Quand la Fed réduira-t-elle les taux?
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Entre la Réserve fédérale américaine qui met fin à son cycle de resserrement et les questions sur le bilan des États-Unis et ses effets sur la courbe de rendement, le déficit et le marché hypothécaire, il y a beaucoup à digérer sur le marché des taux d’intérêt aujourd’hui.
Ian Lyngen, chef, Stratégie de taux des titres en dollars US, BMO Marchés des capitaux, a analysé les défis des banques centrales et ce qu’ils pourraient signifier pour l’année qui s’annonce, au Forum de la Distribution d’assurance BMO.
Prédire le moment de l’intervention de la Fed
Les marchés continuent de contredire la Fed à propos du moment prévu pour sa première réduction des taux. Les marchés ont fortement tendance à intégrer les réductions de taux futures le plus rapidement possible, dit-il. Le problème, c’est que les investisseurs croient que la Fed réagira de la même façon que lors des ralentissements passés et coupera dans les taux, ajoute-t-il.
Mais bien que les investisseurs soient impatients de voir le cycle de réduction des taux commencer, et que le marché de contrats à terme le prévoit dès mars, la Fed n’a pas le même sentiment d’urgence. Dans un communiqué en décembre, le Federal Open Market Committee (FOMC) a fait allusion au fait que l’inflation doit descendre à son niveau cible de 2 % avant toute réduction des taux, un chiffre qui ne s’est pas encore concrétisé.
Ce décalage est l’une des raisons pour lesquelles la courbe des taux demeure inversée, dit Lyngen, ajoutant qu’il s’attend à ce que les titres du Trésor soient volatils durant les deux premiers trimestres de l’année. Le premier trimestre sera « baissier pour les obligations », notamment en raison de la saisonnalité du marché des titres du Trésor et des données de l’inflation, explique-t-il. D’ici la fin de l’année, Lyngen s’attend à ce que les bons du Trésor à 2 ans chutent à 3 % comparativement aux 4,3 % où ils se trouvent maintenant, tandis que les rendements à 10 ans passeront de 4,1 % aujourd’hui à 3,5 %.
« Au bout du compte, les taux se retrouveront là où ils étaient avant la COVID », dit-il. C’est tout un exploit, ajoute-t-il, si l’on considère les sommets atteints par l’inflation sur 10 ans et la réaction énergique des décideurs.
Assouplissement de la politique monétaire
Si ce n’est pas en mars, quand ces réductions pourraient-elles commencer? Lyngen estime que la Fed pourrait ne pas entamer sa normalisation des taux avant juin ou juillet de cette année, ce qui comporterait des réductions totales de 75 points de base, les taux descendant à quelque 4,5 %.
Pour comprendre le « grand retard » du président de la Fed Jerome Powell à abaisser les taux, Lyngen invoque le taux de chômage. La Fed voit un chômage qui plafonne à 4,1 %, ce qui suppose que le marché ne verra pas le changement de trajectoire typique des embauches ou des licenciements dans l’ensemble de l’économie, à part quelques secteurs d’activité, explique-t-il.
Même si le chômage grimpe légèrement, comme le prévoit Lyngen, bien que pas assez pour déclencher un atterrissage brutal, l’économie a réussi à absorber les interventions énergiques de la Fed depuis quelques années. Ce qui est remarquable, compte tenu de la rigueur de la politique monétaire à l’heure actuelle, avec des taux réels à leur plus haut niveau depuis 2007. La bonne nouvelle, c’est qu’il apparaît de plus en plus clairement que les mesures prises par la Fed pour contrer l’inflation commencent à s’installer.
Allégement du bilan
Beaucoup d’effets inflationnistes avaient plus à voir avec les changements de comportements, notamment le déménagement à la campagne ou l’achat d’une deuxième voiture, et, plus tard, la ruée vers les voyages à n’importe quel prix après avoir été enfermés à la maison. « Rien de tout cela n’était le fruit de la politique monétaire, sauf peut-être les faibles taux hypothécaires », dit-il.
Les marchés doivent commencer à tenir compte du moment et de la façon dont la Fed laissera le bilan s’alléger. Si la Fed arrête de ralentir les assouplissements quantitatifs, le marché hypothécaire restera investi dans des titres du Trésor, ce qui pourrait influer sur les écarts de taux hypothécaires, explique-t-il.
La priorité pour la Fed consiste à s’assurer d’avoir assez de réserves pour protéger le système bancaire, ce qui explique pourquoi elle veut commencer à alléger le bilan pour réduire ses placements en obligations, dit Lyngen.
« Moins le bilan est allégé, moins le département du Trésor a besoin de faire appel au marché privé pour se financer, explique-t-il. Par conséquent, tout ce qui n’est pas retiré du bilan de la Fed sert efficacement à combler le déficit des États-Unis, et moins le département du Trésor a besoin d’émettre des titres de créance accessibles au public pour se financer. »
Lyngen est d’avis que la Fed fera tout son possible pour rétablir la stabilité des prix. « Si la Fed peut commencer à normaliser les taux au deuxième trimestre sans occasionner de pointe du taux de chômage, sans détérioration importante des actifs risqués, le chemin du retour au point neutre sans dislocation majeure devient beaucoup plus clair et beaucoup plus réalisable », dit Lyngen.
Écoutez le balado Macro Horizons d’Ian Lyngen chaque semaine, où il traite du marché des taux aux États-Unis et plus encore.
Quand la Fed réduira-t-elle les taux?
Directeur général et chef, Stratégie de taux des titres en dollars US
Ian Lyngen est directeur général et chef, Stratégie de taux des titres en dollars US au sein de l’équipe Stratégie de titre…
Chef, Institutions financières
Adam Sinclair est directeur général et chef du groupe Institutions financières à BMO Marchés des capitaux. Il est responsable des…
Ian Lyngen est directeur général et chef, Stratégie de taux des titres en dollars US au sein de l’équipe Stratégie de titre…
VOIR LE PROFIL COMPLETAdam Sinclair est directeur général et chef du groupe Institutions financières à BMO Marchés des capitaux. Il est responsable des…
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Entre la Réserve fédérale américaine qui met fin à son cycle de resserrement et les questions sur le bilan des États-Unis et ses effets sur la courbe de rendement, le déficit et le marché hypothécaire, il y a beaucoup à digérer sur le marché des taux d’intérêt aujourd’hui.
Ian Lyngen, chef, Stratégie de taux des titres en dollars US, BMO Marchés des capitaux, a analysé les défis des banques centrales et ce qu’ils pourraient signifier pour l’année qui s’annonce, au Forum de la Distribution d’assurance BMO.
Prédire le moment de l’intervention de la Fed
Les marchés continuent de contredire la Fed à propos du moment prévu pour sa première réduction des taux. Les marchés ont fortement tendance à intégrer les réductions de taux futures le plus rapidement possible, dit-il. Le problème, c’est que les investisseurs croient que la Fed réagira de la même façon que lors des ralentissements passés et coupera dans les taux, ajoute-t-il.
Mais bien que les investisseurs soient impatients de voir le cycle de réduction des taux commencer, et que le marché de contrats à terme le prévoit dès mars, la Fed n’a pas le même sentiment d’urgence. Dans un communiqué en décembre, le Federal Open Market Committee (FOMC) a fait allusion au fait que l’inflation doit descendre à son niveau cible de 2 % avant toute réduction des taux, un chiffre qui ne s’est pas encore concrétisé.
Ce décalage est l’une des raisons pour lesquelles la courbe des taux demeure inversée, dit Lyngen, ajoutant qu’il s’attend à ce que les titres du Trésor soient volatils durant les deux premiers trimestres de l’année. Le premier trimestre sera « baissier pour les obligations », notamment en raison de la saisonnalité du marché des titres du Trésor et des données de l’inflation, explique-t-il. D’ici la fin de l’année, Lyngen s’attend à ce que les bons du Trésor à 2 ans chutent à 3 % comparativement aux 4,3 % où ils se trouvent maintenant, tandis que les rendements à 10 ans passeront de 4,1 % aujourd’hui à 3,5 %.
« Au bout du compte, les taux se retrouveront là où ils étaient avant la COVID », dit-il. C’est tout un exploit, ajoute-t-il, si l’on considère les sommets atteints par l’inflation sur 10 ans et la réaction énergique des décideurs.
Assouplissement de la politique monétaire
Si ce n’est pas en mars, quand ces réductions pourraient-elles commencer? Lyngen estime que la Fed pourrait ne pas entamer sa normalisation des taux avant juin ou juillet de cette année, ce qui comporterait des réductions totales de 75 points de base, les taux descendant à quelque 4,5 %.
Pour comprendre le « grand retard » du président de la Fed Jerome Powell à abaisser les taux, Lyngen invoque le taux de chômage. La Fed voit un chômage qui plafonne à 4,1 %, ce qui suppose que le marché ne verra pas le changement de trajectoire typique des embauches ou des licenciements dans l’ensemble de l’économie, à part quelques secteurs d’activité, explique-t-il.
Même si le chômage grimpe légèrement, comme le prévoit Lyngen, bien que pas assez pour déclencher un atterrissage brutal, l’économie a réussi à absorber les interventions énergiques de la Fed depuis quelques années. Ce qui est remarquable, compte tenu de la rigueur de la politique monétaire à l’heure actuelle, avec des taux réels à leur plus haut niveau depuis 2007. La bonne nouvelle, c’est qu’il apparaît de plus en plus clairement que les mesures prises par la Fed pour contrer l’inflation commencent à s’installer.
Allégement du bilan
Beaucoup d’effets inflationnistes avaient plus à voir avec les changements de comportements, notamment le déménagement à la campagne ou l’achat d’une deuxième voiture, et, plus tard, la ruée vers les voyages à n’importe quel prix après avoir été enfermés à la maison. « Rien de tout cela n’était le fruit de la politique monétaire, sauf peut-être les faibles taux hypothécaires », dit-il.
Les marchés doivent commencer à tenir compte du moment et de la façon dont la Fed laissera le bilan s’alléger. Si la Fed arrête de ralentir les assouplissements quantitatifs, le marché hypothécaire restera investi dans des titres du Trésor, ce qui pourrait influer sur les écarts de taux hypothécaires, explique-t-il.
La priorité pour la Fed consiste à s’assurer d’avoir assez de réserves pour protéger le système bancaire, ce qui explique pourquoi elle veut commencer à alléger le bilan pour réduire ses placements en obligations, dit Lyngen.
« Moins le bilan est allégé, moins le département du Trésor a besoin de faire appel au marché privé pour se financer, explique-t-il. Par conséquent, tout ce qui n’est pas retiré du bilan de la Fed sert efficacement à combler le déficit des États-Unis, et moins le département du Trésor a besoin d’émettre des titres de créance accessibles au public pour se financer. »
Lyngen est d’avis que la Fed fera tout son possible pour rétablir la stabilité des prix. « Si la Fed peut commencer à normaliser les taux au deuxième trimestre sans occasionner de pointe du taux de chômage, sans détérioration importante des actifs risqués, le chemin du retour au point neutre sans dislocation majeure devient beaucoup plus clair et beaucoup plus réalisable », dit Lyngen.
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Le contenu de cet article sera accessible en français à une date ultérieure. Restez à l’affût!
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