social : l’éducation.
Commentaire sur le rapport d’impact et les listes de vérification des investisseurs
La Banque mondiale a appris que les investisseurs ont des cadres et des modèles très stricts et ont besoin d’harmoniser les données. Ils ont des listes de vérification et des exigences auxquelles doivent répondre les obligations pour déterminer si elles sont vertes ou sociales, ou les deux. Les investisseurs déterminent ensuite si ces obligations sont durables ou ESG. Pour les investisseurs, il est important de pouvoir rechercher les obligations selon certains descriptifs. C’est la raison pour laquelle le cadre de développement durable a été conçu, afin d’inclure des mots clés que les fournisseurs de données utiliseront dans leurs recherches. En tant qu’émettrice, il est important que La Banque mondiale connaisse leur méthode de recherche et s’assure que les documents montrent bien que les projets répondent aux critères.
Perspective de la S.C.H.L.
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (S.C.H.L.) ne vise qu’un seul but, celui de rendre le logement abordable au Canada. Les programmes de titrisation garantie de l’organisation incluent les obligations hypothécaires du Canada et les titres hypothécaires garantis en vertu de la LNH. Lily Shum, conseillère en obligations sécurisées pour la S.C.H.L., s’est entretenue avec les autres membres du panel au sujet de la manière dont la S.C.H.L. promeut l’adaptation aux changements climatiques au Canada. Ce qui suit est un résumé de ses propos :
L’année dernière, la S.C.H.L. a nommé son chef du changement climatique et recherche des façons de réduire l’impact des changements climatiques et d’adapter le système de logement social aux changements climatiques. Le logement joue un rôle très important dans notre capacité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique liée au chauffage et à la climatisation étant en grande partie responsable. Les principaux matériaux de construction utilisés dans la construction de logements peuvent aussi émettre beaucoup de carbone. Depuis plusieurs années, la S.C.H.L. offre un produit d’assurance habitation verte qui octroie un rabais de prime aux propriétaires de maison dont la consommation énergétique est conforme à un certain standard. Lors du dépôt du budget fédéral, il a été annoncé que la S.C.H.L. aidera les propriétaires de maison à compléter des rénovations en leur octroyant des prêts sans intérêt.
Commentaires sur les obligations ESG adossées à des créances hypothécaires émises au Canada
Bien qu’à ce jour, nous n’avons pas vu d’obligations ESG adossées à des créances hypothécaires émises au Canada, il est important de souligner que les défis et les étapes à surmonter pour offrir ce produit sur le marché ne sont pas uniques au Canada. À l’échelle mondiale, les obligations ESG adossées à des créances hypothécaires ne représentent qu’une portion de l’ensemble du marché des obligations ESG. Afin de développer ce marché, trois conditions doivent être remplies.
Premièrement, des définitions claires de ce en quoi consistent les actifs verts et les actifs sociaux doivent être formulées, et ces actifs doivent ensuite être titrisés. La définition s’appliquerait idéalement à un vaste éventail d’instruments adossés à des créances hypothécaires afin d’aider l’émetteur à justifier certains frais initiaux afférents à la mise en place de ce programme.
Deuxièmement, une approche normalisée de collecte de données doit être mise en place, surtout si des intermédiaires de prêts hypothécaires sont impliqués. Les émetteurs doivent apporter des changements à leur système, afin d’étiqueter les créances hypothécaires vertes, par exemple, et aussi aux fins de production du rapport d’impact.
Troisièmement, il doit y avoir une garantie hypothécaire suffisante pour soutenir les émissions ESG. Au Canada, cependant, l’émission dépend surtout de l’identification de maisons vertes. Par exemple, au Royaume-Uni, les certificats de rendement énergétique sont obligatoires lorsqu’une propriété est vendue ou louée. Cela permet aux décideurs politiques de créer des règlements qui peuvent aider à classer la propriété à un niveau plus élevé de rendement énergétique.
Perspective de la Ville d’Ottawa
Vera Torkot, directrice des placements principale pour la Ville d’Ottawa, a parlé au panel au sujet de l’augmentation des émissions municipales et des inondations dévastatrices et puissantes tornades qui ont contraint la municipalité d’intervenir. Ce qui suit est les propos de Vera Torkot recueillis :
Commentaires sur la durabilité : deux inondations et une tornade
La conservation et l’efficacité énergétique sont incluses dans les priorités du Conseil depuis plusieurs années, lequel a fixé des objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Entre-temps, Ottawa a été touchée par deux inondations et une tornade. La municipalité a donc fait l’expérience des effets dévastateurs de tels événements sur l’économie et sur la communauté. Le Conseil municipal a donc déclaré l’état d’urgence climatique. Puis, en 2020, il a adopté un plan directeur lié aux changements climatiques visant à transformer Ottawa en une ville résiliente, propre et renouvelable, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à atteindre d’autres cibles. Cette stratégie comprend environ 20 projets qui mettent l’accent sur les meilleures façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre. La majeure partie de ces projets concerne les secteurs des transports et du bâtiment.
Commentaires sur le transport public et les biens immobiliers
En ce qui concerne les transports, les projets mettent l’accent sur la modification des infrastructures afin de s’adapter aux véhicules électriques, privés et publics, notamment en installant des infrastructures de recharge, la promotion de l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre relativement aux véhicules commerciaux à Ottawa, et la conversion du parc automobile de la ville grâce à l’acquisition de véhicules hybrides et électriques, et le remplacement des autobus diesel par des autobus électriques. Le but est de réduire la dépendance sur les véhicules privés en construisant un système de transport moderne, lequel inclut le TLR, actuellement en construction. Pour réduire les émissions produites par le secteur du bâtiment, le plan mettra l’accent sur les rénovations de propriétés résidentielles, commerciales et municipales afin de réduire la demande de chauffage. Les rénovations dans le secteur privé seront encouragées grâce aux taxes d’améliorations locales et aux incitatifs fiscaux. Le critère de durabilité et une norme de développement élevée en matière de rendement énergétique faciliteront la transition vers le développement ne produisant aucune émission nette d’ici 2030 (devance toutes les autres cibles). Enfin, le cadre d’obligations vertes créé en 2017 a été achevé, puis approuvé par Sustainalytics. Les premières émissions d’obligations vertes ont été émises peu après.
L’augmentation des émissions d’obligations municipales et le défi d’investir dans des obligations vertes et sociales de manière équilibrée
Tout ce que fait la Ville d’Ottawa au niveau municipal est soit vert ou social. Les émetteurs municipaux ont un avantage naturel dans l’émission d’obligations vertes ou étiquetées « durabilité », car elles mettent en œuvre des projets écologiquement et socialement responsables depuis des générations, bien avant que les termes « vert » et « social » deviennent des concepts. L’émergence des obligations vertes et durables a offert aux municipalités l’occasion de mettre en marché leurs obligations en tant qu’investissements soucieux des questions sociales et environnementales. En plus de la hausse de la demande, c’est ce qui explique en partie l’augmentation des émissions d’obligations municipales. Jusqu’à présent, seules des obligations vertes ont été émises, en 2017, après la mise en place du cadre d’obligations vertes. Cependant, plusieurs, voire la majeure partie des projets, à l’exception de la réfection du revêtement des routes, ont à la fois des caractéristiques environnementales et sociales. C’est pourquoi nous envisageons d’émettre aussi des obligations sociales.
Application des Principes sur les obligations vertes
Ce projet peut sembler complexe de prime abord, mais lorsqu’on commence à appliquer les principes, l’on réalise que les projets sont déjà alignés à ceux-ci, compte tenu de l’approche de gestion de projets au niveau municipal. En effet, l’utilisation et la gestion du produit de l’émission d’obligations vertes sont déjà conformes aux principes, car nous identifions les projets à financer avant d’émettre des obligations. Et lorsque nous émettons des obligations, nous appliquons le produit directement au projet. L’application des principes sur les obligations vertes est donc grandement facilitée et accélérée.
Émission d’obligations durables en 2022
La Ville d’Ottawa a eu des entretiens avec les courtiers et obtenu une seconde opinion. Puis, elle a décidé de renommer son cadre d’obligations vertes « cadre d’obligations durables », afin de ne pas limiter les émissions à ces deux seules catégories. Nous anticipons actuellement avoir terminé d’élaborer le cadre d’obligations durables au cours des troisième et quatrième trimestres de 2021. Nous envisageons d’émettre notre première obligation durable en 2022, à l’intérieur de ce nouveau cadre.
Conclusion
Nos panélistes ont souligné l’importance, pour les émetteurs actuels et futurs, de la transparence et de la communication d’informations, tant avant qu’après l’émission d’obligations.
Madame Gagnon croit que les investisseurs seront satisfaits d’un meilleur alignement des informations postérieures à l’émission avec les objectifs de développement durable (ODD). Cependant, elle croit que les investisseurs tireraient profit, à ce stade, d’informations antérieures à l’émission un peu plus granulaires sur l’utilisation du produit, surtout à l’intérieur d’un cadre, et au-delà de ce dernier. Madame Gagnon a souligné qu’il est parfois très difficile pour un investisseur d’avoir une idée de la manière dont le produit est utilisé.
Madame Reichelt croit qu’il y aura davantage de normalisation et d’harmonisation dans l’avenir, et que l’utilisation de la technologie aide les investisseurs à s’adapter à la vaste gamme de produits offerts sur le marché. En outre, elle croit que nous devrions conserver une vision globale et demeurer flexibles, et éviter de rechercher la perfection de peur de manquer des occasions.
Des nouvelles de notre conférence des gestionnaires, réserves et actifs mondiaux
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PARTIE 2
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PARTIE 5
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